La gymnaste qui a été agressée sexuellement par Larry Nassar, avoue porter un lourd traumatisme.
La championne du monde de gymnastique artistique Simone Biles, s’est livrée plus en détails au New York Magazine sur l’impact de sa santé mentale sur les JO de Tokyo ainsi que sa difficile reconstruction depuis la compétition. Le 15 septembre dernier, elle avait témoigné aux côtés de trois autres gymnastes américaines, contre l’ex-médecin de l’équipe féminine des États-Unis, Larry Nassar, accusé d’agressions sexuelles. Cette dernière avait pointé du doigt le manque d’agissement de la part du FBI sur cette affaire qui secoué le pays. « Si vous regardez tout ce que j’ai traversé ces sept dernières années, je n’aurais jamais dû faire partie d’une autre équipe olympique », a-t-elle déclaré au New York Magazine. Simone Biles fait partie des gymnastes qui ont été agressées sexuellement par l’ancien médecin de l’équipe nationale américaine de gymnastique.
« C’était juste trop »
Multiple championne du monde, Biles a insisté sur sa ferme intention de guérir des séquelles laissées par son traumatisme : « Si on regarde tout ce que j’ai vécu ces dernières années, je n’aurais jamais dû me retrouver dans une nouvelle équipe olympique. J’aurais dû me retirer bien avant Tokyo, quand Larry Nassar faisait la Une des médias. C’était juste trop. Mais je ne voulais pas le laisser prendre la chose pour laquelle j’avais travaillée depuis mes 6 ans. Je ne voulais pas le laisser me voler cette joie. Alors je suis allée au-delà de ça, tant que mon corps et mon esprit me laissaient le faire« , explique-t-elle. Âgée de 24 ans aujourd’hui, la gymnaste qui faisait partie des noms les plus attendus de cette dernière édition des JO a pris la décision brutale de mettre fin à sa participation après avoir été victime de « twisties », phénomène cérébral ultra dangereux provoquant une perte du sens de l’orientation lorsque les gymnastes sont en l’air. « Admettons que jusqu’à 30 ans, vous voyez parfaitement. Et un matin, vous vous réveillez, vous ne voyez plus rien. Mais les gens vous disent de continuer à faire votre travail comme si vous aviez encore la vue. Vous seriez perdu, n’est-ce pas ? », explique t-elle à ce sujet.
Sur la voie de la guérison
Dans un soucis préventif, la médaillée olympique espère contribuer à lever le tabou sur la santé mentale des athlètes afin d’améliorer les diagnostics et les soins qui en découlent. « Ce sera probablement quelque chose sur lequel je travaillerai pendant 20 ans », poursuit-elle. « Je veux juste qu’un médecin me dise quand je serai guérie. Comme quand on vous opère et que c’est réparé. Pourquoi personne ne peut me dire que dans six mois ce sera fini ? ». Elle affirme tout de même qu’elle ne changerait rien de ce qui s’est passé ces dernières semaines : « J’ai appris sur moi-même, le courage, la résilience, comment dire non et se faire entendre. », confie-t-elle. Aujourd’hui, Simone Biles déclare suivre une thérapie qui durera selon elle « probablement 20 ans ». Pour le moment, elle a marqué une pause sur les entraînements afin de se consacrer pleinement à ses proches.
Il y a quelques mois, la gymnaste aux 32 médailles revenait plus en détail sur ce phénomène des « twisties » qui ont causé son retrait des JO.
28 septembre 2021