Début du chaos pour les marques de mode qui importent du coton récolté par les Ouïghours

Les États-Unis viennent de mettre en place la saisie systématique des productions chinoises dont les composants viennent du Xinjiang, région où serait exploitée la minorité musulmane des Ouïghours.

Crédit photo : Zara

Si nos voisins américains ont fait un retour de 50 ans en arrière en touchant au droit à l’avortement, ils sont les premiers en revanche à avoir mis en place l’interdiction de toutes exportations de marchandises provenant des marques qui se sourcent en coton dans la province du Xinjiang. Un “Import Ban” qui a débuté le 21 juin dernier et qui oblige les importateurs à justifier la provenance de leur marchandise et à prouver qu’elles ne sont pas en lien avec le Xinjiang, région dans laquelle seraient installés des camps de travail forcé exploitant les Ouïghours, minorité musulmane de Chine.

Une équipe, la Forced Labor Enforcement Task Force, est chargée de vérifier toutes les cargaisons en provenance de Chine. Un travail minutieux et de grande ampleur, puisque selon un rapport publié en juillet 2020, un vêtement en coton sur cinq vendu dans le monde viendrait d’un camp de travail ouïghours en Chine. Autre chiffre alarmant, sur les 23% de la production mondiale de coton en Chine, 20% viendrait de la province du Xinjiang réputée pour détenir les meilleures variétés de coton au monde. Un vrai casse tête donc pour les marques qui doivent désormais présenter une cartographie complète de la chaine d’approvisionnement, transport compris, et le nom de chaque entité impliquée. Un défi en soit dans l’habillement, rappelle le site spécialisé Fashionnetwork, “à l’heure où les grandes marques peinent encore souvent à fournir une liste exhaustive de leurs fournisseurs et de ceux qui approvisionnent ces derniers“.

Les origines, revenus et horaires des ouvriers impliqués, les effectifs, la durée de production et le rendement quotidien, ainsi que des preuves prouvant les méthodes de recrutement des travailleurs textiles sont également demandés. La Chine est par ailleurs accusé de délocaliser certains de ses centres pour contourner la nouvelle loi américaine.

Outre le textile, les tomates, également produites en masse dans la région du Xinjiang ainsi que le polysilicium, un matériau utilisé dans la production de panneaux photovoltaïques, seront particulièrement controlés.

En France, Zara suspecté de bénéficier du travail forcé des Ouïghours, avait été interdit d’agrandir un de ses magasins à Bordeaux, avant finalement de pouvoir doubler sa surface suite à contre avis favorable de La Commission nationale d’aménagement commercial.

30 juin 2022

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