Diddy : un verdict en demi teinte et pas de prison à vie

Après des semaines de procès, le jury a rendu son verdict et a déclaré le magnat du hip-hop coupable de deux chefs d’accusation sur quatre. 

Crédit photo : WWD

New-York, 9h52. Le jury composé de 12 personne est enfin prêt à déclarer Diddy coupable ou non des différents chefs d’accusation qui le visaient : extorsion et association de malfaiteurs, trafic sexuel, et transports de personnes impliquées dans la prostitution. Dans la salle d’audience présidée par le juge Arun Subramanian, tout le monde retient son souffle. Sean “Diddy” Combs est déclaré non-coupable d’extorsion et association de malfaiteurs et de trafic sexuel, mais coupable du chef le plus mineur de transport personnes impliquées dans la prostitution concernant deux anciennes petites-amies, Cassie et celle qui s’est faite appeler Jane durant le procès.

Il avait lui-même plaidé non-coupable pour tous ces chefs d’accusation. Manifestement soulagé, il a levé les yeux au ciel en joignant les mains en prière à l’annonce du verdict. Rappelons qu’il risquait la prison à vie si il était reconnu coupable des plus gros chefs d’accusation, à savoir extorsion et association de malfaiteurs et trafic sexuel.

Délit de prostitution 

Passibles chacun d’une peine maximale de dix ans de prison, les chefs d’accusation de transport à des fins de prostitution s’appuient sur une loi vieille de 115 ans, initialement appelée « White Slave Traffic Act », aujourd’hui connue sous le nom de « Mann Act ». Si elle a notamment été mise en place pour lutter contre la prostitution forcée, elle a également été utilisée pour poursuivre des personnes noires qui auraient eu des rapports avec des personnes blanches au début du XXème siècle. Avant le procès, l’accusé avait tenté d’obtenir l’abandon de ce chef d’accusation en invoquant « les origines racistes de cette loi ». Sa demande avait été rejetée. 

« Il s’agit de sa première condamnation, et il s’agit d’un délit de prostitution, » a déclaré l’avocat de Diddy, Marc Agnifilo, qui a demandé la libération immédiate sous caution de son client afin qu’il puisse retourner dans son domicile de Star Island à Miami. Il a également souligné que le chef d’accusation pour lequel Sean Combs a été reconnu coupable était bien moins grave que ceux pour lesquels il avait passé 9 mois derrière les barreaux à Brooklyn. Une demande à laquelle la procureure adjointe Maurene Comey s’oppose fermement, rappelant que malgré le verdict, les témoignages de violences et de consommation de drogue suffisaient à faire de lui une menace pour la société. Pour trancher, le juge Arun Subramanian a exigé recevoir une lettre de chacun des deux parties défendant leurs position afin de rendre sa décision.

Conformément au système judiciaire américain, la peine de Diddy ne sera fixée qu’ultérieurement. Notons qu’un procès civil semble également se préparer, s’appuyant sur plus de 120 plaintes d’abus sexuels.

2 juillet 2025

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