Nadal, Swiatek ou encore Barty se sont exprimés.
Naomi Osaka a choisi de boycotter la presse lors du tournoi de Roland Garros. Une décision qu’elle avait annoncé via un message posté sur Twitter et qui secoue le monde du tennis. Mais ce dernier est-il prêt à ouvrir le dialogue ? Pas sur. Osaka a t-elle choisi la meilleure manière (en force) pour poser son sujet ? Pas sur non plus. Si la jeune femme semble obtenir le soutien d’une partie du public, le monde du tennis se montre plus réservé. Même après l’annonce d’une possible exclusion de Roland Garros si Osaka persistait dans son boycott. « J’ai toujours senti que les gens ne prennent pas en compte la santé mentale des sportifs et je le sens d’autant plus dans les conférences de presse auxquelles je prends part ou j’assiste.“, expliquait la championne. Des propos qui remettent en cause tout un éco-système mais qui ne résonnent pas chez toutes les stars du court.
Nadal et Swiatek soutiennent la presse
« À mon avis, la presse fait en quelque sorte partie du travail. Nous savons à quoi nous nous engageons en tant que joueuses professionnelles. (…) Parfois, les conférences de presse sont difficiles, bien sûr, mais ce n’est pas non plus quelque chose qui me dérange. (…) Pour moi, personnellement, ce que je dis et entends ou ce que vous me demandez, ça ne m’empêche pas de dormir la nuit. J’essaie donc de le rendre un peu plus léger et de m’amuser un peu avec vous », a confié Ashleigh Barty, championne à Roland-Garros en 2019. Elle est rejointe par la Polonaise Iga Swiatek, lauréate de Roland Garros 2020 pour qui, les face-à-face avec les journalistes « font partie du travail ». « Certes après une défaite ce n’est pas la chose la plus agréable, mais il faut trouver un équilibre, prendre du recul. Les médias, c’est important aussi parce que vous relayez notre image. Vous nous donnez une plate-forme et tout le monde n’est pas un athlète professionnel, tout le monde ne sait pas ce qui se passe sur le court et c’est bien d’en parler ».
Même son de cloche pour Nadal : « Je respecte la décision de Naomi, mais d’un autre côté, sans la presse, sans les journalistes qui voyagent pour partager notre actualité et nos résultats, nous ne serions pas les athlètes que nous sommes aujourd’hui. Nous n’aurions pas la même reconnaissance ».
« Les médias jouent un rôle dans la narration de notre histoire »
Sur Twitter, l’ancienne championne et numéro un mondiale Billie Jean King, est également revenue sur l’affaire. Connue pour son combat pour l’égalité des sexes et pour être devenue la première sportive de renommée internationale à déclarer publiquement son homosexualité en 1981, elle explique respecter le choix de Naomi Osaka tout en remerciant la presse pour son travail. « J’admire pleinement ce que Naomi fait avec sa plateforme, je suis déchirée en essayant d’apprendre des deux côtés de cette situation. S’il est important que chacun ait le droit de dire sa vérité, j’ai toujours cru qu’en tant qu’athlète professionnel, nous avons la responsabilité de nous rendre accessibles aux médias. De nos jours, sans la presse, personne n’aurait su qui nous sommes et ce que nous pensions. Je reconnais que les choses sont un peu différentes de nos jours avec les médias sociaux (…) les médias jouent toujours un rôle dans la narration de notre histoire. Il ne fait aucun doute que les médias doivent respecter certaines limites ».
Certains journalistes ont eux pointé du doigt, les règles souvent trop strictes imposées à la presse par les tournois. Les poussant ainsi parfois, à aucune spontanéité, et à des interview ennuyeuses pour le journaliste comme le joueur. C’est donc tout un système qu’il semble à revoir. Le dialogue est ouvert, mais sera t-il écourté ?
Depuis, Naomi Osaka a annoncé son retrait de la compétition dans un tweet.
My thoughts on Naomi Osaka’s decision not to speak with the press at Roland-Garros. pic.twitter.com/BzvHDU3DQY
— Billie Jean King (@BillieJeanKing) May 30, 2021
31 mai 2021