La marque de luxe Hermès monte au créneau après le vol d’un de ses sacs.
Le Metavers devra t-il faire face aux mêmes menaces que celles qui planent dans le monde réel ? Face à l’engouement autour de ce nouvel univers virtuel, les marques, les artistes et créateurs vont devoir s’armer pour éviter les vols mais aussi la contrefaçon. Alors non vous ne tomberez pas littéralement sur un vendeur à la sauvette vous proposant un faux sac Louis Vuitton… mais presque. C’est en tout cas ce que soulève la nouvelle polémique entourant la récente mise en vente via NFT de sacs Hermès par le digital artist Mason Rothschild. Ce dernier à travers un projet baptisé MetaBirkins, a revisité l’emblématique sac Birkin de la marque de luxe avec plusieurs réalisations digitales. Ces dernières se sont vendues comme des petits pains, permettant à l’artiste d’empocher près de 800 000 dollars sur OpenSea, une marketplace dédiée aux NFT. Si le californien y voit un hommage à la maison de luxe et à son savoir-faire, la marque spécialisée dans la maroquinerie est montée au créneau dénonçant « de faux produits Hermès ».
Contrefaçon ou hommage ?
« Hermès n’a ni autorisé, ni consenti à la commercialisation ou à la création de notre sac Birkin par Mason Rothschild dans le métaverse » rapporte le Financial Times, qui s’est entretenu avec un porte-parole de la maison. Un peu plus tôt Nike avait choisi de se protéger en déposant plusieurs de ses marques et logos auprès de l’Office américain des brevets et des marques. La virgule se protégeait ainsi de la contrefaçon en s’assurant d’avoir la main mise sur des « Biens virtuels téléchargeables, à savoir des programmes informatiques présentant des chaussures, des vêtements, des couvre-chefs, des lunettes, des sacs, des sacs de sport, des sacs à dos, des équipements sportifs, des œuvres d’art, des jouets et des accessoires à utiliser en ligne et dans des mondes virtuels en ligne« . Comme le stipule sa demande.
Mais que dit la loi ?
Sur son blog le cabinet Beaubourg Avocat détaille la législation autour des NFT, qui évoluera surement sur des questions liées à la fiscalité par exemple, mais pas en matière de droit d’auteur. Si une oeuvre/objet appartenant à une marque ou à un artiste est recopié dans le Metavers « l’émetteur du NFT s’expose au risque d’une action en contrefaçon de la part de l’auteur de l’oeuvre originale et à devoir payer d’importants dommages et intérêts », écrit le cabinet qui parle de nftisation d’une oeuvre sans l’accord de son propriétaire. C’est le cas du projet MetaBirkins par exemple. « Un simple mail d’autorisation (de la part du propriétaire) ne suffit pas à protéger l’émetteur du NFT. Celui-ci doit être en possession d’un contrat de cession de droits d’auteur qui autorise la transformation de l’oeuvre originale en NFT afin d’éviter de voir sa responsabilité engagée », détaille le cabinet d’avocats.
Rappelez vous Nike était récemment partie en guerre contre les shops qui créaient des paires customisées sans son accord. Et bien la firme américaine pourrait faire de même dans le Metavers. Une « autre personne qui modifierait les couleurs d’une paire de basket Nike NFTisée sans l’autorisation de l’auteur de l’oeuvre (Nike) » serait alors hors la loi puisque « l’exposition d’une oeuvre au public, sans l’autorisation de l’auteur, est interdite » détaille Beaubourg Avocat. « Nike pourrait donc interdire à toute personne ayant acheté un NFT d’une paire de basket 3D, de l’utiliser dans le Métavers« , continue le cabinet parisien qui assure que ces situations seront sources de conflits importants dans le futur.
Pour plus d’infos sur les droits d’auteur, voici le récent cas d’école qui oppose Vogue à Mia Frye pour l’utilisation de la Macarena sans l’accord de la chorégraphe.
16 décembre 2021