Une reforme portant le nom « projet Tetra » ne plait pas aux syndicats.
« Les maroquinières de Louis Vuitton débrayent », titrait Médiapart ce 10 février. Autrement dit, les petites mains de la maison de luxe ont décidé de faire grève pendant une heure, durant le temps de passation entre les équipes du matin et celles de l’après midi dans trois ateliers de maroquinerie. Une action menée pour protester contre leurs bas salaires mais aussi l’annualisation des heures supplémentaires. Une nouvelle réforme au sein des ateliers de maroquinerie de Louis Vuitton vise à payer ces heures supplémentaires non plus à la fin de chaque mois, mais à la fin de l’année. « Sauf que, moi, ma nounou, je la paie tous les mois, pas tous les ans, témoigne Élodie, maroquinière auprès de Médiapart. Je suis déjà mal payée, donc si on m’enlève la paye de mes heures supplémentaires à la fin de chaque mois, je ne sais pas comment je vais m’en sortir. »
Si les syndicats annoncent un chiffre de 330 grévistes totalisé sur les sites d’Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, à Sarras, en Ardèche et à Issoudun, la direction de Louis Vuitton en note 220. « Louis Vuitton a proposé une augmentation moyenne de 150 euros par mois accompagnée d’une réduction du temps de travail de 35 à 33 heures par semaine », explique la maison de luxe à qui les salariés reprochent cette réorganisation. « La proposition d’annualisation du temps de travail ne nous convient pas », confie Mireille Bordet, déléguée CFDT à Asnières. « Cela va se faire au détriment de notre vie privée. Le passage de 35 à 33 heures ne génèrera plus de RTT et va nous contraindre à finir plus tard le soir », affirme la porte-parole de la CFDT. Selon les syndicats, le taux horaire d’une salariée de Louis Vuitton, après 15 ans d’expérience, n’excède pas les 14 euros, rappelle Médiapart.
Louis Vuitton de son côté a assuré mener une « politique de rémunération avantageuse » en offrant « en moyenne 18 mois de salaire par an » à ses salariés français.
Récemment LVMH a accepté une amende de 10 millions d’euros pour avoir espionné François Ruffin.
11 février 2022