C’est un séisme qui secoue actuellement l’équipe de France féminine de football…
C’est un séisme qui secoue actuellement l”équipe de France féminine de football. Sa capitaine, Wendy Renard, a annoncé sa mise en retrait du groupe dans un message posté sur Instagram. Une initiative suivie dans la foulée par deux autres cadres de l’équipe : Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani. À cinq mois du Mondial de football féminin, toutes les trois demandent des “changements” au sein de la sélection et dans le management de l’équipe de France. Aucune d’entre elles ne souhaitent participer à la plus grand compétition sportive qui s’annonce. Un sacrifice mûrement réfléchi selon l’entraineuse actuelle de Wendy Renard à Lyon, club où elle évolue. “Connaissant Wendie, comme elle est très professionnelle et très compétitrice, je pense que c’est une décision très difficile à prendre mais à mon avis, mentalement, c’était aussi difficile à vivre pour elle”, confiait samedi 25 février à France Bleu Gironde, Sonia Bompastor, coach de l’équipe féminine de l’OL.
Merci pour votre soutien et le respect de ma décision. 🇫🇷 pic.twitter.com/MOryINwvb0
— Wendie Renard (@WRenard) February 24, 2023
Des tensions depuis 2019
Si elle n’est pas citée dans les messages publiés par les trois joueuses, c’est la sélectionneuse et entraineuse Corinne Diacre qui est visée. Depuis 2019 elle n’est pas en odeur de sainteté au sein du groupe bleue. En 2020 une crise avait même éclatée lorsque la capitaine de l’époque Amandine Henry révélait sur Canal, que le management autoritaire de Diacre pesait au sein du groupe éliminée en quart de la Coupe du Monde 2019. “Humainement, je voyais des filles pleurer dans leur chambre, moi aussi parfois. J’avais envie de vivre cette coupe du monde mais au final cela a été un chaos total. L’atmosphère, le management, l’ambiance générale qu’il y avait… La confiance, c’est la base. Et là, on se dit, à tout moment je peux partir. Alors on se tait.“. Bilan des courses : Henry ne sera plus jamais rappelée chez les Bleues. Tout comme Eugénie Le Sommer, meilleure buteuse de l’histoire des Bleues (175 sélections, 86 buts), qui n’avait pas apprécié certains choix tactiques de Diacre.
Écartée de l’équipe de France depuis fin 2019, l’ex Bleues Gaëtane Thiney s’en était également prise aux méthodes de Corinne Diacre. “Est-ce que j’ai fait une croix sur l’Équipe de France ? Non, j’ai fait une croix sur la logique de Diacre. J’ai une position délicate car je bosse à la FFF et je ne peux pas dire tout ce que je pense… Mais il n’y a aucune logique dans ce qui est fait depuis longtemps”, confiait-elle dans les colonnes d’un média américain.
Pas au niveau d’une coupe du Monde
Si la sélectionneuse s’était radoucie ces derniers mois, c’est désormais le plan sportif qui semble pêcher. Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katototo et Wendy Renard justifient leur mise en retrait par un fonctionnement “bien loin des exigences requises par le plus haut niveau“. Il faut dire que l’équipe de France féminine ne brille plus avec des performances décévantes. “Cela fait un moment que les séances ne sont pas assez poussées tactiquement, cela ne travaille pas assez”, confie un proche des Bleues à RMC. Se sentant aller dans le mur, la capitaine a donc tiré la sonnette d’alarme.
Vague de soutiens
Très vite après l’annonce des joueuses, le syndicat français du football a salué les réactions des trois joueuses. Dans un communiqué l’UNFP écrit : “Comment ne pas saluer ce soir le cri d’alarme extrêmement courageux poussé ce soir par Wendie Renard, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou, qui ont décidé de se mettre en retrait de l’équipe de France, dénonçant le décalage entre l’organisation actuelle de cette équipe, leurs attentes et les moyens alloués pour faire face aux exigences actuelles du très haut niveau“. Le soutien est également venu de joueuses étrangères. Comme la première Ballon d’Or de l’Histoire, Ada Hegerberg, coéquipière de Wendy Renard à Lyon. “Combien de temps devrons-nous passer par ces moments pour que nous soyons respectées ? Je suis avec toi, Wendie, et avec toutes celles qui traversent le même processus. Il est temps d’agir”, écrit-elle sur Twitter. Les superstars américaines Megan Rapinoe et Alex Morgan ont elles aussi réagit. “Vous savez que ça va mal quand la capitaine et la joueuse la plus capée ne peut plus supporter ou jouer pour l’équipe de France. Mon coeur a mal pour Wendie, Marie-Antoinette, Kadidiatou et toutes leurs coéquipières.”, écrit cette dernière sur Instagram.
How long will we have to go through these lengths for us to be respected? I’m with you, Wendie, and with everybody else going through the same processes. 🫶
— Ada S Hegerberg (@AdaStolsmo) February 24, 2023
Time to act. https://t.co/hD9cUyFD9F
La réaction de la FFF, déjà dans la tourmente depuis les révélations sur la mauvais ménagement de Noël Le Graët, ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué publié quelques heures après les annonces des joueuses, l’instant déclare avoir pris “connaissance des déclarations de Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto. Son comité exécutif, réuni le 28 février, se saisira de la question à cette occasion (…) la FFF tient à rappeler qu’aucune individualité n’est au-dessus de l’institution équipe de France”. Soutenue après le raté des Bleues en 2019 en Coupe du Monde par Noël Le Graët, Corinne Diacre pourrait voir son sort se sceller ce mardi. La situation sera discutée lors du prochain Comex de la Fédération Française de Football qui se réunit ce mardi selon les informations de RMC Sport.
26 février 2023
