Depop, la marketplace sociale à mi-chemin entre Instagram et Vinted

Zoom sur la plateforme internationale préférée des nouveaux e-chineurs.

Crédit photo : Danica Robinson

En France, quand on pense à mode de seconde main en ligne, un mot nous vient directement en tête : Vinted, évidemment. Alors qu’on se demandait comment l’application s’était bâtie cette identité en enrôlant de plus en plus de femmes passionnées, aujourd’hui on vous parle de Depop, l’application qui couple les fonctionnalités de Vinted avec celles d’Instagram, tout en donnant l’opportunité aux jeunes de se transformer en entrepreneurs. Fondée en 2011 à Milan par Simon Beckerman, c’est à Londres que l’application active son levier de développement. Aujourd’hui, Depop compte une audience quasi exclusive avec seulement 4% d’utilisateurs possédant un compte Vinted en parallèle, d’après Ogury, et avec une fréquence de plus de 140 000 articles de seconde main répertoriés chaque jours. Maria Raga, qui en est la PDG actuellement, tient au fait qu’elle ne souhaite pas associer Depop aux termes de “vintage”, “seconde main” ou encore “fripe” mais plutôt à la notion de “pre-loved” (aimé avant), un joli mot pour contre-balancer avec ceux déjà bien utilisés. Alors comment Depop se démarque parmi cet océan de friperies en ligne ? Quelles sont les caractéristiques qui ont fait de Depop “une marketplace de la mode pour la prochaine génération” comme le décrit Maria Raga ?

La Génération Z, cible première de Depop

Pour les jeunes créatifs qui ne savaient pas où se lancer pour promouvoir leurs pièces handmade, l’application est apparue comme le Saint Graal. Sur Depop, on ne parle pas seulement de vendre un article comme il en est question sur Vinted, Le Bon Coin ou Vestiaire Collective. C’est une définition 360 de la notion de revendre que nous propose l’application. En effet, Depop permet de créer la vitrine de sa propre boutique, y ajouter une description et y définir ses prix, ses lots, ses réductions. Les frais de port, contrairement à Vinted, sont définis par le vendeur lui-même. Seule condition pour vendre : posséder un compte Paypal, car l’application ne fonctionne qu’avec ce sytème de paiement. Une facilité d’usage qui plaît à la génération Z et les chiffres le prouvent amplement : près de 90% des utilisateurs de la plateforme ont moins de 26 ans.

On trouve rapidement une réponse à la question “comment se fait-il que Depop ait une audience aussi exclusive?” lorsque l’on navigue sur l’application. Sous nos yeux, une ergonomie fortement inspirée d’Instagram avec les fonctionnalités de likes, commentaires, message direct et enregistrement sous chaque posts d’articles. L’interface est divisée en trois catégories : la page “Explorer” pour découvrir de nouveaux vendeurs, “Mon ADN” propre à chaque utilisateurs et “Mon flux” affichant les publications des comptes que l’on suit. Et ces trois rubriques ont toutes été construites en adéquation aux enregistrements, aux likes et aux interactions de chaque utilisateurs.

Un incubateur de tendances… et d’influenceurs

Le secret de Depop réside dans une équation qui laisse peu d’utilisateurs insensibles : l’argent et l’influence. En effet, être un vendeur relativement suivi sur Depop peut être un tremplin pour se bâtir une communauté sur Instagram et même sur Youtube pour, par la suite, pouvoir monétiser une éventuelle carrière sur ces réseaux sociaux. C’est le cas de Bella McFadden, plus connue sous le pseudo de Internet Girl sur ses réseaux. C’est après avoir téléchargé Depop, il y a trois ans, pour vendre les pièces qu’elle ne portait plus dans sa garde-robe que Bella a décidé d’élargir son offre en allant chiner des pièces de fripes pour les revendre. Depuis, elle compte plus d’un demi-million d’abonnés sur la plateforme, bientôt 400K sur Instagram et a commencé à vendre ses propres créations. Également présente sur Youtube, elle donne des conseils aux jeunes créatifs pour devenir entrepreneurs. Selon elle, cette fonctionnalité de Depop qui lie boutique en ligne et réseau social est “importante, car elle aide les gens à connaître votre personnalité et à vouloir vous suivre en tant qu’influenceur et marque“, comme elle le confie à The Atlantic.

Parallèlement à cela, il est courant d’attribuer à Instagram l’incubation de nombreuses tendances mode. Mais que nenni. Selon The Atlantic, de nombreux influenceurs se tournent en premier lieu vers Depop pour voir quelles sont les futures trends qui deviendront virales seulement quelques mois après sur Instagram. Les participants à l’événement Depop LIVE qui s’est tenu à New-York en juin 2019 attestent avoir vu des looks, tels que des ensembles monochromes, bien avant qu’ils deviennent phares sur Instagram. Alors qu’Instagram forme une sorte de panneau publicitaire pour la Génération Z, Depop de son côté leur permet de vendre ce dont ils font la publicité.

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20 mars 2021.

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