C’est la première fois que la griffe revenait sur le devant de la Fashion Week depuis le scandale.
“…pour moi, la mode ne peut plus être considérée comme un divertissement, mais plutôt comme l’art de fabriquer des vêtements”. Ces mots sont ceux de Demna, inscrits sur le petit carton servant d’introduction au nouveau défilé Balenciaga présenté ce dimanche à la Fashion Week de Paris. Le directeur artistique de la maison a choisi de montrer sa nouvelle collection sans faire le buzz suite au récent scandale provoqué par la maison française, accusée de promouvoir la pédopornographie. Si Demna a reconnu ses responsabilités et répété des excuses publiques, Balenciaga a tout de même accusé un ralentissement de ses ventes suite à la polémique.
Balenciaga presque en deuil
À Paris le designer a choisi de se concentrer sur son style, avec des pièces ultra simples pour pas dire (trop) simplistes, avec un mélange de streetwear et de robes de soirées. Les épaulettes façon Rick Owens sont toujours présentes, les boots oversize aussi, mais aucun accessoire ne vient faire le buzz sur le runway. Pas de sac à main façon sacs poubelles ou de Kim Kardashian enrubannée dans un rouleau de scotch logoté. Créer des moments viraux c’était pourtant devenu la marque de fabrique du directeur artistique qui avait su ainsi placer Balenciaga sur la carte des marques favorites des millenials.
“La mode est devenue une sorte de divertissement, mais cette partie occulte souvent son essence, qui réside dans les formes et les volumes, et les silhouettes : la façon dont nous créons la relation entre le corps et le tissu, la façon dont nous faisons des lignes d’épaules et des emmanchures, la façon dont les vêtements ont la capacité de nous changer”, écrit Demna sur la note du défilé. “Ces deux derniers mois, j’ai dû chercher un refuge pour mon histoire d’amour avec la mode et je l’ai trouvé instinctivement dans le processus de fabrication des vêtements.“, poursuit-il. Des mots qui sonnent comme une retour au source ou comme des excuses encore. Les premiers mannequins qui apparaissent sur un runway beige sont tous vêtus de noir. On croirait presque assister à un enterrement. Celui du buzz de Balenciaga.
Au premier rang, les stars sont à peine visibles. Pas de Kim Kardashian, ni d’Aya Nakamura, égérie de la dernière campagne de la griffe. Ont été aperçus la rédactrice en chef de Vogue Anna Wintour, le rappeur américano-coréen Big Matthew, la chanteuse taïwanaise Rainie Yang, l’actrice chinoise Song Jia, les influenceurs américains Luka Sabbat, Fai Khadra et Yseult.
5 mars 2023
