adidas peut-il faire plier Fashion Nova ?

Jamais deux sans trois : la marque de sport allemande attaque une nouvelle fois le géant de la fast fashion pour avoir copié d’un peu trop près des modèles adidas.

Décidément, adidas est une vraie source d’inspiration pour Fashion Nova. Mais, comme souvent dans la mode, entre l’inspiration et le plagiat, la frontière est mince. Dans une plainte déposée auprès d’un tribunal fédéral de Californie, la marque de sport allemande accuse l’enseigne américaine de contrefaçon, de concurrence déloyale et de rupture de contrat. Soulignant, au passage, que Fashion Nova a “tendance à négliger la propriété intellectuelle des autres”. 

En effet, ce n’est pas la première fois que les deux géants s’opposent dans un tribunal, adidas ayant déjà poursuivi l’entreprise californienne pour avoir utilisé des “imitations identiques, similaires au point de prêter à confusion ou pratiquement impossibles à distinguer” de ses propres modèles, en 2019 puis en 2022. Un grief qui avait d’ailleurs donné naissance à un accord de règlement obligeant Fashion Nova à cesser de commercialiser des produits qui pourraient être assimilés à des pièces adidas.

Seulement, trois ans plus tard, rebelotte. “Fashion Nova vend à nouveau de nombreux modèles identiques à ceux qu’elle avait promis d’arrêter de produire,” s’insurgent les équipes d’adidas dans leur plainte, après avoir découvert l’annonce de lancement d’une nouvelle collection de la marque de fast-fashion. “Les actions de Fashion Nova constituent une violation manifeste de ses obligations en vertu de l’accord de 2022, et sa commercialisation et/ou vente des vêtements et chaussures contrefaisants est susceptible de semer la confusion chez les consommateurs et de tromper le public quant à sa source, son parrainage ou son affiliation,” poursuivent les Allemands. 

adidas défend ses trois bandes

Si pour le moment, les équipes de Fashion Nova n’ont fait aucun commentaire médiatique, lors d’un précédent litige, elles avaient accusé adidas de “pousser trop loin” leur protection de leurs bandes parallèles emblématiques. Même lorsqu’elles ne sont pas au nombre de trois. C’est d’ailleurs sur ce même motif qu’adidas avait attaqué le designer Thom Browne en juillet dernier, exigeant le retrait du marché britannique de produits à quatre barres imaginées par le créateur américain. Des allégations de contrefaçon qu’avait rejeté la Haute Cour d’Angleterre et du Pays de Galles en novembre dernier. “Le consommateur moyen, raisonnablement observateur et faisant preuve d’un degré d’attention modéré, percevra généralement la différence entre trois et quatre bandes,” avait statué la juge Joanna Smith, en charge de l’affaire. “David a vaincu Goliath,” s’était alors félicité Thom Browne. 

Une victoire qui n’est pas sans rappeler celles d’Isabel Marant et Sandro, survenues en juin dernier pour les mêmes faits, à Paris cette fois. Le même mois, c’est Wal-Mart qui s’attirait les foudres de l’équipementier allemand, toujours pour avoir commercialisé des produits à bandes parallèles.

^{10 mars 2025}