Missguided, Boohoo… La fast fashion britannique en passe de disparaitre ?

Après avoir été l’une des pionnières en matière de fast fashion auprès des adolescentes, la plateforme Missguided n’est plus accessible en France. Boohoo connait également des problèmes.

Crédit photo : Boohoo

Sale temps pour la Fast Fashion ? Alors que Pimkie vient d’être mis en vente, c’est au tour d’un autre détaillant de prêt-à-porter d’être sur la sellette. En effet, l’entreprise Missguided connue pour ses tenues à bas pris vient d’être placée en liquidation judiciaire et son site en France, en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis n’est désormais plus accessible. Seule sa plateforme au Royaume-Uni reste active à ce jour. Cette décision intervient alors que les recherches de l’entreprise britannique pour trouver un nouvel acquéreur n’ont pas abouti. Elle fait également suite à la démission du PDG et fondateur de Missguided en avril dernier. La consultation du cabinet de conseils Teneo pour rentrer de trouver des solutions stratégiques n’aura finalement rien donné. Cette possible fermeture sonnait comme le glas de la fast-fashion britannique qui régnait pourtant en maitre il y a encore quelques années. Mais ce mercredi un potentiel acquéreur s’est positionné. Mike Ashley, homme d’affaire britannique et propriétaire de House of Fraser, Sports Direct, Flannels, Agent Provocateur et Jack Wills s’est positionné pour racheter Missguided ainsi que Mennace, la marque de vêtements pour hommes de Missguided. Il est également l’ancien propriétaire du club de Premier League Newcastle.

L’hécatombe

Mais comment un géant de la Fast Fashion, industrie qui semble avoir le vent en poupe à en voir les résultats de SHEIN, plateforme chinoise qui pourrait bientôt être valorisée à 1 milliard de dollars, peut-il se casser la figure ? “Comme nous continuons à le voir, l’environnement du commerce de détail au Royaume-Uni reste extrêmement difficile “, a confié Gavin Maher du cabinet Teneo. En 2021 déjà, c’est un autre géant britannique Topshop qui disparaissait, en fermant l’intégralité de ses boutiques physiques avant de se faire racheter par Asos. Cette crise du textile outre-Manche vient également de toucher un autre acteur phare du secteur.

Boohoo, groupe de vente de vêtements en ligne britannique a vu son action plonger à la Bourse de Londres ce mois-ci. Et malgré un chiffre d’affaires en hausse, ce dernier est mangé par une augmentation des coûts notamment dûe à l’inflation et à la pandémie. Les bénéfices ne semblent plus suffire à assurer la hausse des salaires, des charges patronales, des coûts d’expédition et des matériaux. La crise sanitaire vient également allonger les durées d’acheminement des commandes et tendre la chaine d’approvisionnement. Des entreprises comme Nike ou encore Puma étaient également touchés par des ruptures de stocks après la fermetures de nombreuses usines au Vietnam.

À cela s’ajoute le coût des retours. Zara a d’ailleurs subtilement changé sa procédure de renvoi en faisant désormais payer le retour des pièces non gardées par ses clientes après achat. Autre cause citée par différents experts, l’hégémonie de SHEIN qui semble tout balayer sur son passage, tout en se moquant des conditions de travail de ses salariés. Plusieurs enquêtes et documentaires ont pointé du doigt les dérives du géant chinois qui est accusé de travail forcé et de plagiat, et qui serait responsable de 12 % du total de CO2 émis par les ados (et même 22 % du total du CO2 émis par les adolescentes).

En France ce 1er juin les clients de Missguided s’interrogeaient sur Twitter en découvrant le site inactif de l’enseigne. Si leurs colis ne seront surement jamais livrés, ils n’ont aucune idée des modalités de remboursement. Pour l’instant la plateforme n’a pas averti ses anciens clients. La page dédiée aux soldes est elle toujours accessible.

1 juin 2022

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