La chanteuse s’est confiée sur la notion de colorisme auprès de la chaine BBC.
Kelly Rowland, ex-membre des Destiny’s Child a déclaré qu’elle avait été victime d’une « comparaison constante » avec Beyoncé et Michelle Williams, autres chanteuses du groupe phare des années 90, en raison de sa couleur de peau plus foncée. Interrogée par le présentateur britannique Tan France Kelly pour la chaine BBC sur la notion de colorisme, une forme de discrimination basée sur le teint de la peau, elle explique : « Dans le monde du spectacle, cela s’est manifesté par une comparaison constante. Quand il s’agissait de la couleur de ma peau, j’entendais tout et n’importe quoi : ‘elle est plus foncée, c’est la plus foncée du groupe, c’est la plus chocolatée’. J’entendais toujours ça. », confie la chanteuse qui a performé avec le groupe américain de RnB de 1993 jusqu’à sa dissolution en 2006.
Elle explique également avoir été introduite à la notion de colorisme assez jeune lorsque la grand-mère d’un de ses petits amis l’avait comparé à la « couleur d’un sac en papier » , disant d’elle qu’elle était « trop chocolat noir pour lui », insistant sur le fait que son petit fils ne pouvait pas sortir avec Rowland. C’est en confiant rapidement cet épisode traumatique à sa mère, que cette dernière l’a sensibilisé à la notion de colorisme. « Cela m’a affecté d’une manière où j’étais toujours incertaine de mon apparence. Cela a commencé à définir ce que la beauté signifiait pour moi », poursuit l’artiste aujourd’hui âge de 41 ans et qui affirme n’avoir jamais utilisé de crème blanchissante. « Je ne me suis jamais dit que je voulais utiliser de la crème décolorante même si en même temps je voulais juste être l’ombre de Mariah Carey. C’est elle que j’admirais. », conclut la chanteuse.
Blanchiment de la peau : une pratique encore sous silence
Dans un récent rapport, la chaine CNN alarme sur l’explosion du marché du blanchissement de la peau estimé à 8 milliards de dollars en 2020 et qui devrait augmenter de près de la moitié en six ans pour atteindre les 11,8 milliards de dollars en 2026. « Les produits de blanchiment de la peau contiennent souvent des ingrédients qui sont toxiques lorsqu’ils sont utilisés à des fins cosmétiques pendant de longues périodes et sans avis médical, car ils peuvent non seulement endommager votre peau, mais aussi provoquer des affections potentiellement mortelles », rappelle le rapport. Et parmi les acteurs de ce marché on retrouve des géants de la cosmétique tels que Procter & Gamble, Shisheido, Beiersdorf ou encore Unilever.
29 avril 2022