Elles chantent. Elles rappent. Et elles mettent, chacune à leur manière, leur pays sur la carte du monde de la musique.
Non, du côté de l’Afrique subsaharienne, il n’y a pas que Tyla, Tems ou Ayra Starr. Encouragées par l’explosion internationale des stars de l’afropop ou de l’amapiano, les jeunes artistes venues du Nigeria, d’Afrique du Sud ou du Cameroun sont bien décidées à se faire, elles-aussi, une place au soleil. Petit tour d’horizon de celles qui ont fait (beaucoup) de bien à nos oreilles ces dernières semaines.
Uzi Freyja (Cameroun)
À travers des textes ultra-personnels, Uzi Freyja se livre sur ses combats personnels et sa quête de résilience sur des mélodies aux influences diverses. Mêlant hip-hop, électro et punk, la jeune musicienne franco-camerounaise enchaîne les collaborations éclectiques, de Yoa à Béatrice Dalle en passant par Carbon Killer et Baby Volcano.
Emma’a (Gabon)
À à peine 23 ans, elle est déjà surnommée “la reine du Gabon”. Inspirée par des grands noms du continent comme Fally Ipupa ou Wizkid, la pop d’Aya Nakamura, le rnb de Dadju et l’afropop de Tayc influencent également sa musique, dansante et joyeuse. Popularisée par son titre Encré (qui a fait un carton sur TikTok en 2022), elle confirme son succès avec deux albums : Emma’a (2023) et Emma’a Part. II (2024) sur lesquels on compte de nombreux featuring tels que Joé Dwèt Filé, Jungeli ou Ronisia.
Maya Amolo (Kenya)
Maya Amolo est une auteure-compositrice-interprète qui mêle héritage culturelle et amour du rnb dans des sons alternatifs doux comme du miel. Profondément intimes et ancrés dans le réel, ses textes et ses sonorités éthérées ont séduit le studio COLORS, pour lequel elle a performé en 2023.
DRE-A (Côte d’Ivoire)
Rappeuse incontournable d’Abidjan, DRE-A a réussi à se faire une place dans le cercle très fermé (et très masculin) du hip-hop ivoirien. Passionnée de musique depuis son plus jeune âge, elle débute sur la scène musicale en 2019, année où elle se fait remarquer pour ses freestyles incisifs. Entre punchlines assassines et rythmes coupé-décalé, Brou Andréa Carolle de son vrai nom s’impose, jusqu’à charmer les gros bonnets de Sony Music qui la signent en 2023.
Teledalase (Nigeria)
Teledalase Ayomide Ogundipe ou « Teledalase » baigne dans la musique depuis son plus jeune âge, bercée par les mélodies de Lagbaja, Bob Marley ou Whitney Houston. En 2022, elle sort une série de singles révélant toute l’étendue de son talent et de ses inspirations, avant d’être révélée au grand public en 2024, année où elle compose et interprète des chansons originales pour la bande originale de la série Netflix « Anikulapo : Rise of the Spectre » et sort son premier EP, « The ones who didn’t die. Pt. 1 ».
Faïza (Mali)
Surnommée la « bad girl » du rap malien, Faïza crée la controverse chez elle : adorée par la jeunesse du pays, critiquée par les plus anciens qui jugent ses paroles trop osées. Sexy et sans concession, Faïza continue son chemin sans se soucier du qu’en dira-t-on. Même si son clip « Wadada » lui a valu de passer une nuit en prison pour avoir heurté la sensibilité des défenseurs des mœurs.
Maud Elka (Congo)
Signée chez Sony Music, l’artiste franco-congolaise Maud Elka s’inscrit dans la lignée d’un grand nombre d’artistes francophones originaires du pays de Fally Ipupa. À la manière d’un Tiakola ou d’un SDM, Maud Elka a un sens de la mélodie sans pareille qui a déjà séduit des artistes comme Low Jay ou Dinos avec qui elle a fait des featurings ou Dadju, Franglish et Vegedream, avec qui elle a partagé la scène.
Rukmani (Nigeria)
Née au Nigeria dans une famille d’origine indienne, Rukmani mêle les influences du continent asiatique à celles de l’Afrique, mais s’inspire aussi des grands artistes de rnb, de soul ou de hip hop. En résulte une musique riche et alternative, qui a donné naissance à un premier album réussi en 2023, complété d’une Deluxe, sortie en 2024.
Njerae (Kenya)
Basée à Nairobi, Njerae écrit aussi bien qu’elle chante, et délivre des textes poignants sur des beats afro-indie, rnb ou plus pop. Une versatilité et un talent indéniable qui lui ont récemment permis de signer sur le label Universal Music East Africa.
Boii (Sierra Leone)
Fan absolue de Beyoncé, Brenda Fassie, Rihanna ou Tiwa Savage, Boii fait fusionner les genres et imagine ce qu’elle appelle « Afro plus everything nice ». Beats afro mais aussi rnb, hip hop, ou pop accompagnent ses chansons aux thèmes aussi universels que personnels. Du sujet de l’amour à celui de l’émancipation en passant par des critiques plus assumées de la société, Boii use de sa voix d’ange pour rassembler une communauté, toujours plus grandissante.
Narah Elba (Tanzanie)
Toute jeune artiste originaire de Tanzanie, Narah Elba a rapidement su fédérer grâce à son émotion. Une sincérité et une vulnérabilité qui se sentent aussi bien dans sa voix que dans ses textes, qu’elle chante sur des mélodies afro aux accents rnb.
Black CoCo (Cameroun)
Elle aussi n’a pas peur de parler de ses failles. L’auteure-compositeure-interprète Black CoCo utilise sa musique pour faire passer des messages émancipateurs, et mettre en lumière les difficultés qu’elle a traversé avant de vivre de sa musique. Artiste afrofusion par excellence, la jeune Camerounaise souhaite faire entendre sa voix pour inspirer d’autres femmes qui, comme elles, souhaitent poursuivre leurs rêves coûte que coûte.
Dato Seiko (Botswana)
Née dans une famille d’artistes, Dato Seiko a la musique dans le sang. Celle qui a appris à chanter avant de parler est une musicienne virtuose qui utilise sa voix comme un instrument à part entière. De quoi séduire les curators d’Apple Music, qui ont mis son titre The Vow au top de leur palmarès alternatif.
Kold AF (Nigeria)
Élevée dans le sud du Nigeria, Kold AF a toujours revendiqué ses origines dans ses inspirations. Influencée par Burna Boy, Asa ou Cynthia Morgan, elle n’en reste pas moins une jeune femme de 23 ans biberonnée aux tubes de Rihanna. Le résultat ? Une musique éminemment contemporaine, entre afrobeats, dancehall, pop et en rnb.
Filah Lah Lah (Afrique du Sud)
Fille d’un grand amateur de jazz et de blues, Filah Lah Lah est très vite exposée aux grandes voix américaines, Nina Simone en tête de file. Une influence qu’elle gardera toute sa vie, même lorsqu’elle découvre le hip hop des années 1990, qui l’inspirera également dans sa création, ultra-référencée et tout aussi pointue.
5 avril 2025