Les 18-34 ans font désormais plus de chirurgie que les 50-60 ans

La raison ? Les standards de beauté véhiculés par des influenceuses sur Snapchat et Instagram.

Crédit photo : Nadia Lee Cohen pour SKIMS

Alors que la pandémie a participé à la hausse des opérations de chirurgies esthétiques, à cause du Zoom Effect, le bistouri était déjà largement plébiscité en 2019 par les 18-34 ans comme le révélait une étude en 2019 de l’International Master Course of Aging Skin, un congrès européen réunissant les professionnels du secteur. Nez refait, lèvres gonflées, fessiers rebondies… les options sont de plus en plus nombreuses pour les millénials qui sont abreuvés par de nouveaux standards de beauté sur les réseaux sociaux. À tel point qu’ils dépassent désormais la tranche des 50-60 ans. Durant la pandémie, la rhinoplastie a par exemple été particulièrement plébiscitée aux USA, et selon certains praticiens, on doit cette hausse à TikTok. Sur le réseau social chinois, le hashtag #nosejobcheck cumulait près de 1.5 billion de vues en mai dernier.

Nabilla Benattia ou Maeva Ghennam en exemples

Pour d’autres professionnels du secteur, Instagram fait également office de levier avec de nombreuses influenceuses qui partagent leur dernière opération en date à grands coups de story et de posts parfois frauduleux. “La première classe de patientes, c’est celle entre 25 et 30 ans”, confirme à TF1 le Dr Richard Abs de la clinique Phenecia à Marseille. Prouvant qu’en France également, le phénomène est en marche. “Instagram est 100% responsable de ce phénomène”, abonde Michaël Stora, psychologue et psychanalyste, fondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH).

La tendance est la même dans un récent papier du Monde intitulé “Réseaux sociaux et bistouri, ou la chirurgie esthétique sous influence”. Le grand quotidien français relève que les opérations les plus demandées sont les injections d’acide hyaluronique pour repulper la bouche, et les lipofillings ou BBL [Brazilian Butt Lift] pour les fesses. Certaines arrivant au cabinet avec des photos des stars de télé-réalité comme Nabilla Benattia ou Maeva Ghennam.

Chirurgie décomplexée mais alarmante

“La tyrannie esthétique a toujours existé dans notre société, mais la médecine esthétique était surtout accessible aux plus riches auparavant, alors que maintenant, la pratique est bien plus horizontale, démocratisée et décomplexée, analyse le psychologue. Aujourd’hui, on peut demander des injections à Noël comme on demanderait des baskets ou un sac ! Mais ce n’est pas juste un achat, ça touche le corps.”, conclut Michaël Stora, psychologue et psychanalyste, spécialiste des usages du numérique.

Devenue une véritable tendance véhiculé par les réseaux sociaux, la chirurgie esthétique décomplexée pourrait entrainer une dépendance chez les jeunes. Un mouvement qui inquiète certains médecins esthétiques et physchologues.

En Chine, c’est une toute autre tendance qui a fait son apparition avec ce qu’on appelle communément les oreilles d’elfe.

4 août 2021

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