Le prochain film de Romain Gavras mettant en scène une cité française en plein chaos, arrive bientôt sur Netflix.
Le feu par le feu. Voici ce que promet le prochain film de Romain Gavras « Athena » co-écrit avec Ladj Ly. Alors qu’il rejoindra le petit écran le 23 septembre avec une diffusion exclusive sur Netflix, le nouvelle production du réalisateur a été présentée à la presse internationale à l’occasion de la Mostra de Venise. Durant ce festival italien consacré au 7ème art, les critiques ont pu découvrir les 97 minutes d’une guerre civile cinématographique. Dans une banlieue française surnommée Athéna, trois frères veulent venger la mort d’un membre de leur fratrie, mais chacun à leur manière. S’en suit un chaos à grande échelle. « On voulait montrer de façon intemporelle que les tensions qu’on vit maintenant, c’est les tensions qu’on a vécu depuis la Grèce antique ou même la préhistoire… C’est toujours la même chose, des intérêts différents qui poussent à la guerre, au conflit. Et sur le terrain, c’est les gens qui ont une douleur intime qui vont être en première ligne », explique le réalisateur qui a choisi d’exploiter le registre de la tragédie grecque.
Pas un énième film sur la banlieue
Les critiques elles, sont toutes époustouflées par la scène d’ouverture du film.« Le plan d’ouverture d’Athena de Romain Gavras est l’une des choses les plus exaltantes que j’aie jamais vues sur un écran de cinéma », écrit le journaliste d’Indie Dire. Même son de cloche pour son confrère de The Guardian « C’est spectaculaire et immersif, et l’ouverture est sensationnelle » qui tempère en revanche le reste du film. « Mais Athena fait du surplace dans sa protestation monotone, au tempo qui stagne et au filmage parkour redondant – aussi impressionnant qu’il soit. Il souffre aussi de quelques sournoises diversions qui sonnent comme des esquives ». Pour le critique ciné de Vulture, le désaccord est complet. Le film selon lui « ne se contente pas de conserver l’énergie de ces premières minutes, il s’appuie sur elle pour devenir quelque chose de plus compliqué et de plus poignant, sans jamais ralentir« .
ATHENA is incredible. One of the greatest films I’ve ever seen. https://t.co/guZVkqnCLy
— Bilge Ebiri (@BilgeEbiri) September 2, 2022
Dans l’hexagone, GQ est également charmé. « Romain Gavras a lâché les chevaux. Suite spirituelle des Misérables, film de guerre hallucinant (l’intro est l’un des trucs les plus fous que j’ai vus sur grand écran) et tragédie familiale bouleversante. Aucun film français ne ressemble à #Athena. C’est indéniablement sa force », écrit sur Twitter le journaliste culture de la publication mode. Chez Le Parisien, on parle « d’une claque monumentale ». Une baffe qui a reçu une standing ovation de 5 minutes à la fin de sa projection à la Mostra de Venise. Alors on se le demande, « Athena » pourrait-il représenté la France lors des prochains Oscars ? Un film Netflix ?
Alors que certains sans avoir vu le film s’interroge sur un énième film sur une banlieue qui s’embrase, Première leur répond : « La puissance du film tient à la manière dont le cinéaste déploie la dimension mythologique du conflit intime dans des décors ultra quotidien et super réalistes. Ce mélange lui permet d’écarter les stéréotypes (sur les fils d’immigrés, la banlieue, la délinquance, la radicalisation, les flics, les jeunes), tous démentis par les faits. Et en brouillant tous les repères, Gavras finit même par toucher une forme d’abstraction théâtrale intense ».
Alors que le film arrivera sur la plateforme de streaming le 23 septembre prochain, certains déplorent déjà qu’il ne puisse être projeté au cinéma, tellement son intensité visuelle mérite d’être vue sur grand écran. Seules les États-Unis pour l’instant bénéficieront de quelques projections en salle pour le grand public.
6 septembre 2022