Des manifestants protestent contre le défilé PrettyLittleThing à Londres

La marque de fast-fashion est accusée de travail forcé en Angleterre.

Crédit photo : Holly Falconer

PrettyLittleThing, marque britannique appartenant au groupe Boohoo et épinglée dans un documentaire choc d’Arte, a récemment été accusée de travail forcé en Angleterre. On reproche à l’enseigne de fast-fashion de sous payer ses ouvriers sur les chaines de production mais aussi de détériorer la planète avec ses quantités faramineuses de vêtements mises en ligne chaque jour sur son site internet. Et sous couvert d’inclusivité, proposant des produits pour toutes les tailles et affichant des modèles aux silhouettes multiples, PrettyLittleThing fait en réalité partie de ce que la fast-fashion fait de pire. Et pour faire passer la pilule, PLT n’hésite pas à copier les codes de l’ultra luxe en organisant ses propres défilés en marge des Fashion Week de Londres. C’était encore le cas cette année, avec un show organisé dans la capitale britannique ce 18 février. Un événement qui s’est vu perturber par une dizaine de manifestants.

Une action en amont du défilé

“Beyoncé a les mêmes 24 heures dans la journée que nous”, expliquait récemment l’influenceuse britannique Molly-Mae, nommée Creative Director de PrettyLittleThing, recevant dans la foulée de vives critiques pour sa sortie médiatique. “Je pense juste qu’on vous donne une vie et que c’est à vous de décider ce que vous en faites. Vous pouvez littéralement aller dans n’importe quelle direction.”, ajoutait l’ancienne candidate de télé-réalité qui a profité du défilé organisé à Londres pour présenter sa nouvelle collection PLT. Et si PrettyLittleThing peut effectivement aller dans n’importe quelle direction, elle a choisi celle de l’ultra-fast-fashion et du plagiat de petits créateurs. Face à tous les manquements de la marque, le collectif @OhSoEthical et l’influenceuse “fair fashion” Venetia La Manna, ont choisi d’organiser une manifestation devant le lieu de l’événement.

“Il n’y a rien de Pretty dans le vol de salaire”

“Boohoo Group Plc, la société mère de PLT (et l’une des plus grandes marques de mode ultra-rapide au monde) est dirigée par le milliardaire Mahmud Kamani, qui, selon le Sunday Times Rich List, vaut 1,4 milliard de livres sterling. Son fils multimillionnaire Umar dirige Pretty Little Thing et pourtant, les deux marques ont fait face à des allégations de faute grave dans leur chaîne d’approvisionnement, liées à des salaires illégalement bas pour les travailleurs”, explique Venetia La Manna dans un article de Independent UK. Un argument qu’elle reprend sur ses pancartes, affichant le gouffre entre la fortune des hommes d’affaires et le salaire payé aux ouvriers du groupe.

“En 2020, une enquête du Sunday Times a affirmé que les travailleurs d’une usine de Leicester fournissant des produits Boohoo étaient payés aussi peu que 3,50 £ de l’heure, et un rapport de la coopérative à but non lucratif Labor Behind the Label a affirmé que les employés étaient obligés de travailler sans équipement suffisant pour se protéger contre le Covid”, continue la jeune femme qui a relayé son action sur Instagram. Sur les pancartes on pouvait lire les slogans suivant : “Il n’y a rien de Pretty dans le vol de salaire”, “Pretty Little Liars”.

Une action à laquelle PrettyLittleThing n’a pas réagi. Face à la montée de la fast-fashion et à ses dégâts, la ville de New York a décidé de partir en guerre contre les marques de la mode dite “ultra rapide”. Avec l’élaboration d’un “Fashion Act”, la grande pomme veut demander des comptes à l’une des industries les plus polluantes.

21 février 2022

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