Quand l’imagination des créateurs vient bouleverser les codes du luxe.
Alors que la Fashion Week masculine de Paris arrive à grands pas, suivie par la Fashion Week Couture, prenons le temps de nous remémorer certains défilés qui ont marqué la mode de par leurs décors. C’est le cas de Chanel, Jacquemus ou encore Coperni qui n’ont pas hésité à faire de leur évènement un souvenir à part entière avec une mise en scène moins conformiste et habituelle. Exit le traditionnel runway et bonjour le champs de blé ou encore le drive-in où le public peut sortir son téléphone depuis les fenêtres de vraies voitures pour admirer les collections.
Jacquemus et le champs de blé
Au cœur d’un champ de blé à 45 minutes de Paris, Simon Porte Jacquemus présentait en juillet 2020 « L’Amour », une collection printemps-été 2021 de sa marque de luxe aux inspirations provençales. Premier défilé après la période de confinement, le monde de la mode attendait impatiemment le show de la griffe connue pour ses défilés insolites. C’est dans un paysage bucolique des plus instagrammables, que Jacquemus a invité à la déconnexion et au calme, paradis pour les influenceurs triés sur volet. Côtoyant les brins de blé, les mannequins ont évolué sur un chemin tracé dans le champ face aux invités installés sur des chaises en bois. Un instant poétique en temps de pandémie.
Avec VETEMENTS venez comme vous êtes chez McDonalds
Dévoilant sa collection printemps-été 2020 en juin 2019, la marque VETEMENTS s’est emparée… d’un McDonald’s à Paris. Excentrique et avant-gardiste, le designer Demna Gvasalia, a mêlé mode luxueuse et malbouffe pour dénoncer la société ultra-consommatrice et capitaliste. Lors du défilé dans le fast-food le plus rentable de France, on pouvait apercevoir des mannequins, frites à la main, défilant entre bornes de commandes et comptoirs de caisses. Immersive, l’expérience n’était pas que visuelle, elle était aussi olfactive et gustative. Des odeurs de fritures embaumaient la salle et les invités se voyaient offrir des menus aux noms dénonciateurs : Kapitalism, Black Friday Dress, Vêtements à louer… Un défilé dans un lieu atypique qui raisonne avec l’actualité.
Chanel recrée un faux-vrai supermarché dans le Grand Palais
Pour son défilé automne-hiver en mars 2014, Chanel a investi le Grand Palais à Paris et détourné ce lieu mythique en un supermarché : le Chanel Shopping Center. Cette vision élaborée par Karl Lagerfeld, directeur artistique à cette époque, a surpris les férus de mode qui ont vu le runway typique désacralisé. Un décor des plus réalistes attendait les invités jusqu’au packagings des produits griffés au nom de la maison. Rayons fruits et légumes, boissons et chariots Chanel, rien n’était laissé au hasard dans cette épicerie de luxe où les mannequins déambulaient entre les étals.
Le drive-in de Coperni
En mars 2021, le label français Coperni nous embarquait à la Bercy Arena pour un défilé « drive-in » de sa collection Automne-Hiver. Comme dans un cinéma à ciel ouvert, les quelques 70 invités se sont installés à l’intérieur de véhicules luxueux dont les phares éclairaient le podium. Dans une ambiance techno, les mannequins ont presenté les créations françaises au plus près de chaque voiture. Inédit dans l’histoire des défilés, ce nouveaux format « covid-friendly » a permis aux créateurs Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant de rendre hommage à la vie nocturne, une nostalgie partagée par les deux français depuis le début de la pandémie de Covid-19 et ainsi contourner un peu les règles sanitaires
Saint Laurent devant les falaises de Malibu
Sous le décor pittoresque d’une plage de Malibu, la maison Saint Laurent dévoilait, en juin 2019, sa collection homme Printemps-Été 2020. Tous les éléments étaient réunis pour que, ce que l’on pensait être une plage banale, se transforme en un décor théâtral. Sous un ciel gris anthracite, une énorme falaise s’érigeait au plus près des invités, tous vêtus de noir et de tongs Saint Laurent. Accentuant cette atmosphère dramatique, le catwalk se dessinait en une longue ligne noire sur le sable, à quelques centimètres de la mer tumultueuse. Bien qu’époustouflant, ce show a enfreint les règles environnementales de la ville de Malibu, ce qui a créé l’indignation des habitants et fait réfléchir l’industrie de la mode sur l’impact des défilés dans des zones naturelles préservées.
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13 janvier 2022
