Quand SHEIN flirte avec la Haute Couture française

À Londres la marque de fast-fashion organisait un concours de jeunes créateurs, avec parmi son jury un designer français reconnu de la Fashion Week de Paris.

Crédit photo : SHEIN

SHEIN l’avait annoncé : la plateforme chinoise veut redorer son image. Alors qu’elle est accusée de plagiat par de nombreux petits créateurs partout dans le monde, mais aussi d’esclavagisme moderne de la part de nombreuses ONG, la marque de fast fashion a organisé un concours de jeunes designers à Londres les 9 et 10 mars derniers. Le but de cette initiative intitulée le SHEIN X Challenge et organisé depuis maintenant trois ans : permettre à des jeunes talents de la mode de se faire connaitre et de repartir avec un chèque allant de 5 000 à 10 000 euros. Comme le rapporte le site FashionUnited présent sur place pour couvrir cette nouvelle édition, figurait parmi le jury, le couturier français Julien Fournié. Il était accompagné d’Adrien Roberts, directeur international de l’éducation à l’Academia Costume & Moda (Rome) et administrateur de la Graduate Fashion Foundation, Colin Horgan, designer indépendant irlandais, et Jill Wanless, rédactrice en chef de Hello ! Fashion.

Fast Fashion x Luxe

Collection Haute Couture Automne/Hiver 22 de Julien Fournié

Celui qui a créé sa marque éponyme en 2009, défilait depuis janvier 2011 à la Fashion Week Haute Couture de Paris en tant que membre invité. Avant de recevoir en 2017, en même temps que Schiaparelli, la très prestigieuse appellation « Haute Couture » par la Commission de Classement Couture-Création du Ministère de l’Industrie. Cette dernière lui permet alors d’entrer de manière permanente dans le cercle très fermé des grandes marques Haute Couture qui compte parmi ses 13 membres selon le site de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode : Alexandre Vauthier, Alexis Mabille, Chanel, Christian Dior, Franck Sorbier, Jean Paul Gaultier ou encore Valentino et Schiaparelli. Balenciaga qui avait présenté une collection Haute Couture en juillet dernier était un membre invité.

À savoir si les pratiques de SHEIN, très éloignées du cahier des charges stricte imposé par la Haute Couture, posent problème au couturier, pas vraiment. Ce dernier vante plutôt les mérites de la plateforme chinoise. « Shein est une start-up qui a énormément progressé en dix ans et a, aujourd’hui, besoin de bien s’entourer pour évoluer dans le bon sens. Ce challenge d’aller chercher des designers du monde entier à travers une marque low price mais… qui fait ça ? Qui donne leur chance à des jeunes ? Depuis quand, en France, bénéficie-t-on d’aides sans passer par le jeu politique ? Ils vont pouvoir challenger leur travail à travers des clients finaux et un défilé parisien. Shein est un game changer complet.« , confie t-il à nos confrères de FashionUnited.

Aux États-Unis le challenge du même nom avait suscité de vives critiques. Mais là encore la marque chinoise avait réussi à charmer des personnalités de la sphère mode et médiatique tels que Khloé Kardashian ou encore le styliste de Zendaya, Law Roach.

15 mars 2023

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