SHEIN et Magali Berdah partent en campagne pour faire annuler la loi anti fast-fashion

Dans une série de vidéos sponsorisées, la papesse de l’influence en France prend position pour SHEIN en plein débat sur la loi anti-fast-fashion. 

SHEIN
Crédit photo : Captures d’écran TikTok / Image tirée du rapport de
SHEIN – camps d’été pour les enfants des travailleurs SHEIN

Alors, celle-là, on ne l’avait pas vu venir. Toute la semaine dernière, Magali Berdah, ancienne agente des stars de télé-réalité, s’est illustrée dans une série de vidéo où elle est “partie à la rencontre des Français”, dans une caricature de micro-trottoir visant à promouvoir SHEIN, alors visé par une proposition de loi anti-fast-fashion. “Une proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile est en cours d’examen au Sénat. L’objectif de proposition de loi est primordial, les enjeux sont urgents.Mais celle-ci semble viser en particulier SHEIN et ses clients, avec la mise en place d’une taxe qui pourrait s’élever jusqu’à 10 euros par produit vendu par la marque d’ici à 2030. Selon une étude de l’IFOP, 60 % des Français renoncent à acheter des vêtements pour raisons financières. Cette taxe ne rendra pas la mode plus responsable. Mais simplement moins accessible,” peut-on lire en légende de ces posts, qui affichent tous la mention “collaboration commerciale”. 

@magali.berdah

*collaboration commerciale /@SHEIN France * Une proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile est en cours d’examen au Sénat. L’objectif de proposition de loi est primordial, les enjeux sont urgents. Mais celle-ci semble viser en particulier SHEIN et ses clients, avec la mise en place d’une taxe qui pourrait s’élever jusqu’à 10 euros par produit vendu par la marque d’ici à 2030. Selon une étude de l’IFOP, 60 % des Français renoncent à acheter des vêtements pour raisons financières. Cette taxe ne rendra pas la mode plus responsable. Mais simplement moins accessible. Comment les français appréhendent ils cette proposition de loi? Est-ce un nouveau frein à leur pouvoir d’achat? Quelles sont les solutions qu’ils apportent pour améliorer l’impact environnemental de l’industrie textile?

♬ son original – Magali.Berdah

L’hôpital et la charité

Car oui : si chacune des vidéos semble prendre la forme de travaux journalistiques sérieux, derrière cette mise en scène se cache un partenariat financier, et du lobbying à peine dissimulé. En faisant référence au texte n° 431, adopté par l’Assemblée Nationale le 19 mars 2025 actuellement étudié au Sénat, Magali Berdah aborde les passants avec des questions particulièrement orientées, faisant passer la surconsommation pour un droit fondamental : “Si les articles augmentent de 10€, est-ce que ça peut vous freiner dans vos achats ?”, “Saviez-vous que 6 Français sur 10 n’ont que 200€ par an pour s’acheter des vêtements neufs ? Ces 6 Français sur 10 n’ont-ils pas aussi le droit à la mode ?” ou encore “Est-ce que pour vous ça a un avantage car SHEIN est l’un des premiers sites à aller du triple XS au triple XL ?”

@magali.berdah

*Collaboration commerciale / @SHEIN France * Une proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile est en cours d’examen au Sénat. L’objectif de proposition de loi est primordial, les enjeux sont urgents. Mais celle-ci semble viser en particulier SHEIN et ses clients, avec la mise en place d’une taxe qui pourrait s’élever jusqu’à 10 euros par produit vendu par la marque d’ici à 2030. Selon une étude de l’IFOP, 60 % des Français renoncent à acheter des vêtements pour raisons financières. Cette taxe ne rendra pas la mode plus responsable. Mais simplement moins accessible. Comment les français appréhendent ils cette proposition de loi? Est-ce un nouveau frein à leur pouvoir d’achat? Quelles sont les solutions qu’ils apportent pour améliorer l’impact environnemental de l’industrie textile?

♬ son original – Magali.Berdah

Le tout, sans presque jamais aborder la question environnementale, pourtant centrale dans cette proposition de loi. En effet, porté par la députée Horizons Anne-Cécile Violland, le projet implique des taxes, mais aussi l’interdiction de publicité ou encore la sensibilisation obligatoire du consommateur. Et ça, ça n’arrange pas vraiment Magali Berdah, payée par le mastodonte de la fast-fashion pour en faire sa promotion. 

L’offensive de SHEIN

Érigés en défenseurs des populations les plus précaires, Magali Berdah et SHEIN forment définitivement le duo de la honte, bien éloigné de leurs réalités respectives. Ancienne courtière en assurance, Magali Berdah s’est frayé un chemin jusqu’à Dubaï en s’illustrant dans le dropshipping et les arnaques en ligne via son agence, Shauna Events, fief des « influvoleurs » surnommés ainsi par Booba. Et oui, ce sèche-cheveux à 50 euros en valait en réalité moins de 10 sur AliExpress. Cette super opportunité grâce au compte CPF ? Elle est quant à elle illégale. Et ne parlons pas des promotions de cliniques chirurgicales ou de sites de copy trading, eux aussi, complètement hors la loi. Condamnée en 2019 pour abus de confiance sur un homme de 96 ans, la “papesse de l’influence” a récemment été jugée pour banqueroute et blanchiment d’argent et devrait toujours des sommes exorbitantes à ses anciens clients. 

@hugodecrypte

Des influenceurs accusés d’arnaques dans Complément d’Enquête

♬ Paris – Else

Quant à SHEIN, son palmarès n’est pas plus glorieux, ni sur le plan écologique, ni sur le plan humain. On parle en effet de 16 millions de tonnes de CO2 émises en 2023, de 18 millions de vêtements invendus, de travail d’enfants et d’esclavage moderne. Actuellement ciblé par Donald Trump dans sa guerre commerciale, en France, le géant chinois s’appuie sur des personnalités influentes ou politiques pour se protéger d’un tel projet de loi. 

En effet, en plus de compter sur Magali Berdah pour en faire la promotion, SHEIN a récemment recruté Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron, chargé de “conseiller l’entreprise sur sa responsabilité sociale et environnementale”, mais aussi Nicole Guedj, ancienne secrétaire d’État, et Bernard Spitz, président du pôle international et Europe du Medef, le syndicat des patrons. Pour la fédération française du prêt-à-porter, “l’engagement de ces figures politiques auprès d’une entreprise dont les impacts environnementaux et sociaux sont unanimement dénoncés constitue un signal alarmant”

12 mai 2025

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