Suite au lancement d’une procédure de sauvegarde lancée en mai dernier, Pimkie souffle un peu : le tribunal de Lilles vient d’accorder deux ans de plan de continuation de deux ans à l’enseigne emblématique des années 2000. Mais la marque a-t-elle encore un avenir ?
Toutes les millennials ont un jour supplié leur mère d’entrer dans une boutique Pimkie pour acheter un jean, un top, ou une paire de lunettes strassées. Marque phare du début du millénaire, l’enseigne à l’ancien logo orange et rose était, comme ses collègues de Camaïeu, Jennyfer ou Cop.Copines, embourbée dans de grosses difficultés financières depuis plusieurs années.
Mais alors qu’un grand nombre de marques de prêt-à-porter phares des années 2000 ont fini par mettre la clé sous la porte, Pimkie, elle, perdure encore un peu. Après avoir déjà décidé en 2023 de fermer 63 boutiques et supprimer 257 postes, l’enseigne a débuté l’année 2024 avec de nouvelles fermetures et licenciements (240 postes supplémentaires), dans le cadre d’un plan de sauvegarde particulièrement éprouvant. Une procédure qui a également donné lieu à une période d’observation qui s’est conclue le 30 octobre dernier sur une décision de justice bénéfique pour l’enseigne française. Et oui, si Pimkie a été bien endommagée, la marque est encore debout.
Entre influence et nostalgie
Le tribunal de commerce de Lille a ainsi validé un plan de continuation pour deux ans, espérant “l’apurement du passif et un retour à la rentabilité à partir de 2026”. Mais si elle ciblait les jeunes ados il y a vingt ans, vers qui la marque compte-t-elle se tourner aujourd’hui ? En effet, d’après une étude du Teenage Lab de Pixpay, la banque en ligne pour les jeunes dès 10 ans, SHEIN serait la 5ème marque consommée par les ados, et la première dans le domaine de la mode. Plus habituée à shopper en ligne que dans des boutiques, la jeunesse française peut-elle à nouveau se faire séduire par Pimkie ? Question que se posait également récemment Jennyfer, qui s’est donnée une toute nouvelle image de marque en changeant son logo et en tentant de proposer un vestiaire plus en phase avec les tendances. Les deux ont d’ailleurs récemment fusionné dans une boutique du côté de Saint-Nazaire.
Bien conscientes d’avoir la même cible, les deux enseignes partagent un seul et même magasin. Un test qui pourrait donner des idées aux deux groupes appartenant pourtant à des actionnaires différents ?
Un comeback timide
Consciente de sa position délicate dans le marché actuel, la direction s’est tournée vers les réseaux pour tenter de faire sa promotion. En s’associant avec différents influenceurs, dont la créatrice de contenu lifestyle Isïa qui se félicite d’entrer en collaboration “avec la marque qui [lui] a fait découvrir la mode”, Pimkie s’assure une présence en ligne essentielle, qu’elle teinte d’une nostalgie bienvenue à l’ère du retour du Y2K. Après tout, si les L5 et les Buffalos se permettent un comeback aujourd’hui, pourquoi pas Pimkie qui semble tout de même englué dans des codes anciens. Il n’y a qu’à regarder le compte Instagram de l’enseigne pour constater qu’il n’y a aucune diversité des corps. On se croirait sur un feed des années 2000. Il y a peu Pimkie annonçait sur Linkedin habiller les 30 Miss régionales dans le cadre de l’élection Miss France. De quoi ringardiser encore un peu plus son image auprès de la génération Alpha ?
13 novembre 2024