Et dit avoir pris les mesures nécessaires.
SHEIN, le géant de la fast-fashion, a récemment publié son rapport sur le développement durable de 2023. Celui-ci révèle des découvertes inquiétantes : deux cas impliquant le travail d’enfants dans sa chaîne d’approvisionnement. Face à ces cas identifiés lors des audits (procédures de contrôle de la gestion d’une entreprise), réalisés par SHEIN Responsible Sourcing au cours des trois premiers trimestres de l’année 2023, la marque dit avoir “réagi rapidement”. Après la suspension temporaire des commandes auprès des fournisseurs concernés, elle s’est engagée à lancer des enquêtes conduisant à des “mesures de remédiation”. Celles-ci incluent la résiliation des contrats des employés mineurs, l’organisation d’examens médicaux et le rapatriement des enfants vers les parents ou les tuteurs si nécessaire.
Moins de 15 ans
Les fabricants accusés d’avoir fait travailler des enfants ont par la suite été autorisés à reprendre leurs activités. Rappelons que SHEIN définit le travail des enfants comme « toute personne de moins de 15 ans ou de l’âge minimum pour l’emploi dans le pays / la région”. L’entreprise a également annoncé avoir adopté, à partir d’octobre 2023, « une position plus ferme contre les violations graves ». Alors qu’auparavant, la marque accordait 30 jours aux fournisseurs pour remédier à leurs dysfonctionnements, elle affirme désormais mettre fin à leurs contrats sans préavis en cas d’infraction. Elle dit aussi veiller à ce que ceux-ci « renforcent leurs processus de sélection des nouvelles recrues » et les soumettre à des audits annuels.
Mais si SHEIN renforce sa politique, c’est avant tout pour protéger son image et répondre aux exigences des gouvernements et des consommateurs qui se penchent de plus en plus sur les conditions de travail des entreprises et leur chaîne d’approvisionnement. Cette pression exercée sur la marque chinoise se manifeste, par exemple, par la mise en place d’examens tels que ceux menés aux États-Unis par des législateurs ayant demandé à l’entreprise de répondre à des questions concernant le travail forcé. En parallèle, des militants du Royaume-Uni ont appelé le gouvernement à bloquer l’entrée de SHEIN à la Bourse de Londres en raison des problèmes éthiques liés à sa chaîne d’approvisionnement. Toutes ces préoccupations ont fait suite à une enquête menée par un groupe suisse, qui a révélé que les employés de l’enseigne travaillaient parfois plus de 70 heures par semaine.
11 septembre 2024
