De nouveaux détails ont été donnés sur le contrôle qu’il avait sur ses victimes.
R. Kelly a de nouveau dû faire face à ses victimes durant la deuxième semaine de son procès qui se tient à Brooklyn. Le chanteur à succès est accusé d’extorsion, exploitation sexuelle de mineure, enlèvement, corruption et travail forcé, sur une période allant de 1994 à 2018. Lors de la première semaine, les procureurs se sont attardés sur sa relation avec la chanteuse Aaliyah, afin de démontrer que dès les années 90, alors qu’il avait à peine la trentaine, R.Kelly semblait déjà s’intéresser à des jeunes filles mineures. On a notamment appris que celui qui a été présenté à la cour comme un “prédateur sexuel”, suspectait Aaliyah d’être enceinte, confirmant des relations sexuelles avec une mineure (15 ans) dès 1994. Lors de cette seconde semaine de procès, d’autres victimes ont dépeint les méthodes mises au point par Robert Sylvester Kelly, de son vrai nom, pour les contrôler.
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Sa relation avec Aaliyah confirmée à certaines de ses petites copines
Celle qui a témoigné lundi 23 août sous le pseudonyme Jane, a expliqué avoir eu une conversation avec R.Kelly au sujet d’Aaliyah. Le chanteur aurait proposé à plusieurs de ses petites amies de l’époque de leur poser toutes les questions qu’elles voulaient, afin de gagner leur confiance. La relation avec la chanteuse décédée est alors devenue leur sujet d’attention. Jane a confié que R.Kelly leur aurait expliqué s’être marié à la mineure afin de cacher une potentielle grossesse. Des faits qui viennent confirmer le témoignage de son ancien manager de tournée Demetrius Smith, à la barre la semaine précédente. R.Kelly est accusé d’avoir payé un fonctionnaire de l’État de l’Illinois pour obtenir une fausse carte d’identité pour Aaliyah, et d’avoir falsifié son âge pour la rendre légalement majeure en vue de leur mariage qui a eu lieu en 1994. Celui-ci sera annulé quelques semaines plus tard.
La témoin Jane a également expliqué que R.Kelly l’avait forcé à subir un avortement. Cette dernière a commencé à entretenir des relations sexuelles et a emménagé avec le chanteur alors qu’elle avait 17 ans.
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Un contrôle stricte sur ses victimes et des humiliations en guise de punitions
La témoin Jane a également dépeint un personnage prêt à punir ses compagnes si elles ne l’appelaient pas “Daddy” (papa ndlr), un surnom qu’il imposait à ses victimes. Elle décrit avoir été obligée de s’enduire une fois de matières fécales en guise de punition. “Il m’a dit de l’étaler sur mon visage et de dire exactement ce qu’il voulait, par exemple, de le mettre dans ma bouche et d’agir comme si j’aimais, comme si j’appréciais ça”. Le tout pendant que Kelly la filmait. Elle l’accuse également de l’avoir forcé à accuser son propre père de l’avoir agressé, le tout face caméra après l’avoir battue. Une garantie pour R.Kelly qui s’en servait comme chantage, menaçant la jeune femme de rendre l’enregistrement public si elle n’obéissait pas. Ses petites amies avaient également interdiction de se retrouver en présence d’un homme, avaient obligation de participer aux séances de sexe à plusieurs et devaient porter des vêtements larges. Si ces règles n’étaient pas respectées, Kelly leur demandait de retirer leurs sous-vêtements avant de leur distribuer un nombre prédéfini de fessées.
Plusieurs victimes ont témoigné des règles strictes imposées par le chanteur notamment celles de demander la permission pour se déplacer, manger, boire ou même uriner. L’une d’entre elles a expliqué qu’elle, et d’autres filles, ont été une fois obligées de se soulager dans des grandes tasses venant d’une station service, car R.Kelly leur avait interdit de quitter le bus de la tournée. Des déclarations qui rejoignent des faits déjà mentionnés dans le documentaire “Surviving R.Kelly” diffusé en 2019 sur la chaine américaine Lifetime. Interdites de sortir de leur chambre sans permission, certaines petites amies de R.Kelly étaient forcées par le chanteur à faire leur besoin dans un bidet. Une emprise psychologique qui les empéchait de quitter pendant plusieurs jours parfois leur chambre, même si la porte n’était pas fermée à clefs. Elles sont plusieurs à avoir expliqué être apeurées à l’idée de quitter les lieux sans l’accord oral de Kelly.
“Je n’ai jamais été menacée de cette façon avant ou depuis cette relation. ll m’a humiliée. Il m’a dégradée. Il m’a fait peur. Je n’oublierai jamais la façon dont il m’a traitée.”, a déclaré en pleurant une victime présentée comme Stéphanie qui a rencontré R.Kelly en 1999 alors qu’elle avait 17 ans. Il “orchestrait les sons” qu’elle devait produire durant leurs rapports et la forçait à se livrer à des actes sexuels devant d’autres personnes, a-t-elle déclaré. Il partait parfois “au milieu du sexe et l’obligeait à rester dans la même pose pendant des heures jusqu’à son retour, éclatant de colère si son corps bougeait”, rapporte Insider.
D’autres témoins ont décrit la personnalité obsédée par le sexe du chanteur qui voyageait systématiquement avec six iPads sur lui afin de pouvoir filmer ses rapports sexuels quand il en avait envie.
Le procès de R.Kelly devrait durer quatre semaines.
Si vous avez survécu à une agression sexuelle, vous pouvez appeler la ligne d’assistance nationale au 3919 qui constitue le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement…).
28 août 2021