Cataloguée artiste de rap conscient, la jeune femme a souhaité élargir son répertoire pour être fidèle à sa personnalité. Reconnexion réussie.
Elle aura réécrit 9 titres en six jours, Doria a dû sprinter pour retravailler un album qui partait en production mais avec un goût d’insatisfaction. La rappeuse nanterrienne se sentait à l’étroit dans le costume de kickeuse qui lui avait été attribué suite à ses précédents projets. Aussi parce que l’avoue t-elle dans l’émission “Le Code” d’Apple, elle avait dû prouver dans ce milieu très masculin, qu’elle avait du souffle et de la technique. Parce que pour être légitime dans ce rap game français, et auprès de son public, il reste très difficile pour une femme de se décoller de l’étiquette de Diam’s.
Avec “Petit Fille”, Doria explore de nouveaux terrains de jeux, nous emmenant avec elle dans des registres davantage chantés. On se surprend à entendre une voix mélodieuse et éraillée, comme dans le tristement beau “SOS”, où Doria parle de violences conjugales. Un peu plutôt c’est “Porte Maillot” qui nous cueille sur une partition au tempo impeccable. On pourra peut-être reprocher à Doria une sorte de discordance entre les visuels et ses chansons, nous égarant parfois dans l’intention. Comme pour ce clip de “Porte Maillot” par exemple, qui sans mauvais jeu de mot, ne porte pas la qualité du son.
“Petite fille” est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes de streaming.
9 février 2024