Est-ce vraiment la fin de l’ère BBL ?

Sur Instagram certaines chroniquent le retrait de leurs fesses volumineuses.

Novembre 2014, Kim Kardashian apparait complètement nue en Une du magazine Paper. Ses fesses rebondies et luisantes vont alors « break the internet ». Le cliché signé Jean Paul Goude, devient immédiatement viral. Dans la rédaction du célèbre journal britannique The Guardian, on passe même la nuit à regarder le trafic du site internet exploser. « Les chiffres étaient stupéfiants : le 13 novembre, un jour après la publication de l’article complet, notre trafic représentait près de 1 % de l’ensemble de l’activité de navigation sur le web aux États-Unis », explique le média. Mais que reste-t-il de ce cul-nu presque dix ans après ? De ce qui est depuis devenu une véritable tendance chirurgicale appelée le BBL : le Brazilian But Lift. Autrement dit une augmentation du fessier le tout à coup d’injections et de bistouri.

Chassé le BBL, chassée l’inclusivité au passage ?

Si Kim Kardashian n’a jamais publiquement avoué avoir eu recours à un enrichissement de son fessier, de nombreux experts s’accordent à dire qu’il n’est en aucun cas naturel. Cette transformation physique commencée en 2011 et soulignée sur la cover du magazine Paper en 2014 aura assurément lancé une mode. Entre 2015 et 2019 les opérations de BBL, qui figurent parmi les plus risquées pour la santé, auront même augmenté de 90%. Et depuis 2019 les Français âgés de 18-34 ans ont plus recours à des actes de chirurgie esthétique que les personnes âgées de 50-60 ans. Mais alors que la génération bistouri est en marche, voici que la VRP du BBL a décidé de faire fondre ce derrière qui l’a rendu si célèbre. Perte de poids drastique en quelques semaines, pêches moins volumineuses, Kim Kardashian prône désormais un modèle qui ressemble à celui des vieux diktats : une certaine extrême minceur. Pour le meilleur et pour le pire. Puisque les modèles Plus Size ont même quasiment disparu des dernières Fashion Week. Faisant de l’inclusivité non pas une norme mais plutôt du marketing.

Désinfluencer ça a un prix

Si les opérations esthétiques semblaient avant, réservées à une certaine élite en raison de leurs coûts, elles ont désormais envahi les porte-monnaie de toutes les classes sociales comme le révélaient dans une enquête deux journalistes du Parisien. On met de côté pour un nez refait, pour des lèvres surdimensionnées, pour changer la couleur de ses yeux ou pour un BBL. Bientôt il faudra faire de même pour retirer tout ça. Replonger la main dans la bourse pour défaire la mode des formes généreuses mais fictives. Sur Instagram et TikTok on parle même de fin de l’ère Kardashian. On débat sur l’influence moins importante du clan sur le commun des mortels en raison des standards de beauté que les soeurs ont imposé et qui seraient en train de changer. La dé-Kardashianization serait en marche.

@thesensiblesnowflake End of Kardashian era? Let’s discuss #kimk #balenciaga #kyliejenneredit #narcissism #selfieculture #kardash #kardashians #overconsumption #materialism ♬ original sound – Gal Raffie

Une rumeur voudrait qu’Anna Wintour ait même décidé de ne pas inviter la famille la plus célèbre du petit écran au prochain MET Gala. Événement où justement Kim K avait affiché sa nouvelle silhouette longiligne l’an dernier. Ce serait faire un terrible raccourci de croire qu’en réduisant ses fesses, Kim K n’allait pas entrainer une nouvelle mode. Qu’elle ne serait elle-même plus à la mode. Il suffit de voir le nombre d’influenceuses qui ont depuis choisi de dégonfler de toutes parts. Nabilla aurait fait réduire ses seins, et même celle qu’on qualifie d’ennemie des Kardashian, Blac Chyna (ancienne petite amie de Tyga, quittée par le rappeur qui s’était alors mis en couple avec Kylie Jenner), chronique désormais son changement de look sur Instagram.

Face à ses 16 millions d’abonnés elle explique que pour des raisons de santé, elle a décidé de tout réduire, tout retirer. Ses fausses fesses, ses faux seins et même ses injections au visage. Comme un type qui se serait aller faire des implants en Tunisie, elle publie les coulisses de cette épopée chirurgicale. Avec en prime : le témoignage de son médecin qui alerte sur les risques des injections de Botox. Mais cela suffira t-il à déclencher un véritable effet domino ? La désinfluence se fera t-elle vraiment au prix du 100% naturel ?

« Contrairement à des acteurs ou des musiciens célèbres, les Kardashian n’ont rien d’autre à offrir qu’eux-mêmes et sont donc financièrement obligés de se re-brander. », écrit un journaliste du média Highsnobiety. Autrement dit la marque Kardashian n’est pas prête de couler. Et si les soeurs semblent être des anti-écolo avec leurs fêtes pour tout et pour rien usant mille ballons plastiques à la minute, avec leurs voyages en jets privés, elles n’en restent pas moins un certain modèle américain de réussite et de physique. À maintenant 40 ans Kim Kardashian targette toujours les plus jeunes avec un visage quasi juvénile, maquillée à coup de retouches photoshop et autres filtres.

Donc qu’on se le dise (sur un air de vocodeur) : si t’as pas de fesses tu n’as plus walou. Et qu’on se le dise aussi, si l’inclusion a fait du chemin, c’est encore les minorités dont les formes naturelles sont voluptueuses qui vont encore être mises de côté. Parce que le corps est une mode alors qu’il ne devrait pas l’être.

16 mars 2023

Previous Article

adidas et Gucci dévoilent une nouvelle collection

Next Article

Jean Paul Gaultier et Y/Project : une des seules collabs qui a (encore) du sens

Related Posts