Se coiffer pour aller mieux

Pour Marianne, reproduire des coiffures africaines ancestrales et actuelles l’ont amené à retrouver du baume au coeur. Pendant presque deux ans cette jeune femme s’est photographiée au photomaton.

Crédit photo : Hélène Tchen Cardenas

Marianne a depuis plusieurs mois trouvé du réconfort dans ses coiffures. La jeune femme a entrepris un travail photographique au photomaton pour immortaliser son changement de look et répertorier ainsi des coiffures africaines ancestrales et actuelles. « Ma première photo au photomaton date du 13 janvier 2021 donc cela fait exactement 2 ans que je travaille sur ce qui est devenu au fil des mois un projet », nous confie t-elle. « J’ai commencé à aller au photomaton parce j’étais dans une période où je me sentais vraiment mal dans ma peau et même dans ma tête. Je ne voulais pas forcément voir mes amis ou qui que ce soit. J’ai décidé d’aller me prendre en photo seule car je venais de me faire coiffer et je voulais simplement avoir des photos de ma coupe », poursuit-elle.

Sur papier glacé, Marianne fige l’image qu’elle aime d’elle. Un selfie réconfortant et qui peu à peu, est devenu une sorte de routine du « self-esteem ». « J’ai choisi le photomaton car c’est une solution rapide et efficace. J’ai posté la première photo sur mon compte Instagram et quand j’ai vu l’engouement sur les réseaux sociaux, j’ai eu envie de continuer et j’ai décidé de pousser l’idée un peu plus loin en essayant de mettre en valeur des coiffures qu’on ne voit pas souvent« .

Dans ce travail de prospection capillaire Marianne y a trouvé un « certain réconfort », car « je sais que quand je me fais coiffer, je vais aller directement au photomaton pour immortaliser ça, ça peut paraître drôle pour certains mais c’est mon truc à moi et ça me fait du bien« . Et c’est sur les plateformes de sa génération comme Instagram ou Pinterest qu’elle y a trouvé l’inspiration. « J’essaie de privilégier les coiffures qu’on ne voit pas souvent pour sortir de ma zone de confort et aussi pourquoi pas inciter les autres à en faire« .

Koroba hairstyle

Cette coiffure provient du Nigeria et c’est une coiffure Yoruba. Elle est souvent faite pour les enfants afin de maximiser la pousse de leurs cheveux. Il s’agit de tresses collées en partant du millieu du crâne, on peut laisser les tresses comme ça ou faire des boules comme je l’ai fait.

Somala

D’après mes recherches, ces tresses sont appelées « Somala ». Ce sont donc des tresses malagasy qui sont faites lors de festivités.

Map braids

Je n’ai pas de nom à cette coiffure au sens propre car je me suis inspirée de quelqu’un que j’ai vu sur les réseaux sociaux pour la faire moi aussi. J’ai donc décidé de l’appeler « Map braids » afin de rappeler que les tresses que nous faisons ont une histoire; par exemple, lors de l’esclavage, les esclaves se servaient des tresses afin d’échapper aux plantations en traçant les cartes des plantations afin de s’y échapper. C’est une histoire douloureuse mais il est nécessaire de s’en rappeler.

Braids and fro

Comme le titre l’indique : des tresses couplées à mon afro

19 janvier 2023

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