« Supremes » : où l’exercice périlleux du biopic, a-t-il passé le test ?
Attendu en salles le 24 novembre 2021, le biopic sur NTM « Suprêmes » a été projeté en avant-première à Cannes. Présenté en séance de minuit le 10 juillet dernier, le film réalisé par Audrey Estrougo, revient sur la carrière de NTM. Validé par Joey Starr et Kool Shen, le biopic couvre leurs débuts en 1989 dans les quartiers de Saint-Denis jusqu’à leur premier Zénith en 1992. Attendu de pieds fermes par le grand public mais aussi par la critique, que vaut ce tout premier biopic officiel sur l’un des plus emblématiques groupe de rap français ? On fait le point avec les premiers avis donnés par les journalistes de cinéma.
La fièvre est bien là
Pour Allo Ciné le biopic « Suprêmes » est « efficace, bien rythmé et authentique sur la formation et la percée du groupe » et la réalisatrice a réussi à retranscrire « fidèlement l’esprit du duo de rappeurs tout en dressant un portrait pertinent de la société française fracturée de l’époque ». Si Paris Match note « un manque de chair, de bruit et de fureur » ce n’est pas l’avis d’Allo Ciné qui se dit impressionné « par ses scènes de concerts assez folles et la superbe scénographie des séquences musicales ». Même son de cloche chez Le Parisien pour qui la plus grande réussite du film se trouve justement dans la façon dont sont reconstituées de « façon authentique et nerveuse les ambiances moites et folles des concerts dans les petits clubs. On s’y croirait tellement qu’à chaque minute, et grâce aux perles de NTM rythmant le film plein pot, on a envie de se lever pour chanter et danser avec eux ».
Pas assez ancré dans l’univers politique de l’époque
Pour Première, « Suprêmes » repose sur un « scénario d’une platitude inouïe qui se contente de raconter au fil des séquences, un parcours sans jamais se projeter dedans ». Il manque « l’essentiel : une vibration. Cette vibration qui permet de ressentir l’énergie démente qui a permis de réveiller tout un pays endormi et surtout une jeunesse prête « à foutre le souk » pour contrer la montée du FN », écrit le site spécialisé. Un reproche que l’on retrouve chez écran large qui pointe du doigt un scénario sans profondeur et qui « tente, ici ou là, de lier la petite histoire de NTM à la grande Histoire de la France des années 90″, sans réussite.
Des acteurs applaudis
La critique est en revanche unanime quant au jeu d’acteurs de Sandor Funtek (Kool Shen) et Théo Christine (JoeyStarr) qui ont réussi « à se glisser corps et âme dans leurs personnages et livrent une prestation impeccable » selon Allo Ciné. Tous soulignent l’absence de mimétisme de la part des deux comédiens qui permet au film de ne pas tomber dans la caricature. « Un comédien casse carrément la baraque : Sandor Funtek, présent récemment dans « L’Étreinte », et qui ici se glisse de manière ahurissante dans la peau du jeune Kool Shen« , écrit même Le Parisien.
Pour Cinéma Teaser « Deux stars are born », de même pour Première, pour qui les deux acteurs Sandor Funtek et Théo Christine peuvent être fiers de présenter leur performance devant leurs deux modèles.
Suprêmes
En salles le 24 novembre 2021
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13 juillet 2021