Fait rare, la joueuse Zheng Qinwen évoque ses règles suite à sa défaite à Roland Garros

Un sujet qui a encore du mal à trouver sa place en publique dans le domaine sportif.

Crédit photo : WTA

Le tournoi de tennis international Roland Garros a débuté le 22 mai dernier à Paris et comptait parmi ses qualifiées en lice pour la finale féminine, la joueuse chinoise âgée de 19 ans, Zheng Qinwen. Cette dernière affrontait la numéro un mondiale Iga Swiatek au cours des huitièmes de finale. Un match disputé qui s’est soldé par un échec pour la jeune asiatique qui a expliqué sa défaite lors d’une conférence de presse en évoquant ses règles. Plutôt que le terme règles, elle évoquera des “trucs de filles” pour citer ses douleurs menstruelles. “C’était aussi compliqué avec ma jambe, mais ce problème-là était facile comparé à ce que je ressentais au ventre. C’est juste des trucs de filles. Le premier jour, c’est toujours dur. Je ne peux pas aller contre ma nature. J’aimerais être un homme sur le court dans ce genre de moments.”, a-t-elle expliqué devant les journalistes. Encore peu évoqué dans le domaine du sport, l’impact des règles faisait d’ailleurs l’objet d’une étude en 2021 de deux chercheuses de l’INSEP. Ces dernières cherchaient à combler le manque d’information concernant les fluctuations que peuvent engendrer les cycles menstruels sur les performances des athlètes.

La une de L’Équipe le samedi 18 février 2017 – Crédit photo : L’Équipe

Un sujet encore tabou dans le milieu sportif

Si c’était le première fois que Zheng Qinwen participait au tournoi de Roland Garros, elle est aussi devenue l’une des rares athlètes de haut niveau à évoquer le sujet publiquement. En août 2016, la nageuse chinoise Fu Yuanhui surprenait le grand public en expliquant aux journalistes la fatigue liée à ses règles au cours de sa performance lors de la finale du 4x100m des Jeux Olympiques à Rio. Interrogée sur les raisons de sa défaite elle brisera le tabous liées aux menstruations : “C’est parce que mes règles sont arrivées hier, donc je me sens particulièrement fatiguée, mais ce n’est pas une excuse. Je n’ai pas assez bien nagé.”. Quelques mois après cette sortie médiatique, le magazine français L’Équipe consacrera sa Une à ce que le journale qualifie de “dernier tabou du sport”. Dans une enquête inédite de huit pages, une dizaine de championnes de boxe, basket ou encore natation témoignaient alors sur ce sujet tandis que plusieurs autres athlètes également sollicitées avaient préféré refuser. Une énième preuve de la sensibilité du sujet dans ce milieu.

Aujourd’hui, le tabou continue de se déconstruire petit à petit comme nous l’avait évoqué Juliana Antero, chercheuse à l’INSEP et co-fondatrice du projet EMPOW’HER. “Je pense que nous sommes sur la bonne voie. On en parle plus, on le prend plus en considération dans les études, je sens aussi que les athlètes sont plus à l’aise d’en parler. Cependant, il reste beaucoup de boulot là-dessus. Pour certaines personnes, certaines fédérations, certains sports, c’est encore tabou. Mais ce n’est pas parmi toutes les disciplines que c’est toujours le cas.”, expliquait-elle.

De son côté, la joueuse de tennis Naomi Osaka s’apprête à ouvrir propre agence de management sportif.

1 juin 2022

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