7 documentaires qui réhabilitent les grandes figures féminines de la pop culture

Elles ont été traînées dans la boue, humiliées, dénigrées. Pourtant, l’air de rien et chacune à leur manière, ces femmes sont devenues des symboles de l’empowerment féministe.

Britney Spears et Pamela Anderson sont devenues des icônes féministes malgré elles
Crédit photo : Gauche/Arte TV – Droite : Netflix

Britney, Whitney ou Janet Jackson, sont-elles des emblèmes féministes malgré elles ? Icônes pop par excellence, elles ont toutes un point commun : un traitement médiatique sexiste et décrédibilisant, qui en dit long sur la manière dont les célébrités féminines ont été perçues durant de nombreuses années. Petit recap’ des documentaires qui leur rendent (enfin) justice.

Britney sans filtre, Jeanne Burel (2025)

Signée Jeanne Burel, la série documentaire en cinq épisodes Britney sans filtre s’inscrit dans un long processus de réhabilitation de la star de la pop. Pur produit du divertissement, la jeune gamine made in Disney a évolué en bombe sexuelle sous les yeux d’un public à la fois fasciné et concerné. Devenue l’ennemie de l’Amérique puritaine, Britney Spears s’est vue dépossédée de son propre corps, livré aux paparazzis véreux qui commentent tout, de la taille de sa poitrine à sa prétendue virginité en passant par ses relations amoureuses. Un corps qui finit par craquer, en 2007, sous les yeux des caméras et qui conduit, quelques années plus tard, à la mise en place d’une tutelle abusive qui durera treize ans. Mauvaise mère, white trash, folle… Elle a tout entendu, tout essuyé. Et à la lumière de ce documentaire, nous n’avons plus qu’une chose à faire : nous excuser platement pour tout ce que nous avons fait à Britney.

Malfunction: The Dressing Down of Janet Jackson, Jodi Gomes (2021)

Il aura fallu moins d’une seconde pour mettre fin à la carrière de Janet Jackson. Baptisé le “Nipplegate” l’incident vestimentaire survenu lors de la mi-temps du Superbowl en 2004 s’est rapidement mué en scandale national, mettant au banc de la société la soeur de Michael Jackson tandis qu’elle érigeait en héros le responsable, un certain Justin Timberlake (qui avait déjà bâti sa carrière sur la descente aux enfers de son ex, Britney Spears). Plus qu’un simple fait divers, c’est l’histoire du double standard qui est ici raconté dans ce documentaire réalisé par Jodi Gomes pour le New York Times. Ou comment une erreur a pu précipiter la fin de la carrière d’une femme noire de plus de 40 ans pour propulser celle d’un jeune artiste blanc. 

Anna Nicole Smith: You Don’t Know Me, Ursula Macfarlane (2023)

Contexte familial complexe, désir brûlant de célébrité et incarnation de la blonde stupide à forte poitrine aux yeux de tous, Anna Nicole Smith se retrouve vite prisonnière d’une image stéréotypée sur laquelle elle a bâti sa carrière. En 1994, elle devient la “gold digger” la plus célèbre des États-Unis en épousant le milliardaire pétrolier de 86 ans J Howard Marshall à l’âge de 26 ans, l’abattant un peu plus dans le cœur des Américains, qui adorent détester toutes celles qui s’opposent au puritanisme. Entre body et slut shaming,  Anna Nicole Smith a longtemps joué le jeu en public, tout en sombrant en privé dans l’addiction. Ce qui mènera, inévitablement, à une overdose en 2007, qui lui sera fatale et qui finira d’achever sa réputation, aujourd’hui réhabilitée grâce au documentaire d’Ursula Macfarlane.

Whitney, Kevin Macdonald (2018)

En 2018, le réalisateur du Dernier roi d’Ecosse s’attaque à un monstre de la musique : Whitney Houston, star à la voix d’ange décédée en 2012 d’une overdose. Retraçant son ascension puis sa descente aux enfers, le documentaire revient sur la genèse d’une diva lissée par l’industrie, finalement bien plus profonde qu’il n’y paraît. Broyée par la célébrité, rattrapée par ses traumatismes d’enfance, épuisée par des relations abusives, son homosexualité cachée et ses nombreuses addictions, Whitney chante l’amour comme personne en public, et vit l’enfer en privé. Et lorsque le vernis craquelle, le monde entier l’attend au tournant, déballant publiquement des photos de son intimité, la parodiant dans des show télévisés, se moquant de ses apparitions scéniques… avant de pleurer sa mort soudaine, se rappelant peut-être que derrière une célébrité se cache en réalité un être humain comme les autres.

Pamela, A Love Story, Ryan White (2023)

Un peu comme Anna Nicole Smith, Pamela Anderson est le symbole du sort que l’on réserve aux bimbos : respect moindre et misogynie exacerbée. On lui vole sa sex-tape chez elle ? C’est elle qui en subit les conséquences. Elle incarne des rôles sérieux au cinéma ? On lui parle de sa poitrine. “Mes seins ont fait carrière, je les ai seulement suivis,” résume l’ancienne star d’Alerte à Malibu dans le documentaire de Ryan White. D’une durée de presque deux heures, le long métrage permet à Pamela de se réapproprier son histoire, et d’en finir enfin avec cette image de bombe sexuelle qu’elle n’a jamais vraiment désiré. Respectée dans un premier temps pour son engagement envers la cause animale, elle n’avait jusqu’alors jamais évoqué le traitement médiatique qui lui a longtemps été réservé. Par peur de raviver de vieilles blessures, sans doute. Et c’est probablement ce qui rend si touchant ce documentaire, qui ne se contente pas simplement de raconter la vie de l’actrice, mais qui décortique en creux les rouages d’un schéma répétitif et sexiste, made in Hollywood.

Divas des 90s : Whitney, Mariah, Céline, Sophie Peyrard (2019)

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L’affiche de « Diva » de Sophie Peyrard. Crédit photo : Program33

À elles trois, elles incarnent les plus belles voix des années 1990, ou la fameuse “trinité vocale”. Pourtant, malgré le succès, Whitney, Mariah et Céline subissent également tout le sort sexiste consacré aux divas. On les dit capricieuses, arrogantes, vénales, excessives. On ne cesse de les mettre en compétition et de dévoiler les moindres parcelles de leur intimité dans la presse people. En bref, on leur dresse un portrait de garces en robe à paillettes. Comme si une femme ne pouvait tout simplement pas être douée et sûre de son talent. Avec beaucoup de tendresse, Sophie Peyrard revient dans « Diva » sur ses figures incontournables de la musique pop qui, sans même en avoir l’air, ont rédéfini les contours de la femme indépendante. N’en déplaise aux détracteurs. 

This Is Paris, Alexandra Dean (2020)

Elle a inventé le selfie, la télé-réalité telle qu’on la connaît aujourd’hui et le métier d’influenceuse. It-girl incontournable des années 2000, Paris Hilton incarne dans les médias tout ce que l’on a toujours adoré détester : la oisiveté, la bêtise, la superficialité. Un portrait qui, à la vue de ce documentaire, ne correspond en aucun point à la personnalité de l’héritière des hôtels Hilton. Victime de violences psychologiques, physiques et sexuelles dans son adolescence, Paris Hilton se confie en toute transparence sur ses jeunes années et revient sur ses ambitions. Si personne ne la prend au sérieux, en coulisse, la jeune femme capitalise sur cette image de blonde écervelée et fait fructifier un empire d’une valeur de plus de 300 millions de dollars. Cachant, derrière son physique de jolie blonde et sa voix suave bien étudiée, une femme d’affaire aussi touchante que brillante, qui ne compte plus sur l’argent de papa depuis bien longtemps. 

14 février 2025

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