Hermès attaque un artiste pour contrefaçon dans le Metavers

Hommage ou opportunisme ? L’artiste derrière le projet MetaBirkins a reçu une lettre de la part de la marque de luxe mécontente.

Ce sac MetaBirkin réalisé par Mason Rotschild s’est vendu 9.9 ETH soit l’équivalent de 39 600 dollars
Crédit photo : Mason Rotschild

Peut-être avez-vous entendu parler du projet MetaBirkins. Derrière cette association de mots on retrouve le digital artist Mason Rothschild qui s’est attelé à reproduire le sac le plus emblématique d’Hermès, le Birkin. Non pas en version réelle mais à grand coups de pavé numérique pour un projet vendu dans le Metavers. À travers ses réalisations, l’artiste dit avoir voulu rendre hommage au modèle phare de la marque de maroquinerie en proposant sous forme de NFT ses propres interprétations du sac de luxe. Le projet largement relayé par la presse, avait suscité l’engouement et un des premiers MetaBirkins s’était vendu à 9.9 ETH sur la Blockchain, soit l’équivalent de 39 600 dollars. Au total Mason Rothschild aurait empoché près de 800 000 dollars sur OpenSea, une marketplace dédiée aux NFT grâce à la vente de ses cent sacs virtuels. Un hommage qui n’a pas du tout plu à Hermès qui vient d’envoyer une lettre de “cease and desist” à Rotschild, autrement dit une ordonnance délivrée par un tribunal pour lui faire interdire la reproduction des sacs Hermès dans le Metavers.

MetaBirkins par Mason Rotschild

Une contrefaçon victime de contrefaçon

Si le monde virtuel présenté par Mark Zuckerberg est le lieu de tous les possibles, il est aussi un terreau pour certaines dérives. Selon la loi reproduire un objet dont les droits appartiennent à un individu ou une marque est considéré comme de la contrefaçon. Même dans le Metavers. Et c’est exactement ce que reproche Hermès à Mason Rotschild qui a obtenu le retrait du projet MetaBirkins d’OpenSea. Dans une lettre publiée sur Twitter, l’artiste a tenu à répondre à la maison de luxe. “Bien que je sois désolé que vous vous soyez senti insulté par mon art, en tant qu’artiste, je ne m’en excuserai pas”, débute cette missive. “Maintenant, comme vous le savez, le premier amendement me donne le droit de créer de l’art basé sur mon interprétation du monde qui m’entoure”, assure Rotschild qui explique avoir voulu dénoncer la cruauté animale et l’utilisation de la fourrure dans la mode. Si jamais l’affaire va plus loin ça sera à la justice américaine de décider s’il y a ou non contrefaçon, ou en tout cas confusion pour le grand public. L’intitulé du projet ainsi que le prix élevé des sacs virtuels peuvent avoir trompé le grand public quant à la véritable nature du produit.

Ironie du sort, Rotschild a lui même été victime de contrefaçons. Récemment l’artiste a mis en garde contre des copies de MetaBirkins qui sont apparues sur certaines plateformes.

Pendant ce temps, une première Fashion Week se prépare dans le Metavers.

3 janvier 2021

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