Toutes ces marques de mode françaises mythiques qui vont mal

Le secteur du prêt-à-porter français est en crise. Ses éléphants particulièrement.

Rachetée en 2017 par l’homme d’affaires australien Rob Cromb au groupe Vivarte (Caroll, Minelli, La Halle, Naf Naf, Chevignon…), la marque Kookaï vient d’être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris ce 1er février. La faute à des ventes en bernes suite au Covid et à des refus de prêts, qui selon l’entreprise, l’ont empêché de prendre le virage du digital auprès de la jeune génération. Les chiffres sont sans appel, si Kookaï est fort de ses 789 000 abonnés sur Instagram en Australie, le compte européen atteint les 77 000. Et si en 2013/2014 Kookaï générait 94,3 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce dernier a été divisé par trois en dix ans. En 2021 l’entreprise affichait un CA de 30 millions d’euros. Pour la direction ce redressement judiciaire ne signe par pour autant la fin de l’aventure Kookaï qui avait débuté en 1983, date de création de la marque. Elle y voit même “une opportunité de rebondir et d’assainir sa situation financière“.  Ses 121 boutiques françaises resteront bien ouvertes pour conserver les 320 salariés en activité.

Camaïeu, San Marina, Cop. Copine…

Boutique San Marina à Rennes

Autre marque du groupe français Vivarte à être à la peine : le spécialiste de la chaussure San Marina. Placé en redressement judiciaire en septembre 2022, le chausseur se cherche un repreneur. Plusieurs propositions de rachat seront étudiées d’ici le 10 février par le tribunal de commerce de Marseille. En novembre 2022 Cop. Copine, née en région parisienne en 1986 sous l’appellation Copain-Copine, avant de devenir Cop.Copine en 1993, a demandé son placement en redressement judiciaire. Une période de 6 mois d’observation a été accordée afin de trouver un possible repreneur.

La reprise en 2020 par Thierry Le Guénic (Habitat, Paul Ka) de Burton n’aura rien changé. Sa volonté de faire des magasins de la marque “une destination Décoration, Maison, Mode, Beauté avec la promesse d’une expérience lifestyle responsable” n’aura pas suffit à sauver Burton d’une procédure de sauvegarde prononcée par le tribunal de commerce de Paris en octobre 2022. Une période d’observation a été décrétée jusqu’au 3 avril 2023.

Autre mastodonte français à subir de plein fouet les effets post-covid : le groupe Go Sport qui se cherche un repreneur depuis son placement en redressement judiciaire, mercredi 1er février. La chaine de magasins de sport détenue par la Financière immobilière bordelaise (FIB) depuis 2021, société de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, s’est vue refuser par l’état deux prêts de plusieurs millions d’euros pour se relancer. Pas de quoi rassurer les affaires de Michel Ohayon qui avait racheté Camaïeu en 2020 et qui a mis la clé sous la porte fin 2022. Entraînant la suppression de 2.600 emplois.

En juin 2022 c’est Pimkie qui voyait son avenir compromis. Après avoir déposé le bilan en Belgique, les magasins de prêt à porter féminin étaient lâchés par leur propriétaire : la famille Mulliez (qui déteint également Boulanger, Décathlon, Auchan…). Reprise depuis par trois acteurs du secteur : la marque de jean Lee Cooper (70% du capital), le fabricant de chaussettes Kindy (15%) et le groupe turc Ibislet Tekstil (15%) qui fournissait déjà la marque nordiste, Pimkie n’est toujours pas sortie d’affaires. Ses salariés craignent de futurs suppressions de postes. Un plan social est prévu au premier trimestre 2023.

2 février 2023

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