LVMH coupe court à son arrivée sur le marché de la seconde main

Face à la montée du marché de la revente, Antoine Arnault explique pourquoi le groupe de luxe fera l’impasse.

Crédit photo : Louis Vuitton

Il y a quelques jours LVMH a annoncé le lancement d’une plateforme en ligne qui permet aux professionnels d’acheter des tissus issus de ses maisons de luxe (Dior, Kenzo, Louis Vuitton…). Une façon de s’ancrer dans le marché de la seconde main, avec à l’esprit la notion d’éco-responsabilité. Mais le géant du luxe peut-il aller plus loin sur ce créneau ? “Nous étudions actuellement le sujet. Il est encore un peu tôt pour répondre pleinement à cette question“, confiait Antoine Arnault, responsable de la communication et de l’image du groupe LVMH à Vogue en 2020. “C’est une économie qui existe, qui prend de plus en plus d’importance, alors nous l’examinons attentivement. Nous serons probablement en mesure de vous répondre dans quelques mois“. Mais un an plus tard, changement de ton.

Seconde vie vs contrefaçon

“C’est quelque chose que nous allons intégrer progressivement, car c’est une autre façon de prolonger la durée de vie de nos produits. Nous réfléchissons à la manière dont nous allons le faire, car il y a toujours un risque de contrefaçon”, avait surenchéri Hélène Valade, directrice du développement environnemental de LVMH. Une approche qui ne semble plus d’actualité pour le groupe de luxe comme le confirme Antoine Arnault dans une interview au WWD parue ce 30 avril. “C’est définitivement un business qui prospère, comme nous le voyons et le lisons, mais comme je viens de le mentionner, nous avons des produits durables et nous les réparons, nous nous en tiendrons pour le moment à cela et proposerons de nouveaux produits aussi beaux, aussi créatifs“, explique t-il avant d’enfoncer le clou : “Pour le moment, nous resterons à l’écart de ce marché d’occasion”. Quelles raisons poussent le géant du luxe à ne pas opter pour cette stratégie ?

La peur de la contrefaçon, comme le mentionnait Hélène Valade, mais aussi l’envie de marteler que LVMH produit des pièces de qualité “en très petites quantités”, qui “durent très longtemps”, et propose des produits qu’il ne faut “jamais jeter”. Le luxe se place donc loin de la fast-fashion selon lui. “Je ne pense pas que nous ayons quoi que ce soit à voir avec cette industrie à cycle rapide, nous avons des produits durables très durables“, insiste t-il.

Une approche future plus modérée ?

Quant à l’impact environnemental du groupe, selon Antoine Arnault, certaines choses doivent changer. “Nous reconnaissons qu’il y a eu une sorte de frénésie ces dernières années et peut-être avons-nous nous-mêmes été entraînés dans un tourbillon pour toujours vouloir offrir quelque chose d’extravagant et de nouveau”, reconnait celui qui est également PDG de Berluti. Allant même jusqu’à avouer que ramener des gens de tous les pays pour un simple Cruise Show c’était peut-être un peu “too much”. En revanche il milite pour le retour des défilés en physique, le voyant même comme “une priorité”. D’abord et avant tout pour les petits créateurs : “nous avons également besoin de jeunes créateurs pour s’épanouir et pendant les semaines de la mode, ils prospèrent”.

La pandémie aura forcé LVMH a revoir sa stratégie, le Prix LVMH se sera par exemple tenu en ligne. Une option qui aura même poussé le groupe à inviter le public à voter pour son designer préféré. Dans un certain flou artistique.

30 avril 2021

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