Doit-on vraiment se réjouir du retour de Naomi Campbell sur les défilés ?

Dans son livre “Corps Noirs”, l’autrice Christelle Bakima Poundza s’interroge sur la place des mannequins noirs dans les magazines français. Spoiler : c’est mieux mais c’est toujours pas ça. Surtout pour les modèles françaises.

Naomi Campbell pour Boohoo

Elle est partout. Elle semble même être la seule à ne pas être passée de mode. Naomi Campbell est de retour sur les runway depuis le comeback de celles qu’on appelle les “Supermodels”, autrement dit ces mannequins qui ont marqué les défilés. Cindy Crawford, Linda Evangelista ou encore Christy Turlington sont bien réapparues sur les catwalks des Fashion Week, mais seule Campbell semble s’y être installée. La raison ? Peut-être trouverez-vous un début de réponse dans le livre “Corps Noirs” de Christelle Bakima Poundza qui se questionne sur la place des mannequins noires dans l’industrie de la mode en France. Elle y consacre un chapitre à la britannique.

“Aujourd’hui en 2023 on voit encore Naomi Campbell et de plus en plus Naomi Campbell, et enfant ça dénote d’une paresse de l’industrie. C’est plus facile de faire revenir encore et encore Naomi Campbell que d’aller dénicher d’autres nouveaux talents, de faire émerger d’autres mannequins noirs, de faire émerger d’autres talents noirs dans l’industrie du mannequinat. Et tout simplement tant qu’on continuera à ne voir qu’une Naomi ça ne réglera pas les problèmes de fond”, nous explique Christelle Bakima Poundza. Ces problèmes dont parle l’autrice sont multiples. Au delà du manque de considération pour les mannequins noirs dans l’industrie, elles souvent souvent mises en avant pour leur caractère exceptionnelle.

C’est ainsi que Vogue France choisira de relancer sa version française en invitant Aya Nakamura en couverture. Rarement une femme de “tous les jours” y trouvera sa place sur papier glacé. Et rarement une mannequin noire française comme le fait remarquer Christelle Bakima Poundza. “Il n’est jamais bon à être le noir de son pays. Les mannequins noirs qui ont du succès en France et qui sont françaises ce n’est pas en France qu’elles construisent leur succès. Elle vont le construire aux Etats-Unis, dans le monde anglo-saxons. C’est une fois qu’elles sont reconnus à l’étranger qu’elles reviennent en France et qu’elles prennent leurs galons”, poursuit l’autrice.

L’essai “Corps Noirs” de Christelle Bakima Poundza est disponible ici. L’interview de Christelle Bakima Poundza pour ANCRÉ est à retrouver dans son intégralité ci-dessous.

4 octobre 2023

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