Que vaut “Halston”, la dernière série Netflix de Ryan Murphy ?

Le show avec Ewan McGregor retrace la vie d’un créateur de mode peu connu mais extravagant.

Crédits photo : ATSUSHI NISHIJIMA/NETFLIX

Avec cinq épisodes d’une cinquantaine de minutes, la série originale Netflix “Halston” ne laisse pas de place à l’ennui. La nouvelle production signée Ryan Murphy, le showrunner derrière “American Horror Story” et “Glee”, nous plonge dans la vie de Roy Halston, créateur phare des États-Unis des années 1970. La série menée par le très bon Ewan McGregor choisit de surfer sur ses penchants pour le sexe et la drogue, ne donnant qu’un aperçu du travail du designer. Passionnés de mode, vous risquez d’être déçu par le manque d’attention aux détails. À l’inverse, vous passerez un moment de divertissement sans prétention.

Un designer peu connu et pourtant…

Précurseur dans son domaine, Roy Halston a fluidifié les matières et créé des vêtements à la fois confortables et glamours. Parfaits pour aller s’ambiancer sur le dancefloor du Studio 54, club mythique de Broadway. C’est donc les yeux brillants qu’on plonge dans l’ambiance disco de cet ancienne discothèque new-yorkaise. On y aperçoit Bianca Jagger juchée sur un cheval blanc pour son 32ème anniversaire, iconique. On s’amuse aussi à reconnaître la silhouette d’un Andy Warhol ou d’un Elton John.

Le génie incompris

À part quelques scènes où Halston déchire des pans de tissus luxueux, fait un trou dans un autre pour créer une robe caftan ou pique des aiguilles pour donner vie à la fameuse robe dos nu, la série laisse peu de place à ce fameux génie créatif. Sans doute moins cinématographique que le sexe et les rails de coke. On regrettera le manque d’attention apporté aux textiles et au mouvement. Même si on note un travail colossal de la part de Jeriana San Juan, la costume designer derrière les 1200 tenues de la série.

Comme dans beaucoup de films et séries avant elle, “Halston” s’attaque à la figure du visionnaire incompris. Celle d’un créateur aux ambitions démesurées, qui a voulu à tout prix se détacher de son passé de provincial. Il en devient caricatural, se comportant comme un enfant gâté sans notion de la réalité. En témoigne les quantités indécentes d’orchidées qu’il se fait livrer à son bureau. Il y a aussi cette scène surréaliste, lors de laquelle Halston et ses amis déjeunent dans sa maison secondaire de Montauk, à 200 km de Manhattan. Incapable de se servir d’un four, le créateur se fait livrer du caviar et des pommes de terre au four depuis le centre ville new-yorkais par hydravion. Grotesque, vous avez dit ?

Vous l’aurez compris, “Halston” est loin d’être hagiographique. On passe ainsi un bon moment fait de sexe, de drogues et de jolies robes. Et c’est à peu près tout.

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2 juin 2021

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