Tour d’horizon des artistes féminines qui prennent d’assaut la scène outre-atlantique.
Alors qu’en France le rap français semble moins enclin à accueillir les rappeuses, c’est du côté des États-Unis que nos regards se tournent vers une scène féminine bouillonnante. Prouvant que le paysage du rap à travers le monde ne cesse de voir fleurir des artistes ambitieuses bien déterminées à faire du genre musical un terrain indéfectible pour elles, autant qu’il l’est actuellement pour le sexe opposé. Émancipation et affirmation de soi sont les mots d’ordres de ces nouvelles figures du rap féminin qui ne cessent d’user de leur talent pour prouver que le micro appartient à tous les genres. Alors si vous cherchiez un guide pour vous éclairer dans ce rap game américain qui voit de plus en plus de femmes se l’approprier comme Megan Thee Stallion, Saweetie, Cardi B, Young MA et plus récemment BIA, voici un tour d’horizon d’autres rappeuses montantes aux States qui vont ou font déjà parler d’elles.
Tierra Whack
La jeune autrice-compositrice et rappeuse Tierra Whack n’en est pas à ses débuts dans le milieu du rap alternatif. Âgée de 26 ans, la jeune femme originaire de Philadelphie, s’est vue être récompensée par les Grammy Awards en 2019 pour son single « Mumbo Jumbo » issu de son premier album « Whack World » sorti en 2018. Depuis, elle brouille les frontières entre rap et pop et ce davantage depuis ses deux derniers EP sortis à une semaine d’intervalle intitulés respectivement « Rap? » et « Pop? ». Des interrogations dont elle laisse la réponse à ses auditeurs, mais une chose est sûre : du rap à la poésie, il n’y a qu’un pas pour Tierra Whack.
Jean Deaux
Artiste émergente de la scène hip-hop, Jean Deaux cite Missy Eliott parmi ses premières influences. Dans son entourage, des figures grimpantes du rap américain telles que Mick Jenkins, Smino ou encore Isaiah Rashad. Son premier EP intitulé « Krash » sorti en 2018 a été accueili à bras ouverts par les critiques musicales, de Rolling Loud en passant par Pitchfork. La jeune femme multidisciplinaire, originaire de Chicago, une des villes emblématique du rap US, signait récemment son 4ème projet dans lequel on se laisse vite porter par la suavité de sa voix.
Ashnikko
Si TikTok n’a aucun secret pour vous, Ashnikko non plus. Car c’est sur cette plateforme que le rappeuse sévit après une adolescence passée dans la petite ville de Oak Ridge en Caroline du Sud. Si c’est sur Tumblr qu’elle s’est tout d’abord intéressée au genre et à la sexualité c’est en 2019 que la chanteuse explose suite à une trend sur TikTok qui utilisait son titre « Stupid » en duo avec la rappeuse Yung Baby Tate. Depuis, Ashton Casey de son vrai nom, s’efforce de prôner l’émancipation sexuelle à travers un univers assurément cyber-pop, le tout depuis Londres où elle s’est installée.
Flo Milli
C’est à l’âge de 18 ans que Flo Milli née dans l’Alabama fait irruption sur la scène hip-hop féminine avec sa reprise de « Beef », titre de Playboi Carti et Ethereal. Un remix qui a séduit la Gen Z présente sur TikTok qui s’est empressée d’utiliser le flow effronté de l’artiste dans ses vidéos. « J’ai l’impression que mon but ici est de montrer aux autres que vous n’avez pas à suivre les règles. Tu peux faire tes propres trucs. Et simplement en faisant ça, vous atteindrez votre but dans la vie et inspirerez les autres. », déclarait l’artiste au W Magazine, bien déterminée à rester en place dans le paysage rap US.
Tia Corine
Suite à la release du single « Popstar » de Drake et DJ Khaled, TiaCorine a pointé du doigt le flow du canadien, qu’elle jugeait trop inspiré de son propre titre « Stylist ». Montrant qu’elle n’avait pas peur de se confronter aux géants de l’industrie. Mais c’est grace à son désormais tube « Lotto » qui a fait surface pour la première fois sur Soundcloud que la native de Caroline du Nord s’est faite connaitre. Un premier pas dans la cour des grands pour celle qui a cru en elle grâce au légendaire « Pink Friday » de Nicki Minaj. Sa particularité ? Son genre auto-proclamé, « l’anime trap », qu’elle décrit comme « pétillant mais hardcore à la fois ».
Audrey Nuna
La chanteuse et rappeuse née dans le New Jersey s’est vue propulsée sur le devant de la scène grâce à ses singles « damn right » et récemment « Comic Sans » en featuring avec Jack Harlow. D’origine sud-coréenne, la jeune femme âgée de 22 ans mélange rap, r’n’b et électro d’une main de maître pour nous servir sur un plateau d’argent un cocktail éclectique de sonorités à la fois célestes et excentriques. Dans son dernier projet « a liquid breakfast », elle aborde les thèmes de la maturité et de la découverte de soi en explorant la dualité entre enfance et âge adulte.
Baby Tate
Nouveau phénomène d’Atlanta, berceau de la trap, Baby Tate a commencé à produire ses propres beats à l’âge de 13 ans. Aujourd’hui âgée de 25 ans, la rappeuse s’arme de son authenticité rayonnante pour exprimer sa confiance en elle. C’est indéniablement ce que l’on peut ressentir dans son tube actuel « I Am » en duo avec Flo Milli. Parmi ses principales influences, sa mère qui l’a soutenu dès le plus jeune âge, mais également des mastodontes de la scène rap atlantaise comme Migos ou Future.
Et pour continuer ce voyage rap, embarquez pour la France ou le Maroc, pour découvrir le parcours de 8 rappeuses à travers une série documentaire diffusée sur Arte.
13 décembre 2021