La mère de Magali est parti du Cameroun quand elle avait 4 ans. La petite fille a donc dû apprendre à se coiffer seule. Depuis, elle laisse libre cours à son imagination pour créer des coiffures artistiques.
Dans notre nouvel éditorial nous avons laissé carte blanche à Magali pour créer des coiffures sorties tout droit de son imagination et de ses recherches. La jeune femme a en amour ses cheveux afro, et ceux des autres. Alors qu’elle a dû vivre quelques années sans sa mère, figure qui aide à coiffer le plus souvent les cheveux afro, Magali a trouvé un remède à cette élipse de deux ans. Temps durant lequel sa maman est venue vivre en France, quittant son Cameroun natal. Pendant ces années, Magali s’est faite coiffer par ses tantes, mais elle a surtout appris à se coiffer elle-même. Du manque est arrivé la passion. Aujourd’hui elle coiffe les autres, dans le sillon de sa mère, elle aussi coiffeuse et qui lui a inculqué l’amour de sa texture de cheveux.
ANCRÉ : Depuis quel âge t’entraînes-tu à coiffer ?
Magali : J’ai appris à coiffer après le départ de ma mère. Elle a quitté le Cameroun où nous habitions lorsque j’avais 4 ans. Et pour moi la coiffure est devenue l’unique moyen de garder sa présence en esprit. Elle aussi était coiffeuse. Par la suite, je suis venue en France à l’âge de 6 ans. Et durant mes études secondaires, j’ai souhaité poursuivre mon cursus scolaire dans le domaine de la coiffure. Ce choix a été mal vu par ma famille car, dans le cas de la coiffure, il est vrai que les femmes noires sont souvent surreprésentées dans ce domaine, ce qui peut donner l’impression qu’il s’agit d’un choix de carrière limité pour elles. C’est donc pendant le confinement, que je me suis décidée à me lancer. Et depuis ma mère est d’un grand soutien.
Comment as-tu pensé celles réalisées pour ANCRÉ ?
Pour le projet avec ANCRÉ, j’ai voulu mettre en avant les éléments qui m’inspirent de manière originale. J’ai pensé : à la force, en incorporant des éléments structurés pour créer une impression de force et de puissance. À la nature, en créant un effet harmonieux et coloré donnant une impression d’harmonie. À la beauté : en mettant en avant des formes gracieuses et élégantes avec une touche de fantaisie en utilisant des ornements dorés par exemple. Et enfin à la flexibilité : avec une impression de mouvement et de fluidité. Il était important pour moi de montrer au public toutes les émotions positives que l’on peut transmettre à travers la coiffure artistique. Les coiffures peuvent être un moyen puissant de créer une connexion émotionnelle avec les gens.
Combien de temps faut-il compter par réalisations environ ?
Il faut compter entre 20 et 45 minutes, tout dépend de la complexité de la coiffure. Pour remédier au temps, j’ai opté pour des coiffures que je prépare en amont c’est un réel gain de temps.
La question des cheveux est toujours prépondérante chez la femme noire. Beaucoup d’entre elles gardent des traumatismes liés à l’enfance (douleurs, défrisage). Quel est ton lien avec tes propres cheveux ?
J’ai eu la chance à ce niveau là, ayant une mère coiffeuse, elle à toujours mis l’accent sur l’entretien de mon cheveux afro. Mes parents ont privilégié les coiffures protectrices telles que : les nattes collées, les coiffures au fil et ont toujours eu un discours négatif concernant le défrisage. J’ai grandi dans l’amour du cheveux afro, même si je subissais quelques moqueries à l’école sur mes coiffures au fil. Mais ça n’a pas ébranlé ma confiance en moi, et en mon type de cheveux.
D’où puises-tu tes inspirations ?
Je puise mon inspiration dans mon environnement passé et présent. Ça peut être la nature, la mode ou encore l’histoire. Je suis perpétuellement à la recherche de nouvelles idées et de nouvelles tendances pour créer des looks uniques. La nature est ma principale source d’inspiration car elle est riche avec ses couleurs, ses textures et ses formes. La beauté de ma coiffure artistique est qu’il n’y a pas de règles strictes quant à la façon dont je trouve mon inspiration.
Crédit photo :
Production : ANCRÉ – Hanadi Mostefa / Flora Dibotti
Photographe : 2tiret
Vidéaste : Gianna Chaaban
Stylisme : Lola Cisowski
Assistante stylisme : Patricia Buliga
MUA : Emma Troté
Hair : Ewande Magali
Modèles : Angéline Auguste, Marie Zannou, Yanisse Ekani, Mariama Ba
4 mai 2023