Patou, la griffe la plus confidentielle de LVMH ?

Zoom sur l’histoire de la maison qui mêle patrimoine historique et hymne à la femme sportive.

Collection Patou Act 1&2, 2022 – Crédit photo : Marc Hibbert/Patou

Alors que l’on s’intéressait aux pièces extensibles et inclusives d’Ester Manas, c’est vers la maison parisienne rachetée par LVMH, Patou, que nos regards se tournent. Les prémices de l’histoire de Patou remontent à près d’un siècle lorsque son créateur, Jean Patou, créait sa maison de couture éponyme la veille de la Première Guerre Mondiale à Paris. Le designer qui selon sa biographie ne savait ni coudre ni dessiner, vendait alors ses créations composées principalement de robes. Mais c’est à l’occasion du lancement de “Joy” en 1930, le parfum le plus cher au monde à l’époque puisqu’il fallait débourser la modique somme de 957 euros pour se l’approprier, que Jean Patou va attirer les convoitises. Avec cette effluve il signe une incursion immédiate dans la haute société qui va alors placer la maison en concurrence direct avec Jeanne Lanvin et Coco Chanel.

Jean Patou ou l’inventeur du sportswear

“Tout homme devrait s’efforcer avant tout d’être de son temps.”, suggérait Jean Patou que l’on peut aisément définir comme précurseur. Il fut le premier à avoir donner vie aux fameux maillots de bain en tricot et de manière plus générale, au sportswear, en dessinant les tenues de la célèbre championne du monde de tennis, Suzanne Lenglen, première joueuse à porter des jupes courtes sur le terrain. Ces frontières entre le monde de la mode et le sport bien définies avant les années 20 se sont progressivement effacées suite à l’ouverture de la première boutique de vêtements Patou à Paris. L’enseigne faisait la part belle au sport à Paris, pour le plus grand bonheur des femmes adeptes de ses jupes de tennis ou sweats pour les porter dans la rue. De ses premières créations de robes ultra-chic aux vêtements de sport décontractés, le créateur a su faire le lien entre deux terrains à l’époque radicalement opposés.

Suzanne Lenglen en jupe signée Jean Patou, 1926 – Crédit photo : Gauche/Le Musée Olympique – Droite/Bridgeman Images

Le renouveau de Patou

Aujourd’hui, la maison Patou, dont le nouveau nom s’est vu ôté du prénom de son fondateur, peut se réjouir d’un revival opéré par le groupe LVMH après un rachat en 2018. La même année, le styliste français Guillaume Henry est nommé directeur artistique de la griffe et veut insuffler à la marque une esthétique “charmante, joyeuse, gourmande, sympathique.”, quatre adjectifs qu’Henry utilisait pour définir Patou lors d’une interview accordée à ELLE. Intimiste, rajouterait-on puisque les présentations des collections de la griffe ne se font qu’en petit comité à l’abris des regards, au coeur des bureaux situés sur l’île de la Cité à Paris.

La collection printemps-été 2022 dévoilée en septembre dernier fait suite à un Patou Market, pop-up convivial et pétillant organisé par la griffe l’été dernier en plein quartier latin à Paris. L’occasion pour Henry d’inaugurer des bobs au logo XXL, chouchous des influenceurs. Intitulée “La Pantaisie”, elle s’articule entre poésie et fantaisie en plaçant le thème du héros au coeur de cette dernière à travers ses capes et ses fioritures volumineuses. Dans cette invitation à l’évasion, Henry a avant tout tenu à offrir une gamme de produits pour les femmes de tout style et de tout horizon et signe ici sa plus belle collection pour Patou faisant se conjuguer de larges cols Claudine avec des bucket hat.

Découvrez également la jeune créatrice farfelue aux pieds de poules géants, Beate Karlsson.

15 décembre 2021

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