Présentation à l’occasion du tout nouveau bomber upcyclé Louis Vuitton du parisien.
Dans notre série consacrée aux jeunes créateurs français, on égrène le net pour mettre en lumière le travail d’artistes qui densifient la mode française à coup de créations originales. Après le streetwear-patchwork de Del Carmen, c’est vers Clément Checoury que nous nous sommes tournés pour lui proposer de shooter sa toute nouvelle création, un bomber réalisé à partir de tissus Louis Vuitton. Sur son temps libre, celui qui agence des cuisines sur mesure, s’adonne à la passion de la couture et de la création de pièces uniques upcyclées. Sa signature : une fusion du luxe et du streetwear que le créateur d’Harlem Dapper Dan avait parfaitement illustré dans les années 90, bâtissant sans le savoir à l’époque, un véritable patrimoine qui s’affranchirait des générations. Onze ans plus tard, on se retrouve place de l’Opéra à Paris à enfiler une veste en cuir sous 30 degrés.
ANCRÉ : Depuis quand imagines-tu tes propres créations et qu’est ce qui t’a donné envie de te mettre à l’upcycling ?
Clément Checoury : J’ai toujours aimé fabriquer des choses (et pas forcément que des vêtements ). Je suis diplômé d’une école d’art au cours de laquelle j’ai pris goût à plusieurs techniques différentes comme la fonderie, l’encadrement, la céramique… mais pas la couture ou le stylisme. Pour la confection de vestes, cela fait maintenant 3 ans. Je les imagine, je les fabrique et je les porte. Pour l’Upcycling, c’est un mot que j’ai découvert bien après avoir créé mes premières vestes mais je trouve que c’est un terme sympa. Ré-interpréter/détourner un objet, je trouve ça vraiment intéressant. Surtout quand celui-ci à une image forte, comme un bagage Vuitton.
Tu retravailles surtout des pièces issues du luxe. Notamment Louis Vuitton. Que t’inspire la marque ?
Pour être sincère je n’avais jamais porté d’intérêt pour la marque avant de réaliser ma première pièce. En fait, j’ai eu l’occasion de créer mon premier Perfecto en cuir Louis Vuitton car j’ai eu la chance d’obtenir toute la matière première. Je me disais que ce serait cool de transformer tout ça en veste parce que je pourrais la porter, et que j’adore les Perfecto. Je trouve que c’est une coupe vraiment élégante. En portant ma première création pour les première fois dans la rue, au musée ou en soirée, j’ai réalisé l’impact fort qu’elle avait aux yeux des gens. Le public est en général interpellé en la voyant et se dit ” iens cette veste est canon mais est-ce une pièce originale ? Ou une pièce Vintage ?” J’avoue que j’ai un impact fort en ré-interprétant les matériaux monogrammés de la marque. Pour moi Louis Vuitton c’est carrément une institution. Cette marque fait partie du patrimoine français.
Tu as appris la couture tout seul c’est bien ça ? Quels ont été les plus gros challenges ?
Oui absolument, j’en apprends tous les jours. Personnellement et au fur et à mesure de mes créations, j’apprends la rigueur et la patience, c’est loin d’être facile. J’ai vraiment envie d’aller plus loin, j’ai énormément d’idées que j’aimerais mettre en place. Mon plus gros challenge… Je pense que ça restera ma première veste. Elle a une allure de prototype parce que c’était un vrai puzzle ! Sur mon Instagram dans mes premières photos tu peux voir d’où je suis parti : j’avais pleins de petits morceaux de toiles et il fallait faire un calepinage compliqué pour réussir à tout assembler sans que ça fasse “PatchWork”. Ça m’a demandé des semaines mais je suis fier de la porter.
Combien de temps te demande chaque pièce unique ?
Tu as pu voir que chacune de mes pièces sont toutes très différentes les unes des autres. Au travers de mes pièces je représente des univers très différents : Les Puces de Clignancourt , Arielle Dombasle, Louis Vuitton etc. Mon travail dépasse le stylisme ou la couture, je pense qu’il s’agit d’un travail de réflexion avant tout. Entre l’idée que j’ai d’un projet et le moment où je peux enfiler la veste il s’écoule 6 à 8 semaines.
Tu ne les vends pas encore, mais si tu devais estimer la pièce que nous avons shooté pour cet article, quel serait son prix ?
C’est la première pièce que je commercialiserais, j’aimerais la vendre 3000 €.
Peux-tu raconter à nos lecteurs l’anecdote qui a eu lieu juste avant notre shooting quand tu as traversé la galerie du Printemps avec ta veste.
En traversant la Galerie du Printemps à Opéra, j’avais avec moi deux vestes Vuitton sur un ceintre. Un gars de la sécurité a eu un gros doute en me voyant sortir avec, je marchais vite car j’étais pressé. Il m’a retenu et a appelé la responsable du magasin Vuitton. Celle-ci est donc venue, a bien constaté qu’il s’agissait de pièce unique, de création originale et j’ai pu repartir. Mais tant mieux, je lui ai présenté mon travail et je pense qu’elle a aimé.
Retrouvez les créations de Clément Checoury sur son compte Instagram.
Crédit :
Photographe : Jade Sita-Makiza
Modèle : Angélique Uwase
Production : ANCRÉ