Le « Bold Glamour » qui cartonne sur TikTok inquiète les professionnels de l’esthétique et de la santé mentale.
TikTok est-il aussi en train de participer à la création d’une « génération bistouri », comme l’appelle deux journalistes du Parisien qui ont récemment mené l’enquête sur les dérives de la chirurgies esthétiques auprès des plus jeunes ? Alors que depuis 2019, et pour la première fois, les Français âgés de 18-34 ans ont plus recours à des actes de chirurgie esthétique que les personnes âgées de 50-60 ans, le dernier filtre du réseau social chinois inquiète. Appelé « Bold Glamour » il offre un visage ultra lissé aux pommettes aillantes, aux lèvres pulplées et au menton affiné le tout sur les conseils d’une intelligence artificielle. Un embellissement qui questionne sur la fausse image créée par les réseaux sociaux et qui entraine de plus en plus de complexes. En 2021 une fuite de documents provenant d’Instagram révélait qu’à l’échelle mondiale, près de la moitié des adolescentes avouait comparer de manière fréquente leur apparence lorsqu’elles utilisaient Instagram, leur provoquant “un sentiment de mal-être”.
@joannajkenny DON’T USE THIS FILTER ⚠️ This is the viral filter everyone is using rn. Tell me honestly, have you ever not shown up irl because of how you’ve misrepresented yourself on social media? If so, you’re not alone ❤️🩹 You deserve to live a full and happy life without worrying about how you look doing it 💅 #poresnotflaws #boldglamour #beautystandards #beautystandardsarefake #bodyimagemovement #bodyimagehealing #joannakenny #toxicbeautystandards #skinconfidence #skinconfident #nofilterchallenge #fyp2023 ♬ original sound – made by Jo
Des filtres qui peuvent aller jusqu’à provoquer des troubles psychiatriques ?
« Les filtres comme Bold Glamor entraînent les cerveaux en développement à s’attendre à un niveau irréaliste de perfection. Cela peut conduire à une insatisfaction malsaine de sa propre apparence, ce qui peut créer un terrain propice aux comportements d’automutilation », explique la psychothérapiste Lisa Dunne, spécialiste de l’éducation, dans les colonnes du média Lifewire. Cette même insatisfaction peut aller jusqu’à entrainer une dysmorphie, un trouble obsessionnel compulsif (TOC) qui pousse à se focaliser sur un défaut jusqu’à en faire « une préoccupation majeure, voire délirante » expliquait le Dr. Patrick Lemoine, psychiatre.
Si les « beauty filter » existent déjà, celui de TikTok est d’autant plus dangereux qu’il est suit parfaitement le visage, sans ne jamais sauter du faciès de son utilisatrice lorsqu’elle bouge ou émet un mouvement devant sa face. De quoi créer un véritable double dicté par des standards de beauté irréalistes.
Il y a quelques semaines TikTok suscitait une autre polémique avec un filtre vous invitant à ressembler à la version adolescente de vous-même.
Je vais décéder ☠️#boldglamour #tiktok pic.twitter.com/w2IpK71q4a
— Marion Rocks (@MarionRocks) March 2, 2023
8 mars 2023