Kim Kardashian est harcelée depuis des semaines par son ex-mari Kanye West sur les réseaux sociaux et il est peut-être temps d’être de son côté, qu’on la déteste ou non.
Jai décidé d’écrire cet article à la première personne, peut-être parce qu’en tant que femme je me suis sentie particulièrement concernée. Aussi peut-être parce que nous sommes plusieurs à ne jamais avoir regardé un épisode de “Keep-Up With The Kardashian”, ni même avoir lu les différents articles de la presse people sur Kim Kardashian depuis son apparition dans le paysage médiatique. Mais depuis l’annonce de son divorce avec Kanye West je n’ai que de la compassion pour cette même femme que j’ai souvent critiqué pour son manque de transparence sur ses changements physiques. Si elle a réussi à décomplexer de nombreuses femmes sur les formes généreuses, à décentrer le regard exclusif vers les corps longilignes, mettant alors les pleins phares sur toute une catégorie de femmes dénigrées dans les magazines, elle n’a jamais partagé avec honnêteté ses transformations physiques qui, selon de nombreux spécialistes, ont nécessité des opérations de chirurgies esthétiques. BBL, liposuccion… Kim Kardashian a toujours présenté un corps parfait sans en donner le coût, même si elle s’astreint à une routine sportive stricte. Elle a propulsé toute une génération de gamines parfois, dans les cabinets de chirurgiens esthétiques, photo de Kim K à la main. Décomplexer le corps rond tout en l’obligeant à être parfaitement dessiné, un hypocrisie kardashianeste.
Wild Wild West
Mais le harcèlement en ligne ne peut trouver d’excuses. Il n’y a pas de “en même temps” qui puisse tenir quand une femme se retrouve exposée par son ex-mari de la sorte sur les réseaux sociaux. Depuis qu’elle a annoncé vouloir divorcer de Kanye West avec qui elle partageait sa vie depuis 2012, ce dernier ne cesse de l’invectiver sur sa page Instagram suivie par 15,6 millions de followers. Quasi quotidiennement le rappeur et businessman règle ses affaires de couple à coups de captures écran d’articles de presse maladroitement croppés et de légendes adressées à son ex-femme. Des diatribes 2.0 qu’il a réussi à transformer presque en rendez-vous. “Qu’est-ce que Kanye a encore posté aujourd’hui ?”. On se surprend à aller sur sa page Instagram pour lire ses sortes de communiqués, lui qui semble être son propre avocat ou attaché de presse.
Connu pour son sens de la punchline, Kanye West arrive même à nous faire rire, comme dans son récent titre “Easy” dans lequel il manie le phrasé à la perfection pour piquer le clan Kardashian. “If we go to court, we’ll go to court together. Matter of fact, pick up your sis, we’ll go to Kourt’s together”, ou encore lorsqu’il s’en prend au nouveau compagnon de Kim Kardashian, Pete Davidson : “Apologize to your family for being in your family”. Mais l’humour peut-il venir recouvrir d’éclats de rire une situation alarmante ? Peut-on utiliser les fameuses rhétoriques du “en même temps Kim Kardashian elle l’a cherché c’est une nana de télé-réalité elle s’expose déjà – En même temps elle a déjà retrouvé un mec – En même temps…”. N’est-ce pas cet immonde “en même temps elle portait une jupe” qu’on retrouve dans certaines affaires de viol, ce fameux “en même temps elle avait qu’à quitter son mari” quand une femme se retrouve sur la longue liste des féminicides. Ou cet encore “en même temps les jeunes filles terrorisées par R.Kelly elles cherchaient la fame”, alors que ce dernier a finalement été condamné par la justice pour exploitation sexuelle sur mineurs après 25 ans de suspicion.
“Ce que nous voyons ici, c’est l’une des femmes les plus puissantes, l’une des plus riches du monde, incapable de convaincre son ex d’arrêter de lui envoyer des SMS, d’arrêter de la poursuivre, d’arrêter de la harceler (…) Si Kim Kardashian ne peut pas y échapper, alors quelle chance ont les femmes normales ?”, a réagi récemment l’acteur, humoriste et animateur de télévision Trevor Noah dans un long monologue dédié au divorce ultra médiatisé de Kanye West et Kim Kardashian. Et en même temps, est-ce qu’il n’a pas raison ?
Si vous êtes victime d’harcèlement vous pouvez appeler police-secours en composant le 17 ou contacter le 112.
17 mars 2022