4 créatrices repérées à la Fashion Week de Lagos

Artisanat durable et féminité à l’honneur.

Crédit photo : Gauche/Sesay David – Droite/Roderick Ejuetami

Exit les traditionnelles Fashion Week de Paris et de Milan et rendez-vous en plein coeur de la plus grande métropole du Nigeria, Lagos, pour découvrir les créatrices phares de l’évènement annuel. Fondée en 2011 par Omoyemi Akerele, la Fashion Week de Lagos se veut être le point de convergence entre la mode locale, ses acheteurs et ses passionnés. Pendant quatre jours, l’évènement déroule le tapis rouge aux marques nigérianes, émergentes ou déjà bien ancrées dans l’écosystème, pour montrer la voie à suivre à l’aide d’initiatives qui soutiennent, renforcent et développent l’industrie de la mode en Afrique. En parallèle des défilés, la Fashion Week de Lagos propose une véritable plateforme d’échange entre les marques et le public, permettant de repositionner progressivement la mode comme un outil utile au commerce et à la créativité locale. Et si la mode nigériane vous est inconnue, voici quatre créatrices repérées durant la semaine de la mode à Lagos qui s’est déroulée du 27 au 31 octobre dernier.

ORIRÉ, la plus jeune

Nouvelle née dans la mode nigérienne, ORIRÉ a été créée en juin 2021 par Orire Alesh, créatrice et consultante animée par la mode durable et les pratiques éthiques au sein de l’industrie. Orire place au centre de ses ambitions l’autonomisation des femmes tout en luttant contre les inégalités de genres en Afrique. Et c’est ce qu’elle souhaite transmettre à travers sa marque ORIRÉ. Féminité intemporelle, empowerment et élégance sont les maîtres-mots de son jeune label qui propose des robes, tops et jupes froncées fabriqués localement en petites séries dans son studio à Lagos ou sur commande afin de réduire les surplus et d’offrir aux clientes la possibilité de personnaliser leurs coupes. “La créativité, l’innovation et le changement social font partie intégrante de notre philosophie de marque”, précise la griffe sur son site. Enfin, ORIRÉ participe à soutenir les femmes en difficultés au Nigeria en faisant don d’un pourcentage des ventes de chaque collection à des associations locales.

GËTO, la plus tendance

Vous avez sûrement dû voir passer la marque sur un des clips de Burna Boy ou sur la cover du dernier album de Tems. Samantha Adebayo, fondatrice de GËTO, a su se frayer un chemin pour que sa marque se place comme l’une des plus tendances au Nigeria. Une position largement méritée lorsqu’on prend connaissance du discours et de l’esthétique de GËTO. Couleurs vives, imprimés psychédéliques et coupes aux inspiration 70’s et 90’s font l’ADN de la marque qui place originalité et acceptation de soi au coeur de ses engagements. “La mode doit être amusante, inclusive et flatteuse.”, explique GËTO. Et si vous vous demandiez d’où vient le nom du label, ce dernier est né de l’amour de la créatrice pour le groupe de hip-hop texan, Geto Boys, mais aussi du désir de déconstruire l’idée fausse que le monde occidental se fait du Nigeria, souvent perçu comme un “ghetto”.

PEPPER ROW, la plus artisanal

Fondée par Omafume Niemogha en 2018, PEPPER ROW se veut être l’étendard d’une mode audacieuse, sophistiquée et ludique, tout en respectant l’environnement. La philosophie du label, dont le studio se trouve en plein coeur de Lagos, incarne le riche héritage culturel de la créatrice mais aussi les arts et l’artisanat africains avec quelques influences modernes pour satisfaire une cible plus mondiale. Depuis sa création, PEPPER ROW s’attèle à utiliser la mode, du moins sa mode, comme outil de changement social et environnemental. Pour se faire, la marque explore et promeut la culture et l’artisanat traditionnel du tissage et de la teinture à la main des textiles en le plaçant au centre de ses créations. Robes bustiers à manches ultra bouffantes, vestes à relief upcyclées et jupes midi à franges, la marque n’hésite pas à s’entourer d’artisans locaux pour faire de ses collections de véritables catalogues de pièces uniques.

Lisa Folawiyo Studio, la plus primée

C’est en achetant près de 11 mètres de tissus Ankara, textile d’inspiration batik originaire d’Afrique de l’Ouest, que la créatrice Lisa Folawiyo fonde son label éponyme en 2005. Cheffe de file de l’émergence des créatrices nigérianes, elle se voit récompensée par les African Fashion Awards en 2012, puis, gagne une place dans le célèbre classement BOF 500 du site Business of Fashion. À ce tissu traditionnel teint à la cire qu’elle chéri tant, elle associe des vêtements vibrants aux coupes modernisées et des ornements en perles mais aussi en paillettes et cristaux, tous cousus à la main dans ses ateliers locaux au Nigeria. Elle crée alors des silhouettes féminines et contemporaines, en clin d’œil à l’esthétique africaine traditionnelle. De sa genèse à sa conception, chaque pièce possède sa propre histoire artisanale et unique. “Je peux dire en toute confiance que Lisa Folawiyo Studio est à l’origine de l’Ankara embelli que l’on voit aujourd’hui partout”, se félicitait la créatrice au micro de la BBC.

Toujours au Nigeria, découvrez le délicieux album de la nouvelle pépite de 19 ans, Ayra Starr.

3 novembre 2021

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