New York, première ville des États-Unis à partir en guerre contre la fast fashion ?

Avec son « Fashion Act », la grande pomme veut demander des comptes à l’une des industries les plus polluantes.

Crédit photo : Boohoo

De plus en plus de voix se font entendre pour pointer du doigt les conséquences de l’industrie de la mode sur l’environnement. Un récent rapport de l’ONG Stand.earth démontrait d’ailleurs que plus d’une cinquantaine de géants du secteur seraient impliqués dans la déforestation de l’Amazonie. Pour faire face à ce fléau, la ville de New York a choisi de se battre et de faire passer une loi intitulée « Fashion Act ». Cette mesure appelée aussi Fashion Sustainability and Social Accountability Act, est un projet de loi qui exige que « tout détaillant de vêtements et de chaussures ayant un chiffre d’affaires mondial d’au moins 100 millions de dollars et qui vend ses produits à New York » adopte plusieurs règles visant à plus de transparence. Les géants de la mode comme LVMH, Prada ou encore Fendi sont concernés tout comme les acteurs de la fast-fashion comme Shein et Boohoo.

Pourquoi c’est important

Parrainé par la sénatrice d’État Alessandra Biaggi et la députée Anna R. Kelles, mais aussi soutenu par de puissantes ONG défendant la durabilité, comme le New Standard Institute, le Natural Resources Defense Council et la New York City Environmental Justice Alliance, ainsi que la créatrice Stella McCartney, le Fashion Act veut obliger les entreprises de mode à détailler plusieurs de leurs process. Elles devront cartographier au moins 50% de leur chaîne d’approvisionnement, « en commençant par les fermes d’où proviennent les matières premières, en passant par les usines et le transport », détaille le New York Times. En plus de leurs impacts sur l’environnement, les entreprises devront également répondre des conditions de travail de leurs employés. En mars dernier, New York avait envisagé de bannir Boohoo du territoire après des suspicions de travail forcé.

Salaires équitables, consommation d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, gestion de l’eau et des produits chimiques… tous ces critères seront étudiés. Le Fashion Act demande également aux entreprises de mode de révéler la quantité de coton, cuir et polyester vendus et de rendre accessible et publique ces informations au plus grand nombre.

Une première aux States

Mme Biaggi qui porte ce projet de loi y voit « une législation révolutionnaire qui fera de New York le leader mondial » d’une industrie de la mode responsable. Le projet de loi qui doit maintenant passer devant le Sénat et l’Assemblée, donnera 12 mois aux entreprises pour fournir le détails de leur impact sur l’environnement. Celles qui auront enfreint le Fashion Act seront condamnées à une amende pouvant atteindre 2 % de leurs revenus annuels. Ces amendes seront alors versées à un nouveau fond communautaire administré par le Département de la conservation de l’environnement et « utilisées pour des projets de justice environnementale », assure le New York Times.

En France que dit la loi ?

Depuis le 1er janvier 2022 la France a interdit la destruction des vêtements invendus. « Chaque année, entre 10 000 et 20 000 tonnes de produits textiles sont détruits en France. Cela équivaut au poids d’une à deux tours Eiffel. Demain, toutes les enseignes, producteurs, distributeurs et plateformes de commerce en ligne auront l’interdiction d’éliminer leurs invendus. La mesure vise ainsi à dynamiser le don », rappelle le gouvernement sur son site internet. Mais si la France a voté cette loi anti-gaspillage, elle continue de faire la sourde-oreille quand à la question des Ouïghours et donc la question des conditions de travail. Aux États-Unis un Import Ban vient d’être adopté. Ce texte de loi signé par le Président Joe Biden vise à contrôler le coton, les tomates, également produites en masse dans la région du Xinjiang ainsi que le polysilicium, un matériau utilisé dans la production de panneaux photovoltaïques.

Découvrez également le portrait de Marta Ortega, la femme la plus puissante de la fast fashion.

25 janvier 2022

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