Emmanuel Macron a inauguré le nouveau jardin d’hiver revisité par le célèbre plasticien.
Derrière les emblématiques colonnes de Buren installées en 1986 dans la cour d’honneur du Palais Royal à Paris, se cache le sculpteur et plasticien français Daniel Buren. Si elles sont désormais foulées par les touristes et bloggueurs l’oeuvre d’art déclenchera une vive polémique à l’époque de son inauguration, certains jugeant inapproprié le fait d’accueillir de l’art contemporain au sein d’un site classé monument historique. Les opposants à l’art disruptif de Daniel Buren, où à ceux de Christo et Jeanne-Claude, n’en seront pas moins ravis lorsqu’ils découvriront la dernière installation de ce dernier. Cette année, c’est au Palais de l’Élysée qu’il s’invite et plus précisément dans la salle de réception du prestigieux site, dans laquelle l’artiste a rhabillé les 250 mètres carrés de la verrière de filtres bleus, blancs et rouges. Le président Emmanuel Macron a dévoilé l’oeuvre ce lundi, entouré de poids lourds du monde de l’art dont Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnaud et une des figures de proue de la Fondation Louis Vuitton, ou encore le galeriste Kamel Mennour.
Un vent nouveau sur l’Élysée
Emmanuel Macron se réjouit de cette installation qu’il symbolise comme un esprit de liberté soufflant sur le pays suite à une économie de l’art et de la culture mise en pause par la pandémie mondiale. « Au moment où la vie reprend ses droits, cette œuvre d’art traduit la volonté non seulement de faire de l’Élysée un lieu de création contemporaine, mais de vous demander à tous de partager l’esprit d’audace, de liberté et de réinvention de notre pays, car je crois que c’est fondamentalement le rôle des artistes », a déclaré le président. Sous la supervision de la première dame Brigitte Macron, qui s’attèle à « dépoussiérer » la décoration de l’Élysée depuis son arrivée, le jardin d’hiver avait été rénové par l’architecte d’intérieur Isabelle Stanislas en 2019, lui donnant un aspect plus aéré et contemporain. Les panneaux tricolores, inspirés du drapeau français, forment un kaléidoscope de faisceaux lumineux dans la salle de réception.
Voulant se défaire de cette image d’artiste controversé, Daniel Buren, âgé aujourd’hui de 83 ans, souhaite que ses oeuvres se fondent dans le paysage au point qu’elles deviennent indissociables de leur environnement, comme c’est le cas pour les colonnes de Buren, plus de 40 ans après son installation. « Ces œuvres ne peuvent pas être transférées ailleurs, donc si elles restent longtemps en place, elles finissent par se fondre dans le lieu. Si elles restent peu de temps, elles auront un effet plus temporaire, mais dans les deux cas, je pense que quelque chose d’intéressant se produit entre l’œuvre et le lieu, qui deviennent inséparables », a-t-il déclaré.
Intitulée « Pavoisé », l’oeuvre in situ de Daniel Buren devrait être dévoilée au grand public lors des Journées Européennes du Patrimoine les 18 et 19 septembre prochain et restera exposée jusqu’en février 2022.
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14 septembre 2021