Les influenceurs français visés par des enquêtes du ministère de l’économie

Les autorités financières serrent la vis face aux publicités mensongères diffusées très souvent par les stars de la télé-réalité.

En juillet dernier, l’influenceuse Nabilla Benattia-Vergara écopait d’une amende de 20 000 euros pour “pratiques commerciales trompeuses” sur Snapchat suite à une enquête de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). Cette dernière pointait du doigt la promotion faite par l’influenceuse, d’un site de trading de bitcoins. Depuis ce premier jugement, le parquet de Paris, l’Autorité des Marchés Financiers et la DGCCRF ont choisi de s’allier pour renforcer la réglementation des arnaques financières dissimulées par des placements de produits. Une méthode largement adoptée par des stars de la télé-réalité et influenceurs, suivis en grande partie par les jeunes utilisateurs de réseaux sociaux et qui consiste à faire la promotion d’objets ou services dans des stories ou post sur Instagram ou encore Snapchat.

Des pertes colossales au sein d’un public jeune et modeste

En deux ans, le nombre de fraudes financières signalées a augmenté de près de 15% avec un préjudice estimé à 500 millions d’euros par an. Dans la ligne de mire de cette nouvelle force d’intervention pilotée par le ministère de l’économie, les arnaques financières opérée par les influenceurs, et notamment ceux issus de la télé-réalité, souvent perçus comme des modèles par leur communauté. « Les influenceurs, effectivement, qui ont la capacité à donner l’impression d’une communauté, d’une proximité avec le consommateur, vont rassurer le consommateur et par conséquent, celui ci va être moins méfiant et donc va croire, évidemment, son cercle d’amis ou sa communauté plus facilement qu’une simple publicité », constate Virginie Beaumeunier, à la tête de la DGCCRF, auprès de franceinfo.

Le discours des influenceurs repose souvent sur des promesses de gain d’argent sans efforts. Des annonces qui inondent les écrans de téléphone d’un public souvent très jeune et aux revenus modestes, et ayant une méfiance grandissante envers les banques et les institutions plus traditionnelles. Si quelques sanctions existent, récemment l’influenceuse et star de la télé-réalité Jazz Correia s’était faite bannir définitivement de Snapchat après avoir fait la promotion d’une plateforme de trading, les victimes de ces publicités dissimulées sont réelles et nombreuses. Selon l’Autorité des marchés financiers, les victimes perdraient en moyenne 40 000 euros.

Il y a quelques mois, l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité dévoilait qu’un quart des infleunceurs mentaient sur leurs partenariats.

27 décembre 2021

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