Le corps BBL, le nouveau danger de la fast-fashion

Le Brazilian Butt Lift, est une des chirurgies esthétiques les plus mortelles et pourtant PLT ou encore Fashion Nova ont décidé d’en faire la promotion.

L’influenceuse Demi Rose pour Pretty Little Thing

BBL. Trois petites lettres qui signifient Brazilian Butt Lift, l’une des interventions de chirurgie esthétique les plus mortelles de ces dernières années. Une patiente sur 3000 succomberait des suites de l’opération. Un chiffre qui n’effraie par la nouvelle clientèle biberonnée au corps de Kim Kardashian, comme le montrent les chiffres présentés par une récente étude, Depuis 2015 les demandes pour le Brazilian Butt Lift ont augmenté de 77,6%. Un engouement qui se répercute aussi chez certaines marques qui ont décidé de surfer sur la vague de cette hypocrisie de la rondeur. À l’heure où l’inclusivité est de mise, sur des sites de fast-fashion comme Pretty Little Thing ou encore Fashion Nova, on fait la promotion de ces corps digitaux, souvent exagérés à grands coups de renfort de photoshop ou de Face-Tune, application permettant d’affiner ses traits ou d’y ajouter du volume.

La gamme “Shape” de Pretty Little Thing

Hypocrisie de la rondeur

Aussi appelé lifting brésilien, le BBL est une augmentation du volume des fesses par lipofilling. Et comme dirait Lavoisier, “rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”. Parce que l’intervention consiste à prélever de la graisse de différentes parties du corps de la patiente avant de la lui réinjecter dans les fesses. Le résultat : une taille fine, des hanches larges et un fessier rebondi. Un idéal de beauté largement lancé par Kim Kardashian souvent citée en exemple par les patientes en quête du corps voluptueux parfait. Si la star de télé-réalité n’a jamais avoué être passée par le bistouri, prônant davantage son rôle de leader dans l’acceptation des corps charnus, nombreux sont les médecins à détailler les interventions pratiquées par Kim K mais aussi par ses soeurs Kylie Jenner et Khloé Kardashian. Derrière l’acceptation des corps généreux se cache l’hypocrisie d’une rondeur parfaite, où le ventre serait plat, la culotte ne serait pas de cheval et les fesses plus belles que la plus belle pêche du supermarché.

Sur Pretty Little Thing, site de fast-fashion plébiscité par les stars de télé-réalité une catégorie sous le nom de “shape”, autrement traduit par “formes”, a été créé spécialement pour les adeptes du corps BBL. Toutes les modèles affichent une silhouette à la Kim K, bien loin des catégories Plus Size que l’on a vu naitre depuis quelques années sur les eshops. Et pour sa dernière collaboration, la marque est allée chercher Demi Rose, une influenceuse britannique au 17 millions d’abonnés, qui avait fait les gros titres du Sun pour son changement soudain de morphologie.

Si sur ASOS on affiche la cellulite des mannequins, sur PLT et Fashion Nova les corps sont bistourisés, Kim Kardashianisés. Ces entreprises de fast-fashion le savent, les célébrités font vendre. Et il ne leur faut parfois que 4 jours pour reproduire une version low-cost d’une tenue portée sur le red carpet par les stars. En 2019 Kim avait notamment déposé une plainte de 10 millions de dollars contre Missguided, autre site de fast-fashion. Selon le Hollywood Reporter, elle accusait l’entreprise d’utiliser son nom et son image sans autorisation afin de “générer de l’intérêt pour leur marque et leur site Web, et pour susciter la vente de leurs produits”.

22 septembre 2021

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