L’homme politique décédé à 96 ans, s’était aussi illustré dans ces registres en public.
Fondateur du parti du Front National et porte-parole de l’extrême droite française, Jean-Marie Le Pen est décédé ce mardi 7 janvier, à l’âge de 96 ans. Laissant derrière lui dès idées particulièrement nauséabondes. Si ses sorties racistes et négationnistes ont largement été commentées durant toutes ses années d’exercice, ses propos misogynes, eux, se sont fait plus discrets. Pourtant, Jean-Marie Le Pen n’est pas un ami des femmes. La preuve par l’exemple.
“L’autorité la plus qualifiée dans un ménage est celle de l’homme”
En 1979, dans un ouvrage intitulé « La droite aujourd’hui », Jean-Marie Le Pen l’écrit noir sur blanc : « Il faut qu’il y ait une autorité, et nous pensons que l’autorité la plus qualifiée dans un ménage est celle de l’homme. » Une sortie particulièrement controversée quand on sait ce que le Borgne, “autorité masculine de son ménage” inculquait à ses filles. “Mes filles ont été élevées dans le racisme pur et dur” confiait ainsi Pierrette Le Pen lors d’une interview accordée à Karl Zéro, peu de temps après sa séparation avec celui qui encourageait ses enfants à appeler Hitler “tonton Dolphi”.
Violence sur la candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal
En 1997, Jean-Marie Le Pen agresse physiquement Annette Peulvast-Bergeal, maire socialiste de Mantes-la-Ville et candidate aux élections législatives dans les Yvelines. Une violence filmée et retranscrit sur toutes les chaînes françaises où l’on peut voir un Jean-Marie Le Pen furieux, foncer sur Annette Peulvast-Bergeal puis la plaquer contre un mur. Poursuivi pour violence, il est également accusé d’avoir proféré des injures homophobes à l’encontre d’un manifestant présent. “J’ai été menacée en raison du procès que j’avais intenté, , raconte l’élue dans les colonnes du Parisien, J’ai reçu des lettres avec des cercueils à la maison, on a tiré sur la fenêtre de mon fils. J’ai même reçu une photo de ma fille, pourtant étudiante à Paris, avec une légende terrible : ‘Elle sera moins jolie quand on se sera occupée d’elle’.”
Position anti-avortement assumée
La position de Jean-Marie Le Pen et des partisans du FN au sujet de l’avortement a toujours été claire : tolérance zéro. En 2002, alors que l’extrême-droite accède au second tour, le Front National mise sur un programme tout ce qu’il y a de plus sexiste. Suppression de l’IVG (et de la pilule du lendemain), instauration d’un revenu parental d’éducation visant à faire rentrer les mères à la maison, statut officiel de la mère de famille, difficultés à divorcer… Même si le parti est aujourd’hui dirigé par une femme, qu’on ne s’y trompe pas : le FN, comme son ancien leader, n’a rien de féministe.
“J’avais une femme et j’avais une bonne”
Dans un extrait retransmis sur C à Vous, Jean Marie Le Pen se laisse aller à quelques confidences sur ses habitudes à la maison. Non, il ne cuisinait pas car il “avait une femme et une bonne”. “On m’a peut être reproché de ne m’être pas assez occupé de mes filles, poursuit le père de Marine, Mais dans notre tradition nationale et familiale, ce sont les femmes qui s’occupent des filles. Pas les hommes”. De quoi laisser une Elise Lucet, invitée sur le plateau, médusée face à cet extrait particulièrement désuet (pour rappel, nous sommes ici en 2014, pas en 1908).
“Où ça, dans le Bois de Boulogne ?”
Invité de l’émission « Zemmour et Naulleau », Jean Marie Le Pen est interrogé sur le retrait de la vie politique de sa petite-fille, Marion Maréchal Le Pen. Voyant que celui que l’on surnommait le “Menhir” commence à s’agacer, la journaliste Anaïs Bouton lui émet l’hypothèse que Marion Maréchal Le Pen se met peut être « en reserve de la République pour mieux revenir… ». Ce à quoi Le Pen père questionne “Où ça, dans le bois de Boulogne ?” sous-entendant que, parce qu’elle a abandonné son siège, sa petite-fille est une prostituée. Sympa.
8 janvier 2025
