Facebook a t-il participé à l’arrestation d’une jeune fille de 17 ans accusée d’avoir avorté clandestinement ?

Les DM d’une adolescente accusée d’avoir avorté illégalement dans le Nebraska ont été transmis à la police par le réseau social.

Crédit photo : Anthony Quintano

Aux États-Unis, Céleste Burgess, jeune fille de 17 ans, fait l’objet d’une enquête pour avoir avorté illégalement. L’état du Nebraska dans lequel elle réside, a révoqué le droit à l’avortement, ne donnant d’autre choix à la jeune femme que de pratiquer un IVG jugé hors la loi après la 20ème semaine de grossesse. Les autorités locales qui enquêtent sur l’affaire, ont demandé à Facebook de leurs livrer les messages privés de la jeune femme. Selon Forbes, le réseau social aurait accédé à la demande de la police, donnant accès à plus de 24 Go de données, et dans lesquelles les forces de l’ordre ont retrouvé des discussions avec des amis, où Céleste Burgess mentionne l’achat d’une pilule abortive.

Des messages privés livrés suite à un mandat de perquisition

L’adolescente, jugée en tant qu’adulte, et sa sa mère Jessica Burgess, attendent désormais leur procès qui se tiendra au tribunal du comté de Madison. Toutes deux sont accusées d’avoir enfreint une loi instaurée par le Nebraska interdisant les avortements après 20 semaines de grossesse. Si l’affaire les gros titres aujourd’hui, c’est en avril dernier qu’elle débute lorsque la police de Norfolk, là où vivent Céleste et sa mère, a reçu une information selon laquelle l’adolescente avait fait une fausse couche à 23 semaines de grossesse. Elle est accusée d’avoir brûlé et enterré le fœtus avec l’aide de sa mère. Bien que la fausse couche ait été enregistrée légalement auprès des autorités locales, ces dernières ont tout de même tenu à poursuivre l’enquête en émettant un mandat de perquisition afin d’accéder aux comptes Facebook de Celeste et Jessica. Parmi les données personnelles récoltées, la conversation privée entre les deux femmes qui révélait l’avortement de Céleste géré par sa mère.

Contradictions du côté de Facebook

Suite à la révélation de l’implication de Facebook dans l’arrestation des deux femmes, Andy Stone, porte-parole de la société mère de Facebook, Meta, s’est exprimé. « Rien dans les mandats valides que nous avons reçus des forces de l’ordre locales début juin, avant la décision de la Cour suprême, ne mentionnait l’avortement. Les mandats concernaient des accusations liées à une enquête criminelle et les documents judiciaires indiquent que la police enquêtait à l’époque sur le cas d’un bébé mort-né qui a été brûlé et enterré, et non sur la décision d’avorter », écrit-il sur Twitter. Cette affaire intervient alors que Mark Zuckerberg avait garanti à des employés de Meta il y a un mois qu’une extension du cryptage des données à l’ensemble de la plateforme allait être déployée afin d’assurer la sécurité des utilisateurs, comme le rapporte CyberScoop. La société Méta avait également annoncé qu’elle rembourserait les avortements des employées américains vivant dans des Etats anti-IVG.

Des engagements ternis par l’enquête menée par le site Markup et qui révèle que Facebook collecterait les données d’utilisatrices consultant des sites de services d’avortement. Le tout dans le but de mettre ces informations à la disposition de groupes anti-IVG. Dans le même temps, l’association Media Matters affirmait que la société Meta avait perçu des dizaines de milliers de dollars grâce aux publicités anti-avortement contenant de fausses informations publiées sur sa plateforme.

Appel à supprimer Facebook

Depuis l’affaire, le hashtag #DeleteFacebook circule massivement sur Twitter. Des milliers d’internautes appellent à boycotter et supprimer l’application fondée en 2004 par Mark Zuckerberg. Un hashtag qui s’était déjà retrouvé en tendance à maintes reprises aux Etats-Unis suite à plusieurs polémiques de divulgation des données personnelles et d’atteinte à la confidentialité au sein de la plateforme. Parmi les affaires les plus controversées, celle du cabinet Cambridge Analytica accusé d’avoir collecté et exploité avec l’accord de Mark Zuckerberg les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs sans leur consentement en 2019.

10 août 2022

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