Comme au MET Gala par exemple.
Gigi Hadid est apparue en full tenue Versace sur le tapis rouge du Met Gala 2022. Juste avant cela elle était enrôlée par la marque comme égérie d’une nouvelle campagne. Pareil pour sa soeur Bella Hadid en total look Burberry, et qu’on aperçoit dans la dernière publicité de la griffe britannique. Alors on s’interroge, ont-elles aussi été payées pour pavaner durant l’un des évènements mode les plus regardés de l’année ? Parce qu’après tout, le tapis rouge est aussi un outil marketing pour les marques. Et si les internautes s’en donnent à coeur joie durant cette soirée unique pour se moquer ou créer des mèmes sur les looks des stars internationales, les recherches autour des produits liés aux marques explosent également à ce moment précis.
En 2020 par exemple, les recherches de pièces Balenciaga avaient enregistré une augmentation de 505%, selon un rapport de la plateforme mondiale de recherche de mode Lyst. Un pic suscité par l’apparition de Rihanna en robe Balenciaga aux côtés de son compagnon A$AP Rocky. Drappé lui dans un plaid de la marque ERL, les recherches des produits de ce label américain avaient augmenté de 259 % en quelques heures. En 2019 c’est Versace qui sortait grand gagnant du MET Gala. La marque italienne avait été la plus mentionnée générant ainsi plus de 53 millions de dollars US en valeur d’impact médiatique.
Les stars des mannequins rémunérés ?
Les stars dévoilent rarement si elles ont été payées par les marques pour porter leur création, préférant s’afficher bras dessus bras dessous avec le directeur artistique de la maison en question. Difficile donc de savoir qui a empoché un petit billet – et qui a simplement été honorée de s’afficher dans une robe de créateur. Mais comme le rapportait Jessica Paster, styliste de célébrités lors d’un talk avec le média The Cut en 2015, tout se monnaye. « C’est prévalent dans tous les domaines », avoue celle qui compte parmi ses clientes Cate Blanchett, Emily Blunt, Miranda Kerr, Sandra Bullock et Rachel McAdams, entre autres. « Les bijoutiers payent, les chausseurs payent, les fabricants de tampons payent, tout le monde paye ! ». Et il existe deux modèles de rétributions détaille t-elle. « Il peut s’agir simplement de payer le styliste et nous obtenons entre 30 000 et 50 000 dollars. Ou bien il s’agit de payer l’actrice entre 100 000 et 250 000 dollars ». Mais elle l’assure, si la tenue ne matche pas, la célébrité peut s’asseoir sur le chèque proposé par la marque. En revanche si l’affaire est conclue, autant en profiter. « Si elle est magnifique sur vous et que c’est la robe que nous allions choisir de toute façon, pourquoi ne pas être payé ? », interroge Paster, qui préfère parler « d’ambassadrice de marques » au sujet de ses clientes, plutôt que de relations rémunérées entre célébrités et marques.
Même son de cloche pour le styliste Brad Goreski qui a déjà habillé Jessica Alba et Demi Moore : « Si quelqu’un se présente aux Oscars avec une robe noire et un énorme collier, il y a de fortes chances qu’il soit payé par une société de bijoux« . Et après tout, business is business comme le rappelle un autre styliste de stars Brandon Maxwell, qui avait notamment habillé Lady Gaga lors du MET Gala 2019. « Si une actrice a un styliste, c’est pour gagner plus d’argent, ou pour que plus de gens veuillent vous engager, ou encore pour que la marque que vous portez gagne plus d’argent parce qu’elle stimule les ventes. Tout est lié à l’argent – c’est Hollywood – nous ne sommes pas à l’église ». Pas amen du coup.
4 mai 2022