Kanye West choisi l’œuvre d’une artiste française pour la probable pochette de “DONDA”

Louise Bourgeois n’a eu de cesse de rendre hommage à sa mère et à la maternité.

À gauche la cover de DONDA – À droite l’oeuvre de Louise Bourgeois

Alors que plusieurs sessions d’écoutes doivent avoir lieu avant la sortie de son nouvel album “DONDA” ce 23 juillet, l’artiste KayCyy, en studio avec Kanye West, a révélé ce qui pourrait être la pochette du prochain disque de Ye dans un tweet. On y voit une large silhouette de femme entièrement rouge. Si certains ont tout d’abord attribué ce dessin à North West, fille ainée du rappeur, il est en réalité l’oeuvre de l’artiste française Louise Bourgeois, tiré de sa série Les têtes bleues et les femmes rouges. Née en France en 1911, émigrée aux États-Unis en 1938, l’artiste n’utilise comme sujet de ses œuvres que ses souvenirs. Celui notamment de sa mère, morte alors que Louise Bourgeois n’avait que 21 ans. Un traumatisme qu’elle tentera de guérir à travers de nombreux dessins traduisant ses préoccupations constantes à l’égard de la sexualité, de la grossesse et de la maternité.

Crédit photo : Louise Bourgeois, The Birth, 2007, gouache sur papier, 29,5 x 22,9 cm, Collection Centre Pompidou, © ADAGP, Paris

Rouge : couleur de la violence

Et c’est une de ces œuvres illustrant la figure maternelle, que Kanye West aurait choisi pour illustrer “DONDA”, album renommé en hommage à sa mère. Sur la pochette qui a été dévoilée sur le net, sans avoir été officiellement présentée par Kanye West, on découvre un zoom sur l’un des dessins de Louise Bourgeois. Une femme au large ventre entièrement peinte en rouge. Une couleur chère à l’artiste. “Rouge est la couleur du sang, de la douleur, de la violence, du danger, de la honte, de la jalousie, des reproches, des ressentiments”, comme l’écrivait-elle dans son journal intime.

Louise Bourgeois a toujours voué à sa mère un véritable culte, lui consacrant même de géantes sculptures en forme d’araignée, un insecte choisi en hommage au travail de tapissière de cette dernière. “L’araignée est une ode à ma mère. Elle était ma meilleure amie. Comme une araignée, ma mère était une tisserande. Ma famille était dans le métier de la restauration de tapisserie et ma mère avait la charge de l’atelier. Comme les araignées, ma mère était très intelligente. Les araignées sont des présences amicales qui dévorent les moustiques. Nous savons que les moustiques propagent les maladies et sont donc indésirables. Par conséquent, les araignées sont bénéfiques et protectrices, comme ma mère.“, expliquait l’artiste morte en 2008 à New York à l’âge de 98 ans.

Un slam à 84 ans

Pour l’anecdote Louise Bourgeois a réalisé son premier slam à 84 ans comme le dévoile Artsper. “Louise Bourgeois a « slammé » sur le texte « Otte » écrit par la vidéaste Brigitte Cornand avec en fond la musique de Ramuntcho Matta. L’artiste s’est amusée à jouer sur le suffixe et la sonorité de la syllabe ‘otte’ en détournant le sens orignal des mots pour en créer de nouveaux totalement inventés”, détaille la revue spécialisée.  

22 juillet 2021

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