Voici la new gen des chanteuses arabes

De quoi agrémenter vos playlists en passant par la Palestine, l’Égypte, Dubaï ou encore le Liban.

Crédit photo : Gauche : Manal pour Colors – Droite : Lana Lubany

De la pop au rap en passant par le rnb, notez bien leurs noms. Elles sont de plus en plus nombreuses à avoir décidé de se faire entendre. Si autrefois, les chanteuses du monde arabe étaient associées à des divas du raï, la nouvelle génération compte bien faire fusionner cet héritage à leurs nouveaux goûts musicaux. Petit tour d’horizon de ces artistes féminines issues de la région MENA qui vous feront danser (ou pleurer) toute l’année. Voyage entre la Palestine, l’Égypte, le Liban ou encore Dubaï.

Manal (Maroc)

Elle est l’une des étoiles montantes de la scène urbaine arabe. Sacrée meilleure artiste féminine d’Afrique du Nord aux ‘Africa Music Awards’ en 2015, la marocaine n’a depuis cessé de monter en puissance. Une ascension qui fait d’elle une artiste féminine révolutionnaire sur la scène urbaine arabe.

Elyanna (Chili – Palestine)

Née à Nazareth, en Palestine, dans une famille d’artistes, Elian Margieh (de son vrai nom) a nourri des aspirations artistiques très tôt, et commence à chanter dès l’âge de 7 ans. Il faut dire que grandir aux côtés d’une mère et d’un grand-père poètes, ainsi que d’un frère et d’une grand-mère paternelle pianistes, ça aide. Élevée dans la double culture chilo-palestinienne, Elyanna étonne par ses inspirations multiples, de Julio Iglesias à Fairuz, et se développe rapidement un univers bien à elle. Elle est la star montante de la scène arabe.

Asayel (Arabie Saoudite)

Véritable conteuse d’histoire, la rappeuse de 29 ans originaire de La Mecque s’est faite remarquer en remportant la première gagnante du concours XPERFORM organisé par XP Music Futures à Riyad. Dévoilé en septembre dernier, son premier single “Asliyah” associe punshline ascerées et argot hejazi dans un flow proche du slam, et assure de beaux jours au hip-hop saoudien. 

Zeyne (Jordanie – Palestine)

Des mélodies éthérées et une voix à couper le souffle : voilà la recette Zeyne, qui fait de cette chanteuse jordano-palestinienne la nouvelle sensation internationale. Aussi inspirée par Rosalia que par Fairouz, la jeune artiste transcende les barrières linguistiques pour apaiser toutes les âmes en peine, même quand elles ne comprennent pas l’arabe.

Nemahsis (Palestine – Canada)

Fille de Palestiniens, la Canadienne Nemahsis embrasse son héritage culturel dans sa musique. Mélancolique et personnelle, ses mélodies s’adressent directement aux jeunes femmes qui lui ressemblent et qui manquaient jusqu’alors de représentations. Son premier single, “What if I take it off for you ?” est d’ailleurs rapidement devenu viral sur TikTok, repris par les femmes musulmanes du monde entier pour parler de leur relation avec le port du hijab, et les discriminations qu’elles subissent au quotidien. 

Dareen (Egypte)

Nouvelle star made in Egypt, Dareen est l’un des porte-paroles de la scène hip-hop émergente venue d’Alexandrie, le mahraganat, mélange de musique populaire égyptienne, d’électro et de rap. Fraîchement installée au Caire, la jeune femme de 22 ans entend bien “mettre l’Egypte sur la carte” mondiale du rap grâce à son flow découpé et une attitude de bad-bitch assumée.

Kiss Facility (Egypte – Emirats Arabes Unis)

Sensuelle et planante, la musique de Kiss Facility est un vibrant hommage au grunge et à la pop des années 1990. Porté par l’artiste égyptienne née aux Emirats Arabes Unis Mayah Alkhateri, le projet associe influences du shoegaze et indie rock pour “devenir la voix des femmes du Moyen-Orient qui sont opprimées et doivent vivre une double vie qui les éloigne de leurs rêves” comme l’a confié la chanteuse à l’occasion de sa performance lors du dernier Pitchfork Music Festival. 

Camélia Jordana (France – Algérie)

Camélia Jordana dit vouloir célébrer la France dans son futur album. Elle y célèbre aussi ses racines franco-algérienne. « Cette double culture est une richesse extraordinaire, que j’ai envie de mettre en valeur, mais c’est aussi une identité complexe, qui prend de la place. C’est un sujet grand ouvert sur lequel je me documente beaucoup, que j’ai envie d’explorer, dans ma vie comme dans mon oeuvre », explique t-elle au Parisien à l’occasion de la sortie de son titre « Win Rak », où elle chante en arabe, espagnol et français. 

Laï (Liban – Egypte)

Originaire du Liban, pays de Fairuz, et installée depuis peu dans celui d’Oum Kalthoum, Laï rassemble tout ce que le monde arabe fait de mieux. De la scène éclectique du Caire à l’héritage des grandes divas de la région SWANA en passant par l’influence pop des stars internationales (Lana Del Rey en tête de file), Layal – de son vrai nom – navigue d’un genre à l’autre avec une aisance et une authenticité déconcertantes. 

Oordaya (France – Algérie – Jordanie – Botswana)

D’origine algérienne, la jeune Toulousaine signée chez Epic Records France mêle R&B et pop en y intégrant ses influences personnelles, issues notamment de Jordanie et du Botswana, où elle passe une partie de sa vie. Également inspirée par des chanteuses telles que Jhené Aiko ou Jorja Smith, celle dont le prénom signifie « la fleur » en arabe, chante ses textes intimes en anglais, comme ses idoles, mais aussi en français et en arabe, comme dans son morceau « Jamil », qui rend rend hommage à la sensibilité, souvent masquée, des hommes de sa communauté.

Alya (Dubaï)

Du haut de ses 19 ans, Alya est la révélation de cette fin d’année. Née et élevée à Dubaï d’une mère britannique et d’un père émirati, la jeune femme réunit dans sa musique une multitude d’influences, du jazz au rock en passant par le rnb et l’afro. De ces inspirations naît alors un style bien à elle, porté par une voix d’ange et une émotion sans pareille. À surveiller de très près ! 

Nadine El Roubi (Soudan – Iran – Egypte – États-Unis)

Soudanaise, égyptienne et iranienne élevée entre les Etats-Unis et Khartoum, Nadine El Roubi a ensuite déménagé aux quatre coins du monde, de Maastricht à Birmingham, d’Amman au Caire, d’Assouan à Boston. Nourrie par ses multiples voyages, la rappeuse se dévoile grâce à une musique introspective, dans laquelle elle assume d’être pleinement elle-même, seule ou en s’associant avec d’autres artistes comme Mo Stank et Felukah, présents en featuring sur son dernier titre, “Wavy in Brooklyn”

Ouidad (Maroc – France)

Docteure en pharmacie, la jeune Casablancaise plaque tout en 2018, à la fin de ses études pour vivre de sa passion : le chant. Aujourd’hui installée à Nice, la jeune femme qui s’est d’abord fait connaître pour ses reprises sur TikTok s’épanouit pleinement dans la musique, jusqu’à sortir, en fin d’année 2024, son premier projet, un neuf titre sur lequel cohabitent morceaux en français et en arabe.

Felukah (Egypte – États-Unis)

Felukah, justement, est l’un des noms les plus en vogue de la scène rap/rnb égyptienne. Cheffe de file de l’arabofuturisme, elle est à la tête d’une nouvelle vague de musiciennes arabes, qui embrassent leurs héritages culturelles tout en les mixant avec des mélodies plus actuelles ou expérimentales. Naviguant entre anglais et arabe, la chanteuse associe hip-hop, jazz et pop dans des sons poétiques, sans jamais compromettre son authenticité.

Perrie (Maroc- Egypte)

Rappeuse maroco-égyptienne, Perrie est une artiste radicale, qui met en avant une autre forme de féminité, ni douce ni consciente. En phase avec sa vulnérabilité, la jeune femme du Caire n’hésite pas à se mettre à nu dans ses textes – écrits en arabe – où elle se dévoile sans filtre. Et ça paye : elle a été la première ambassadrice féminine pour EQUAL Arabia de Spotify après seulement quelques mois de carrière. 

Lana Lubany (Palestine – États-Unis)

D’origine palestinienne et américaine, Lana Lubany revendique fièrement sa double culture, grâce à des textes mêlant anglais et arabe sur des sonorités électro aux influences, là aussi, diverses. Inspirée par Rosalia et Billie Eilish, l’artiste réconcilie musiques contemporaines et traditionnelles dans sa musique, éminemment pop.

Lolo Zouaï (États-Unis – France – Algérie)

Née d’une mère française et d’un père algérien, Lolo Zouaï grandit aux États-Unis au son des morceaux raï joués par sa famille et des tubes des Neptunes du début des années 2000. Un goût pour l’éclectique qui se retrouve dans l’inqualifiable discographie de la chanteuse. Pop, rnb, électro, voire punk… Lolo Zouaï s’essaie à tous les genres. Des influences multiples qui convergent notamment dans « Desert Rose », un titre où elle mêle anglais, français et arabe.

Nxdia (Egypte – Soudan – Angleterre)

Née en Egypte, Nadia Ahmed de son vrai nom déménage à Manchester à l’âge de 10 ans. Sans jamais oublier ses origines, la jeune femme de 24 ans alterne entre anglais et arabe dans ses textes très personnels chantés sur des mélodies alt-pop. Considérant la musique comme sa thérapie, Nxdia (à prononcer « Nadia » et non « nucks-dia » comme elle s’amuse à la préciser) se plaît à parler à toute une génération d’immigrés, qui, comme elle, est tiraillée entre deux cultures.

Flèche Love (Algérie – Suisse)

Suisso-algérien.ne d’origine berbère, Amina Cadelli de son vrai nom a la spiritualité chevillée au corps. Refusant de se définir comme femme, l’artiste queer « préfère être une créature » non-genrée, une personnalité guérisseuse qui apaise les âmes grâce à sa voix sensuelle et éthérée. Influencé.e par la liberté sous toutes ses formes, Flèche Love s’inspire aussi bien de Bjork, Fka Twigs ou Lhasa de Sela que du Butō japonais et des danses orientales, pour créer des mélodies toujours plus envoutantes.

Lyna Mahyem

La franco-algérienne s’était faite connaitre avec sa reprise de 92i Veyron de Booba, a depuis largement tracé son chemin. Jusqu’à conquérir un public fidèle, adepte de sa fusion entre le R&B et la langue arabe qu’elle est l’une des premières en France à avoir mis sur le devant de la scène à travers ses chansons mais aussi son univers. Plus que la langue, Lyna Mahyem célèbre sa culture algérienne à travers ses clips.

Lella Fadda (Egypte)

Chanteuse, rappeuse, compositrice, musicienne et actrice égyptienne, Lella Fadda se fait connaître en 2020 avec son premier projet, “El Wa’t Msh Beyaadi”. Cinq ans plus tard, la voilà artiste hip-hop la plus streamée de son pays, pourtant véritable vivier du rap dans le monde arabe. Entre textes engagés et impertinence assumée, Lella Fadda (et non Leila ou Lala, comme le soulignent les paroles de sa chanson « Fokak Meni ») compte bien étendre son succès au-delà des frontières de l’Egypte.

Dana Hourani (Liban)

La Libanaise Dana Hourani débute d’abord sur YouTube avec des covers d’artistes célèbres comme Lady Gaga ou John Mayer, avant de s’imposer en 2021 avec un premier album de textes originaux, « Ensanein ». Un projet dans lequel la jeune femme associe sonorités pop occidentales, langue arabe et clins d’oeil à sa culture orientale.

Nej (Maroc – France)

Perchée sur des millions de streams, l’artiste française a conquis un public sans coup de pouce. Et c’est surement pour ça que ses « poupiyas », son fan club, la suivent partout, allant jusqu’à créer des mouvements de foule lors de ses apparitions en public.

Nayra (Egypte – Maroc – France)

Tatouages amazigh sur le visage, la française Nayra marque à l’encre elle aussi le paysage musical français de son empreinte artistique. De ses origines égyptiennes et marocaines elle en fait des chansons, des recettes de guérisseuses. Des potions pour les combattantes. Elle est l’une des premières à avoir aussi marqué ses origines, quand tant de chanteuses avant elle, ont choisi de les effacer.

Khtek (Maroc)

Référence en terme de rap féminin au Maroc, Khtek est déjà validée par les grandes stars du hip-hop originaires de Casablanca, ElGrandeToto, Don Bigg et Draganov en tête de file. Voix grave et éraillée, flow qui envoie et textes engagés débités en arabe, français et anglais, la jeune femme n’hésite pas à critiquer la société marocaine et la place qu’elle accorde aux femmes. Un ensemble qui lui a valu d’être nommée « Meilleure artiste hip-hop » de l’année 2024 par Billboard Arabia, rien que ça.

Zeina (Egypte – Liban- Canada)

Née à Brooklyn d’un père égyptien et d’une mère libanaise, Zeina grandit au Québec entourée de sa famille et des héroïnes de ses séries Disney Channel préférées. Très vite, la jeune fille délaisse la télévision pour le poste de radio et découvre simultanément les chanteuses rnb des années 2000 et les divas libanaises. C’est la révélation : comme Hannah Montana, elle veut, elle aussi, être chanteuse. Après des débuts balbutiants à Toronto, Zeina quitte le Canada pour Los Angeles où elle se fait très vite remarquer Dakari, producteur de G-Easy. Là, tout commence. Qualifiée de « Révélation R&B » par le magazine Billboard, elle met sa voix suave au service de mélodies jazzy et de textes célébrant la sororité, mais aussi ses origines orientales.

Lina Makoul (Palestine)

D’origine Palestinienne, la jeune Lina Makoul grandit à Acre, en Israël, pays dont elle remporte la version de The Voice en 2013. Une victoire qui la propulse, faisant d’elle la première citoyenne arabe du pays à remporter le télé-crochet. Aujourd’hui complètement indépendante, celle qui a assuré les premières parties lors de la dernière tournée de Saint-Levant est auteure-compositrice-interprète-directrice-artistique. Bref, elle cumule toutes les casquettes, de l’écriture de ses chansons à la réalisation de ses clips.

Rita Kamale (Maroc -Angleterre)

Originaire de Casablanca, Rita Kamale est aujourd’hui basée à Londres, ville depuis laquelle elle fait rayonner le Maroc. Oscillant entre chant et rap, la jeune artiste a récemment sorti son premier album, « DRAGONFRUIT », une ode à cette double culture (qu’il s’agisse de son héritage identitaire ou musical). Bercée par le blues et le jazz depuis son plus jeune âge grâce à son père, Rita Kamale associe sonorités orientales et mélodies soul de son enfance à des influences plus contemporaines, comme la musique électronique ou la nü-soul anglaise.

TÄRA (Palestine – Italie – Grèce)

Née en Italie de parents palestiniens, Tamara Al Zool de son vrai nom est aujourd’hui basée à Athènes. Un multiculturalisme revendiquée pour Profondément attachée à ses racines palestiniennes, TÄRA revendique la création d’un nouveau genre : l’ARAB’nB. S’imposant, au passage, comme une future pionnière de la musique en Italie, là où ni le RnB, ni la langue arabe, ne sont encore très représentés.

Miraa May (Algérie – Angleterre)

L’auteure-interprète algéro-britannique Miraa May est de celles qui considèrent la musique comme une expérience. En écoutant ses compositions, on pleure, on rit, on réfléchit, on danse. Un mélange des genres due à une double-culture marquée et revendiquée, pour celle qui est née au Maghreb et qui a grandi à Londres. La musique, Miraa May la considère comme les pages d’un journal intime, un exutoire qui lui permet de penser sa propre condition… mais aussi celle de tous ceux qui ont vécu la même expérience migratoire qu’elle.

27 décembre 2024

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