Rencontre avec la voix des communautés asiatiques en France

Fondatrice de Banh Mi Média, Linda Nguon a libéré la parole de toute une communauté encore marquée par le racisme et les non-dits.

Crédit photo : Ginane Chaaban/ANCRÉ

Quel impact garde-t-on du fait de grandir en France sans représentation de femmes asiatiques dans les médias ? Telle est la question qui a été le fil rouge de notre entretien avec Linda Nguon, fondatrice du premier média mettant les cultures asiatiques en France. Se rêvant journaliste et comédienne, mais optant pour une carrière dans le marketing, c’est en revenant de 8ans en Asie qu’elle fonde Banh Mi. Plus qu’un média, la plateforme s’érige telle une communauté inspirée et inspirante. Rencontre.

Chez ANCRÉ, on parlait de Banh Mi pour la première fois dans l’article Les femmes derrière les nouveaux médias. Ecrire ce papier était pour nous une façon de lutter contre le manque de représentation des femmes dans cette industrie. Comment te sens-tu en tant que femme d’origine asiatique à la tête d’une média ? As-tu l’impression d’avoir un devoir d’exemple pour celles qui souhaiteraient franchir le pas ?

Linda Nguon : N’ayant pas eu de modèle en grandissant, si je peux l’être pour quelqu’un d’autre je me dis que j’aurais peut-être semé une graine chez des femmes pour les aider à faire ce dont elles ont envie. Il y a des personnes qui m’écrivent au sujet de partager des parcours de vie en me disant que ça les pousse eux-mêmes à lancer leurs propres initiatives, que ce soit un café vietnamien ou partir en voyage en Asie. Ce n’est pas d’être un modèle en tant que femme asiatique à la tête d’un média, c’est être une plateforme qui permet à d’autres de s’inspirer.

Pour l’instant, je ne parle pas beaucoup de moi dans le média car je sens que la lumière doit se porter sur les personnes que je rencontre et qui m’inspirent. Rien que me dire que je suis à la tête d’un média me fait bizarre. Je ne sais pas si je dois être un modèle, mais je reste fidèle à moi-même. Si des personnes se retrouvent dans des bribes de ce que je peux représenter et que cela les aide à exprimer leur individualité, alors oui pourquoi pas.

Dans quel environnement as-tu grandi ?

L.N : J’ai grandi dans un environnement très multiculturel, à Aulnay-sous-Bois dans le 93. C’était un melting-pot de plein de cultures, chacun avait des héritages différents, ce qui faisait que je ne me sentais pas à part. C’étaient également des brimades entre nous, mais tout le monde prenait pour son compte. J’ai grandi dans un univers assez sain, je ne pense pas avoir subi du racisme anti-asiatique. Le fait de ressentir du racisme dépend aussi de la personne qui reçoit. Je ne l’ai jamais mal perçu, mais par exemple quand j’étais étudiante j’avais un job chez Carrefour et quelqu’un m’avait appelée de loin « Marjolaine ». A cette époque il y avait une émission qui s’appelait « Marjolaine et les millionnaires ». Il s’agissait d’une femme vietnamienne, ce qui fait que dès que cette personne m’a vu elle m’a appelée Marjolaine alors que je n’avais rien avoir avec elle. Même ça qui aurait pu être considéré comme du racisme, je me suis dit que c’était juste de l’ignorance.

Plus jeune, qui étaient tes modèles d’inspiration ?

L.N : Je me suis beaucoup identifiée à Alizée car c’était celle qui me ressemblait le plus dans le paysage musical, il me semble qu’elle est métissée asiatique. Des personnalités comme elle ou Billy Crawford étaient pour moi des modèles de représentation car il s’agissait d’asiatiques que je pouvais voir à la télé.

Ma mère a été le premier modèle de ma famille. Arrivée en France avec 20 dollars en poche, elle a dû se plier aux codes de la famille de son mari. Mes parents sont vietnamiens du Cambodge. À l’époque, la famille de mon père était issue d’une famille aisée, mais elle a été complètement déclassée en devenant réfugiée de guerre. Ma mère, qui est d’un milieu beaucoup plus modeste a dû s’adapter à leur milieu. Encore aujourd’hui, ma tante n’a aucun scrupule à me dire que normalement ma mère n’aurait pas dû être dans notre famille. Malgré ça elle s’est adaptée à son nouvel environnement, elle a créé son restaurant avec mon père, puis ils ont divorcé, elle a continué à travailler et éduquer ses enfants seule. Sachant qu’elle ne parle pas très bien le français et qu’elle n’est pas allée à l’école. Comme elle travaillait beaucoup, elle m’amenait avec mon frère chez des tantes et des amis afin que l’on soit entre de bonnes mains pour continuer à bien travailler à l’école. C’est forcément mon premier modèle parce que c’est une femme forte qui s’est toujours démenée pour que l’on ait tout mon frère et moi. Mes études en école de commerce, mes stages à l’étranger je les dois à elle. Dans les familles asiatiques, il n’y a pas le soutien des mots, mais il y a quand même une autre forme de soutien qui passe par ce qu’elle sait donner, à savoir faire en sorte que je ne manque de rien.

Mon père est décédé il y a 2 ans, juste avant la naissance de ma fille, mais je me suis vraiment rendue compte que c’était un modèle à son décès. Parce que lorsque ça a été annoncé, dans un groupe Facebook d’Aulnay-sous-Bois, j’ai lu énormément de commentaires de personnes le remerciant. Il était maître-nageur à la piscine municipale de la ville et plein de générations d’enfants se rappellent de lui. Les gens l’appelait tonton Raymond. Il a tellement aidé les jeunes à prendre confiance en eux pour qu’ils sachent nager, que c’est devenu un modèle d’inspiration. Être un homme asiatique qui s’impose et qui soulève avec lui plein de jeunes qui l’adorent, font de lui aussi un modèle de représentation. Il y a même eu un article du Parisien au sein duquel une femme confiait qu’il lui disait : «J’ai confiance en toi donc aie confiance en toi.». Quand j’ai lu cette phrase, ça a fait écho à tout ce que j’entreprends dans mon média car plein de fois je doute de moi. Le fait de me rappeler de cette phrase me booste à continuer.

Crédit photo : Ginane Chaaban/ANCRÉ
Robe Hanoï Paris

Est-ce que le manque de représentation des communautés asiatiques en France a eu un impact sur ton parcours ?

L.N : À 12 ans, j’avais écrit dans mon journal intime que j’aimerais bien être journaliste ou actrice. Après le bac, je ne savais pas ce que je voulais faire. J’avais une copine – grande, blonde, aux yeux verts – qui remplissait des dossiers pour des écoles de journalisme. Moi, je prenais ces dossiers, je les remplissais, mais je ne les envoyais jamais parce que je me disais que je n’allais jamais avoir de boulot. Le manque de représentativité a totalement impacté mes choix de carrière car je ne m’autorisais pas à faire du journalisme parce qu’il n’y avait pas assez de personnes qui me ressemblaient qui faisaient ce métier-là.

De la même sorte pour actrice, je prenais des cours de théâtre, j’ai passé l’option au bac. Mais je ne me suis jamais dit qu’un jour je deviendrais actrice car dans l’espace médiatique je n’avais pas non-plus de modèle. Par exemple, plus petite j’avais créé un journal de toute pièce avec mon cousin. Quand tu es enfant, tu n’as aucun filtre par rapport à tes passions, puis en grandissant tu es face à la réalité et on te fait penser que tu n’y arriveras jamais. Même ma mère, pour me protéger, me disait “tu es petite, tu es asiatique, tu es une femme, on vient de banlieue, il n’y a pas de journalistes dans notre famille, à qui tu peux t’identifier ?”. À l’époque il y avait beaucoup plus d’injonctions, alors qu’aujourd’hui l’accès à l’information permet de s’autoriser à être soi-même. Le Covid a aussi beaucoup joué.

Est-ce que le manque de représentation t’impacte encore aujourd’hui, notamment pour ton média Banh Mi ?

L.N : En France, il y a beaucoup d’entre-soi, il faut pénétrer les cercles pour pouvoir se faire une voix et qu’on te fasse confiance. Dans mon principe de rayonnement et d’amplitude de mon message, à savoir : parler d’Asie, de cultures et d’identités asiatiques, je vais essayer de décoder comment ça se passe dans ces cercles pour pouvoir m’immiscer et faire parler de mon travail. Mais je pense qu’il y a de plus en plus d’ouverture. Par exemple, aujourd’hui on travaille avec le Musée Guimet. Cela a été favorisé par le fait que la présidente soit ouverte et qu’elle souhaite contribuer à ce que les diasporas asiatiques se réapproprient leurs histoires dans le musée national des arts asiatiques.

Je ne connaissais pas du tout le Musée Guimet. C’est une question de classe sociale, mes parents ne faisaient pas partie de ces gens qui font des sorties culturelles. Rien que le cinéma, on n’y allait pas alors que c’est plus accessible, donc aller dans un musée dans le 16ème encore moins. On a créé un événement pour le nouvel An lunaire, qui est une fête très importante en Asie. C’était à la fois symbolique et émouvant de faire ce projet au Musée Guimet car on nous entrouvre la porte pour parler de nous. Rien que le fait de montrer que ce sont des asiatiques qui prennent la parole et qu’ils n’ont pas d’accents, ça peut aussi changer plein de choses dans l’esprit des gens. Quand j’habitais en Asie, je croisais des français qui étaient choqués du fait que je n’ai pas d’accent quand je parle, alors que je leur expliquais que je suis née et que j’ai grandi en France. Pour moi ce n’était pas de la méchanceté, mais de l’ignorance car cette dernière est nourrie par les clichés de l’époque.

Les asiatiques n’étaient représentés dans les médias qu’avec un accent, les générations précédentes n’osaient pas prendre la parole. Aujourd’hui, notre génération d’asio-descendants commence à se réapproprier notre histoire et à montrer au reste du monde qu’en France, il existe des français d’origine asiatique. En Asie, dans chaque pays où j’allais les populations locales n’en revenaient pas quand je leur disais que je venais de France. Avec la coupe du Monde, ils voient qu’il y a des noirs, des blancs et des arabes, mais ils ne voient pas qu’il y a des asiatiques. Ainsi, dans le paysage médiatique, que ce soit en France ou la France aux yeux du reste du monde, il n’existe pas d’asiatiques.

Crédit photo : Ginane Chaaban/ANCRÉ
Top personnel

On commençait à en parler, à tes 24 ans tu embarques pour un voyage de plusieurs années en Asie. Quelle influence cette période là a eu sur ton parcours personnel ?

L.N : Ça m’a beaucoup construite et fait me rendre compte à quel point on est quand même bien lotis en France. Par exemple, j’ai rencontré un réfugié vietnamien qui fait partie du groupe des Montagnards, un peuple des Hauts-Plateaux qui se fait persécuter et dont beaucoup de personnes se sont réfugiées en Thaïlande. Je l’ai vu dans un centre de détention de réfugiés en Thaïlande. Sa rencontre m’a fait me rendre compte qu’il y a des personnes qui fuient le Vietnam alors que je suis moi-même vietnamienne, je vis en France et j’ai choisi d’aller en Thaïlande pour travailler. Cela m’a fait me rendre compte que pour moi ce que j’ai est acquis, mais pour d’autres ce sont des objectifs de vie.

J’ai aussi appris à travailler en Asie et c’était hyper enrichissant. Sur mon dernier job j’étais responsable marketing Asie, je voyageais partout et devais me réadapter constamment aux cultures et manières de travailler des pays. Travailler avec les Philippines c’est pas pareil qu’avec Taïwan par exemple. Là-bas tout le monde va être en retard, mais c’est hyper festif, tandis qu’à Taïwan c’est très sérieux. De notre prisme en France, on pense qu’en Asie les cultures sont très homogénéisées, alors qu’il y a une multitude de différences. J’ai envie de retransmettre tout ce que j’ai vu en Asie afin que les gens soient inspirés à leur tour. C’est comme ça qu’est né Banh Mi. La première lecture de Banh Mi c’est l’Asie, les identités et la culture asiatique, mais ce n’est qu’un prétexte pour juste partager et discuter autour de cela parce que je trouve que c’est intéressant.

L’Asie a complètement construit ce que je suis aujourd’hui que ce soit mentalement, professionnellement ou spirituellement. C’est une expérience d’émancipation où j’ai pris en main ma vie et découvert des cultures incroyables. Ce que j’aime le plus dans les voyages, ce sont les rencontres avec les locaux. Mon premier travail de journaliste amateure a été lors de mon voyage au Boutan. J’avais fait des portraits au téléphone de personnes que je croisais et eu des conversations avec les locaux qui m’avaient beaucoup inspirées. J’avais ainsi proposé au magazine de la compagnie arienne un article avec mes photos et un peu de texte. Ce magazine m’a donné 9 pages, sans que je le sache c’étaient les débuts de Banh Mi média.

Avant de fonder Banh Mi tu travaillais dans le marketing, pourquoi avoir décidé de prendre un tel virage ?

L.N : J’étais arrivée à un moment où j’avais fait le tour de mon job. J’ai commencé à m’ennuyer quand je me suis rendue compte que je répliquais les choses que j’avais lancées pour d’autres pays. J’ai donc démissionné sans savoir ce que j’allais faire, tout en ayant conscience que j’avais envie de travailler avec l’humain.

Je suis rentrée en France en 2020, il y a eu très vite le confinement. Je l’ai passé avec ma mère, je lisais, j’écrivais. Je faisais un challenge d’écriture avec deux amis et c’est de cette façon que j’ai commencé à écrire sur moi. Je rédigeais sur des thèmes tels que : c’est quoi d’être une franco-asiatique en France ? Que sont la France et l’Asie pour moi ? J’écrivais aussi sur des anecdotes de vie que j’avais eues en Asie. L’un de mes amis m’a alors encouragé à publier ce que je racontais malgré mon hésitation et c’est comme ça qu’est né Banh Mi Culture. Par la suite, j’ai proposé à une production de faire un format podcast, ils ont accepté de me donner carte blanche. C’est comme ça que j’ai commencé mes premières interviews podcast. Par la suite on s’est séparés et en parallèle on m’a parlé d’incubation, c’est-à-dire un programme aidant à développer son projet. Je me suis inscrite sans savoir trop à quoi m’en tenir. J’ai d’abord fait un programme de 48h. Lors de mon pitch de début, je disais vouloir faire une plateforme où les gens pouvaient s’inspirer les uns les autres. À la fin des 48h, j’ai pitché de nouveau, mais en tant que média. J’ai alors été lauréate pendant 6 mois puis 9 mois. Ça m’a fait réaliser que des personnes étaient intéressées par mon idée et prêtes à me soutenir que ce soit financièrement ou avec du mentorat.

À la fin de la première saison de Banh Mi, j’ai pu bénéficier de l’aide d’un mécène et d’associations du 13ème arrondissement afin de pouvoir filmer les interviews. D’un coup, il y a eu plein de gens qui étaient prêts à m’aider ; des bénévoles qui font de la photo, du community management, de l’illustration. Pour financer la saison 2 je fais un crowdfunding, j’atteins la somme demandée. Arrive alors la saison 3, on lance des programmes d’adhésion, des gens y adhèrent. Aujourd’hui, on nous commande des productions événementielles, ce qui nous permet de nous auto-financer. C’est une aventure qui se fait au fur et à mesure, sans que je ne fasse de plan sur la comète mais en restant ouverte aux propositions.

Crédit photo : Ginane Chaaban/ANCRÉ
Robe Hanoï Paris

Aujourd’hui, qu’est-ce que Banh Mi t’a apporté dans ta vie personnelle et la construction de ta propre identité ?

L.N : Au-delà d’être un média, Banh Mi c’est aussi un collectif de créatifs. Chacun a évolué personnellement et professionnellement parce qu’il a pu s’exprimer dans Banh Mi, moi également. À chaque fois que quelqu’un rentre dans Banh Mi, je leurs dit : «Banh Mi c’est pour vous. Ce n’est pas vous qui contribuez, c’est vous qui exprimez ce que vous avez au fond de vous et vous le faites via Banh Mi et ce lien avec l’Asie.». Au-delà de l’Asie, c’est un moyen d’avoir confiance en soi.

Pour ma part, ça m’a apporté des rencontres mais ça m’a aussi aidé à me relancer dans ma carrière de comédienne. C’est une plateforme au sein de laquelle tu rentres, tu t’imprègnes des énergies collectives et tu ressors en ayant plus confiance en toi. Il m’arrive de douter de ma légitimité car je suis arrivée un peu de nulle part, je n’ai pas de formation de journalisme. Mais quand les gens veulent travailler avec moi ou ne serait-ce que des étudiants qui m’appellent, je me dis que finalement ça peut aider et apporter à la jeune génération.

Aujourd’hui qui sont les femmes et les filles de ta vie et quel impact ont-elles sur ton travail ?

L.N : Je pense que ça va être ma fille. Ce n’était pas une grossesse qui était prévue, j’ai beaucoup douté sur ma capacité à être mère et elle m’a fait comprendre que tout ira bien. Souvent on dit que les enfants sont fatigants. Effectivement l’énergie est déployée autre-part, mais c’est quelque chose de plus équilibré et quand je regarde ma fille le temps s’arrête, j’ai l’impression qu’elle me rend encore plus puissante. Elle me permet de me surpasser et de m’aimer moi-même car, comme il y a cette énergie d’amour inconditionnel qui plane, ça m’influence positivement sur ma perception de soi.

Après il y a aussi des modèles de femmes inspirantes. Par exemple ce que fait Hanadi (co-fondatrice d’ANCRÉ, ndlr) , je pense qu’avec des magazines comme ANCRÉ à l’époque j’aurais plus osé être qui je souhaite. Ce genre d’initiative est très inspirant parce que ça donne confiance en soi et aide à mieux s’écouter. Je trouve qu’il y a un discours de sororité qui est un peu utilisé à tout va, alors que parfois tu te rends compte que ce n’est pas le cas. J’ai pu voir avec Banh Mi qu’il y a une génération au-dessus de moi qui m’a vu arriver et qui ne m’a pas forcément aidée, voir repoussée. Par exemple, j’ai eu plus de demandes de collaborations de femmes qui font parties d’autres minorités que celle asiatique. Être une femme dans un groupe d’hommes c’est déjà beaucoup. Donc si t’es une femme asiatique tu seras la seule, et les choses ont toujours été dans ce modèle-là. Alors qu’en réalité, il n’y a pas de concurrence car on aura toutes des approches différentes de par nos constructions personnelles. Tout cela est le reflet d’un patriarcat systémique qui se veut dans la compétition. La communauté asiatique est déjà si petite, nos réalisations auront beaucoup plus d’impact en collaborant plutôt qu’en faisant preuve d’individualisme.

Il faut casser ce cercle de personnes qui ont été oppressées et qui deviennent à leur tour les oppresseurs. Peut-être qu’elles ne s’en rendent pas compte et je ne souhaite pas pointer du doigt qui que ce soit. Mais je sens que dans la nouvelle génération il y a davantage de collaboration, ce qui aide à déconstruire le paysage autour de ce que c’est d’être une femme. Tout le monde a sa place.

En modèle qui m’inspire, je pense aussi à Oprah Winfrey. C’est la première journaliste noir-américaine qui a eu son émission, sa propre chaine, ses livres, a été comédienne. Forcément, la conséquence de son image c’est d’avoir une communauté de noir-américaines qui se sentent représentées. D’un point de vue plus spirituel, elle cite beaucoup aussi Thích Nhất Hạnh, ses lectures ont changé ma vie en m’aidant à voir les choses d’un point de vue plus apaisé. Pour tous ces points-là de son parcours je ne peux que l’admirer.

Crédit photo : Ginane Chaaban/ANCRÉ
Robe Hanoï Paris

Crédit photo :
Direction artistique : Hanadi Mostefa
Photographie : Ginane Chaaban/ANCRÉ
Stylisme : Romane Cisowski
MUA : Ismahane Benabbou

4 septembre 2024

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